Les ombres de l'âme - Tome 2

Chapitre 8 : Signe

Ava

Une voix masculine inconnue résonne dans mes tympans tandis que je suis allongée au sol, maintenue fermement par l'arrière du crâne. Je retiens un hoquet d'effroi lorsqu'un objet métallique me caresse la tempe et que j'aperçois une main tatouée me braquer avec un glock. Des larmes d'effroi glissent lentement sur mes joues tandis que je tente de garder mon calme tant bien que mal malgré la terreur qui me tord les entrailles.

— Lève-toi ! ordonne l'homme en relâchant la pression à l'arrière de mon crâne.

J'obtempère et me redresse sur mes jambes flageolantes en levant instinctivement les mains en signe de capitulation. Ma respiration est anarchique et mon cœur fait des embardées sauvages dans ma cage thoracique à cause de ce sentiment d'impuissance qui s'est emparé de mon esprit. Mon ventre se tord douloureusement, si bien je dois fermer les yeux pour empêcher la bile de monter. Une odeur âcre de cigarette emplit mes narines alors que l'homme s'approche de moi, sans que je puisse voir son visage.

— Tu vas être une gentille fille, n'est-ce pas ? demande-t-il d'un air sinistre en caressant la peau de mon cou avec son pistolet.

Son geste me provoque des frissons désagréables et des sueurs froides me secouent violemment. Je hoche la tête frénétiquement, espérant que ma coopération suffise à ne pas le mettre en rogne et à me sortir de cette situation.

— Tu vas aller t'asseoir dans un fauteuil du salon et ne rien tenter pendant que je t'attacherai, c'est compris ?

Je hoche la tête à nouveau, signifiant ma totale compréhension. Il me tire brusquement le bras pour m'emmener au salon. Lorsque je m'assois sur le fauteuil, je peux finalement mettre un visage sur cette voix effrayante, et l'image de cet homme me glace le sang. Il se tient face à moi, un air sinistre sur le visage. L'homme est grand, avec une carrure impressionnante, un crâne rasé et des yeux sombres. Ses bras découverts laissent entrevoir des tatouages qui recouvrent la quasi-totalité de son épiderme. Son visage en est également recouvert, et celui qui ressort parmi les autres est une dague qui semble transpercer son œil droit. Une dague qui va du front jusqu'à la joue, d'où s'écoule une goutte. C'est là que je comprends qui est cet homme : Lukas Davis, le chef des SGT, l'ennemi numéro un d'Andrew et des MK. Mon cœur se fige tandis que mon regard est happé par ce tatouage effrayant qui hante encore les cauchemars de bon nombre des MK.

Il m'attache fermement les chevilles aux pieds du fauteuil et les poignets aux accoudoirs à l'aide d'une corde qui me lacère la peau. Je ne peux ni parler ni bouger, au risque de me prendre une balle dans la tête, car je le sais, cet homme est redoutable et n'hésitera pas à m'abattre au moindre faux pas. Ce que je ne sais pas en revanche, c'est pourquoi il est ici chez moi. Des larmes incontrôlables dévalent mes joues pendant que je le regarde m'observer fixement.

— Qu'avons-nous là... ? Ava, c'est bien ça ? Ça n'a pas été facile de mettre la main sur toi, ton petit copain a tout fait pour qu'on ne puisse pas atteindre ton joli petit cul.

Je suis tétanisée par son regard sombre et son sourire mauvais qui étire ses lèvres fines. Il approche à nouveau son arme de mon visage, me faisant sursauter lorsque le métal froid entre en contact avec ma peau et repousse une mèche de mes cheveux.

— Tu vas être une gentille fille et me dire où se trouve ton petit copain.

— Je... Je ne comprends pas. Que voulez-vous ?

Il me décoche une gifle si forte que mes pieds se décollent du sol une demi-seconde. Ma joue devient brûlante, je peux encore sentir sa main puissante sur mon visage, et mes larmes redoublent puissamment.