Les ombres de l'âme - Tome 2

Chapitre 43 : Allusions

Ava

Andrew sort du bureau devant moi, comme si de rien n'était.

Mes joues sont brûlantes à cause de notre partie de jambes en l'air improvisée et de la gêne qu'elle a occasionnée tandis que je sors à mon tour de la pièce. Les hommes en combinaison ont les yeux rivés sur leur travail et semblent ne pas prêter attention ni à Andrew ni à moi, ce qui me rassure sur le fait que personne n'a entendu finalement.

Au moment de sortir de l'entrepôt, une main m'alpague rapidement sur le côté alors qu'Andrew est un peu plus loin devant.

— Oh bordel, Ava ! glousse Emmy.

— Quoi ?

— Tu es au courant que le bureau d'Andrew est genre totalement pas isolé.

— Et ?

— Et cela signifie que de l'extérieur on entend tout ce qu'il s'y passe !

— Je ne vois pas où tu veux en venir, dis-je en fuyant son regard.

— Tu as de la chance que j'ai dit à Ethan d'aller au réfectoire, sinon il aurait tout entendu lui aussi, glousse-t-elle en camouflant sa bouche avec sa main.

J'écarquille les yeux alors que la présence d'Ethan au réseau me revient soudainement en mémoire.

— On dirait que vous vous amusez bien tous les deux !

— Ils nous attendent pour la réunion, tu viens ? lancé-je en cachant mon visage rougi par la honte.

— Dire que Zack a failli venir toquer à la porte pour venir vous chercher !

Elle part dans un rire interminable et je ne peux m'empêcher de pouffer du nez malgré la honte que je ressens.

— Je ne pensais pas que tu étais du genre à le faire en public, ajoute-t-elle en marchant à mes côtés.

— Tu es vraiment folle, je ne vois pas ce que tu insinues.

— Ouais, vous étiez en train de faire une partie de cartes peut-être ?

— Tu as tout compris, réponds-je en mordant l'intérieur de ma joue.

— Et ces traces sur ton cou ? C'est un as de pique qui t'a mordu ?

Je mets machinalement les paumes autour de mon cou, les yeux exorbités et l'estomac noué par la honte. Emmy n'arrête pas de rigoler comme une enfant tandis que nous rejoignons tous les autres. Andrew est en bout de rang, en train de discuter avec Dean, les bras croisés et la mâchoire contractée.

C'est du sérieux, on dirait.

Lorsque les hommes invités à la réunion nous remarquent, un lourd silence s'abat dans l'espace tandis que tous les regards se braquent sur nous.

Se taper l'affiche devant tous ses collègues ? Check !

Se taper son patron ? Check et re-check !

Dean se tourne vers moi, un grand sourire malicieux sur les lèvres. Je décide de faire comme si de rien n'était et de lever la tête fièrement. Je croise les bras et me mêle à la foule en gardant la poitrine gonflée et le visage fermé. Il est hors de question que quiconque puisse voir la honte dans mes yeux.

Peut-être qu'ils n'ont pas tous entendu...

Oui, personne n'a entendu. À part Emmy.

— Bien, je crois que tout le monde est là. On va pouvoir commencer, fait Andrew d'une voix forte et autoritaire.