Chapitre 45 : Pacha

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Ava

— Nous sommes arrivés, lance le chauffeur de taxi en brisant le silence qui s'était installé durant tout le trajet.

— Merci.

Je sors du véhicule et le contourne pour aider Andrew à s'en extirper.

— J'aurais pu conduire, marmonne-t-il.

— Ouais et moi j'aurais pu me téléporter, mais bon, on sait tous les deux que ça aussi c'est faux.

Il souffle en titubant jusqu'au portail sombre.

— Ça va aller, madame ?

— Oui, je vous remercie, réponds-je en fermant la portière.

Je sors mon téléphone et allume le flash pour m'éclairer, tandis que je rejoins le brun.

— Comment il s'ouvre, le portail, quand on n'est pas en voiture ? demandé-je en fronçant les sourcils.

— Il suffit de formuler la formule magique, répond Andrew à moitié déchiré avec un grand sourire aux lèvres.

— Arrête de te foutre de moi, gloussé-je.

— Je t'assure, regarde.

Il se racle bruyamment la gorge avant de dire tout haut :

— Mon beau portail, ouvre-nous tes portes pour que je puisse aller me pieuter avec cette déesse à côté de moi, dit-il en me pointant du doigt, le regard rivé sur le haut portail métallique.

Je cligne des yeux plusieurs fois, la bouche entrouverte, en voyant les deux portes métalliques s'ouvrir dans un faible grincement.

— Tu vois ? Je te l'avais dit, il suffit de lui demander gentiment.

Il m'adresse un clin d'œil et s'avance sur l'allée de pierres blanches.

— Tu te fous de moi Andrew ! Comment tu as fait ? m'exclamé-je en trottinant pour le rattraper.

— Tu as bien vu.

— Les portails, ça ne s'ouvre pas quand on est gentils avec eux, pouffé-je.

— Le mien, si. Tu peux toujours essayer de lui dire « foutu portail à la con, ouvre avant que je t'ouvre », mais bon, j'ai déjà essayé et ça ne marche pas, dit-il très sérieusement en haussant les épaules.

Je pars dans un fou rire incontrôlable en me tenant le ventre tant il est contracté par mon hilarité. Andrew se met finalement à rire lui aussi et il entoure mes épaules avec son bras avant de déposer un baiser sur ma tempe. J'essuie mes larmes de joie en tamponnant mes yeux tandis que nous nous dirigeons vers la villa.

— Ne fais pas de bruit, Ethan et Isaac doivent dormir, chuchoté-je alors que nous entrons.

— Bien, madame.

Je lève les yeux au ciel en rigolant doucement et sors mes escarpins pour ne pas faire de bruit. Andrew se dirige vers la cuisine et je le suis.

— Tu ne vas pas te coucher ? demandé-je.

— J'ai faim.

Je pouffe du nez en le regardant fouiller les placards. Il reste de longues secondes à contempler toutes les provisions que j'ai ramenées du centre commercial.

— J'adore que tu vives ici.

— Je suis ravie de l'entendre. Prends ce que tu veux et monte discrètement, je vais dans la chambre.

Il lève son pouce sans me regarder, ce qui me fait sourire.

Andrew bourré = véritable enfant.

Les ombres de l'âme - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant