Les ombres de l'âme - Tome 2

Chapitre 20 : Grandir ensemble

TW ⚠️ : Certains sujets abordés peuvent heurter la sensibilités des personnes sensibles aux thèmes suivants :

– Violence

– Meurtre

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Andrew (7 ans), 22 janvier 2004

— Bonjour, maman. Aujourd'hui, c'est mon anniversaire. Pete et Monika m'ont offert un chevalet, comme le tien. Je ne voulais pas leur dire que c'était mon anniversaire, mais ils étaient déjà au courant. Je n'ai pas eu de chocolat chaud ni de gaufres ce matin. Mais ça me va, elles ne seront jamais aussi bonnes que les tiennes.

Je m'assois par terre et fais glisser mes doigts dans l'herbe fraîche.

— Tu es bien ici ? J'espère que oui. Quand il fera plus chaud, je te promets que je te ramènerai des roses. Je pourrais même en planter, juste à côté.

Un sourire se dessine sur mes lèvres lorsque j'imagine déjà ce lieu entouré de rosiers splendides qu'elle aurait adorés.

— Je vis chez Pete et Monika maintenant. Ils sont gentils avec moi. Ils ont un fils, Kyle. Il m'énerve, ajouté-je en roulant des yeux. Je sais que ce n'est pas bien, mais je l'ai frappé, deux fois. Il m'a réveillé pendant que je faisais un cauchemar et ça m'a énervé, je ne sais pas pourquoi. Il essaie tout le temps de venir me parler et n'arrête pas de me poser des questions sur ma peinture, soupiré-je.

Je remonte mes genoux contre ma poitrine et les entoure de mes bras frêles en admirant la pierre tombale qui se dresse devant moi.

— Je ne suis pas retourné à la maison, mais je crois que papa ne reviendra pas. Peut-être qu'il est mort lui aussi.

Je hausse les épaules machinalement.

Oui, c'est sûrement ça.

— Pete et Monika ont une très grande maison, j'ai même une pièce rien que pour moi et ma peinture. Il n'est pas comme papa, lui ne se met pas en colère quand il me voit dessiner. Il ne se met presque jamais en colère. Il est gentil avec moi, il m'a dit que je pouvais rester autant de temps que je le voulais. C'est lui qui est venu t'aider, il a même ramené les toiles que tu avais faites. J'espère qu'un jour je deviendrai aussi fort et courageux que lui. Tu aurais dû le voir quand il a filé une raclée à ce Mike. Moi aussi j'aurais voulu être capable de faire ça.

Je jette un coup d'œil autour de moi, laissant un court silence s'installer.

— Tu as une belle vue d'ici. C'est moi qui ai choisi cet endroit. Pete a même fait graver ton nom sur une pierre, comme ça, je saurai toujours te retrouver.

— Andrew ?! tonne la voix de Kyle au loin.

Je souffle en me levant.

— Il faut que j'y aille, maman, mais je te promets de revenir te voir très vite.

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Andrew (9 ans), 26 octobre 2005

Je suis prisonnier de lianes épaisses qui m'empêchent de bouger. Maman est là, les yeux dans le vague, au beau milieu d'un vide profond. Une dague volante s'approche férocement d'elle tandis que j'essaie de me défaire des liens qui me lacèrent la peau. Je tente d'hurler, mais aucun son ne sort de ma bouche. Je ne peux qu'observer la fin inévitable qui approche. La dague ensanglantée se plante dans le cœur de ma mère qui tombe avant d'être engloutie par l'obscurité.