Chapitre 53 : Travail thérapeutique

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Ava, 10 mois plus tard.

— Comment allez-vous aujourd'hui, Ava ?

— Ça va. Sans vous mentir, je suis un peu fatiguée en ce moment. Les préparatifs du mariage occupent une bonne partie de mon temps et je passe le reste au travail.

— Vous êtes plus fatiguée qu'à l'accoutumée ?

— Oui, je sens qu'il va falloir que je prenne une pause à un moment ou à un autre. Je crois même que je suis en train de tomber malade si vous voulez mon avis, soupiré-je. J'ai prévu une petite visite médicale dans la semaine pour faire un check-up.

— Pensez-vous que cela pourrait venir du fait que vous vous démenez beaucoup en ce moment ?

— Clairement oui. Un mariage, c'est extrêmement stressant et concernant mon travail, beaucoup de monde compte sur moi aujourd'hui, alors disons que c'est un stress supplémentaire.

— Il faut vous ménager, Ava.

— Je le sais, mais j'aime ce que je fais, dis-je avec un sourire. Je me reposerai bientôt, quand tout aura repris sa place.

— Voudriez-vous me parler de ce qui vous a poussé à suivre une thérapie depuis plusieurs mois ?

— Vous savez, ce qu'il s'est passé ce jour-là, ça m'a affectée. Énormément. Je pensais ne jamais m'en remettre. Et puis me voilà, dis-je en levant les bras légèrement.

— Êtes-vous sûre d'en être totalement remise ?

Je fronce les sourcils, les yeux rivés dans ceux de mon psychologue qui me suit depuis maintenant près de huit mois à raison d'une séance par semaine. Après ce qu'il s'est passé à la MK Corp. et tout le reste, j'ai fini par accepter de suivre une thérapie une nouvelle fois. Mais cette fois-ci, je m'y tiens, car je veux aller mieux. Je dois dire que cela m'aide énormément après ce qui est arrivé.

— Je suppose, rétorqué-je en haussant les épaules. Quoi qu'il arrive, je crois que toute cette histoire restera, que je le veuille ou non, gravée à tout jamais dans ma mémoire.

— Et vous avez raison. Vous avez subi un grand traumatisme ce jour-là. Je préfère être honnête avec vous en vous disant que vous ne pourrez jamais oublier ce qu'il s'est passé, mais seulement l'accepter pour avancer.

— Tout serait plus simple si on pouvait seulement effacer ses souvenirs douloureux d'un claquement de doigts, répliqué-je avec un sourire en coin.

— Si tel est le cas, je serais obligé de pointer au chômage.

Je pousse un petit rire nasal en passant la main dans mes cheveux.

— Malgré tout, tout finit par rentrer dans l'ordre à présent. Il est clair que rien ne sera jamais plus comme avant, mais je peux dire que j'accepte enfin mon bonheur aujourd'hui.

— Je suis ravi de l'entendre, lance mon psy, un grand sourire aux lèvres.

De but en blanc, je demande :

— Avez-vous réfléchi à ma proposition, docteur Romano ?

— La séance n'est pas terminée, Ava.

Je roule des yeux en m'affalant dans le fauteuil, les bras croisés.

— De quoi voulez-vous que je parle ?

— À vous de me le dire.

— Eh bien, je ne sais pas à vrai dire. En comparaison à tout ce qu'il s'est passé l'année dernière, celle-ci est beaucoup plus paisible, gloussé-je en jouant avec les plis de mon jean.

Les ombres de l'âme - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant