Chapitre 1 - Lui

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 — Tu voulais nous voir Alexander?

— Allez me chercher Camille Green. Il nous doit un max de tunes et bizarrement les fédéraux s'énervent depuis quelques semaines. Je le veux vivant.

— C'est comme si c'était fait, rigole Colton.

Levi et lui sortent de mon bureau. Valmir me jette un regard en coin que j'ignore. 

— Tu es sûr de toi? 

— Recommences pas Val', je sais ce que je fais, je gronde.

— Hmm ... si tu l'dis.  

Mes doigts sur mes tempes, je ferme les yeux une minute. La réalité c'est que je ne suis plus sûr de rien mais je ne peux plus reculer sinon je suis mort, Valmir aussi par la même occasion. J'approche du but, aucune erreur n'est permise. 

— Razine veut qu'on s'occupe des Irlandais.

— Je sais. On gère d'abord la livraison du Mexique et après on se penchera sur les Irlandais. 

Je passe le reste de la journée à organiser la prochaine livraison. Le plus gros arrivage de l'année, je ne dois pas me planter. Sur la route pour rejoindre mon appartement, mon portable vibre annonçant un message de Colton. Il a ce que je lui ai demandé. Je fais demi tour et fonce vers l'entrepôt où ils m'attendent. Quand je me gare, la voiture de Valmir est déjà là. Je remonte les manches de ma chemise en marchant.

— Il va vous tuer, ricane Valmir.

Je fronce les sourcils et lève la tête. Colton et Levi me sourient comme des abrutis et quand je vois ce qui est ligoté sur la chaise, je fulmine. 

— C'est quoi ça? je hurle. 

— Bah Camille Green, rétorque Colton en haussant les épaules.

— Putain mais qui m'a foutu un abruti pareil dans les pattes. Qu'est ce que tu n'as pas compris quand j'ai dit "IL" et "LE"?? 

— Euh ... je ... bah... 

— Vas y articule dégénéré, je crie.

— C'est elle qui était à l'adresse indiquée alors .... 

Je sors mon arme et colle mon canon entre ses yeux. Il blêmit et lève les mains en tremblant comme une fillette. 

— Tu as regardé sa paire de seins et son cul d'enfer? A quel moment tu t'es imaginé que c'est avec ça que je voulais traité?

La femme ligotée sur la chaise gesticule et hurle mais son bâillon rend incompréhensible ses mots. Je ferme les yeux une seconde avant de faire signe à Valmir de lui enlever le morceau de tissu qui entrave ses lèvres. 

— De toute évidence ce n'est pas moi que vous vouliez, alors si vous pouviez me détacher ce serait vraiment aimable et ....

Valmir remet le tissu en place sous mon ordre silencieux. Je tire et Colton s'effondre à mes pieds, mes yeux toujours plantés dans les iris vertes de la jeune femme qui s'écarquillent. 

— Levi nettoie cette merde.

— On fait quoi pour elle? me demande mon bras droit. 

— Elle va être un problème. 

La jeune femme secoue la tête dans tous les sens alors que j'approche. 

— Alexander...

— Débarrasse moi d'elle.

Son regard change, ce n'est plus de la peur que j'y vois mais plutôt de la détermination, ce qui me fait sourire. Son pied se soulève avec force entre mes jambes mais je l'arrête d'une main, broyant son tibia au passage. Son hurlement de douleur s'étouffe dans son bâillon et je lui souris un peu plus.

— C'est qu'on est hargneuse Darling, je ricane. Dégage moi ça Val'.

Mon bras droit s'empare d'elle et la guide vers l'extérieur. Elle me fusille du regard ce qui m'amuse beaucoup. Je hoche la tête pour répondre à l'interrogation silencieuse de Valmir. Les jours à venir vont être longs, terriblement longs. 

— Ivan t'apprécie pour une raison qui m'échappe totalement. Mais la prochaine fois que tu fais une erreur pareille, tu finiras comme lui, c'est bien clair? 

— Très clair, Alexander.

— Trouve moi celui qui nous doit de l'argent et ne te trompe pas cette fois, je le menace les dents serrés. 

J'essuie mes semelles poisseuses de sang sur le corps inerte de Colton avant de quitter les lieux. Mon cerveau carbure sur la route, je dois trouver une solution et vite. Malheureusement la plus simple et la plus sûre pour elle, risque de nous mettre en danger immédiat, ce qui est inenvisageable. Quand je pénètre mon appartement, j'entends Valmir jurer comme un chartier dans ma cuisine. Il est en train de passer son bras sous l'eau, d'où s'écoule un filet régulier de sang.

— Qu'est ce que tu as foutu?

— Elle m'a mordu, putain, râle t il.

Je ricane en l'observant les bras croisés sur le torse. Son majeur se dresse devant mon nez, son bras emballé dans un torchon.

— J'suis sur qu'elle a la rage. Tu rigoles mais on verra si tu t'en sors sans égratignure.

— Comment elle a pu te mordre? je demande curieux.

— Bah ... elle m'a fait les yeux doux, alors j'ai enlevé son bâillon et .... je sais ce que tu vas dire c'est bon!  

— Elle est où?

— Dans la chambre d'amis, je l'ai accroché au radiateur avec un saladier d'eau. Me regarde pas comme ça, elle l'a bien cherché en jouant les chienne enragée, rage t il.

Vexé, il sort sans me dire aurevoir. Parfois je me demande vraiment comment il a fait pour en arriver là aujourd'hui! Ce mec est si facile à apprivoiser.. Je soupire et prends le temps de me doucher avant d'aller la voir. Sa tête repose contre le mur, ses yeux sont fermés mais je sais qu'elle ne dort pas. Peut être s'imagine t elle qu'elle va réussir à m'avoir ainsi, mais elle se trompe sur la marchandise. Je commence par enlever le tissu dans sa bouche, en prenant soin de ne rien laisser traîner sous ses dents. Ses yeux me percutent et m'observent en silence. J'enlève ses menottes et pousse une assiette avec un sandwich et un verre d'eau vers elle. Je m'écarte et m'appuie contre la porte pour l'observer. Avant même qu'elle n'ouvre la bouche, je la coupe.

— Tu as 5 minutes, pas une de plus. Ca ne sert à rien de crier, l'appartement est au dessus d'une vieille usine désaffectée, il n'y a personne avant des kilomètres.

— Qu'est ce que vous me voulez?

— Rien.

— Alors pourquoi me garder prisonnière?

— C'est ça ou tu meurs, on peut toujours revoir le plan si tu préfères l'autre option?

— Et ça va durer combien de temps ce petit manège? 

— Un mois tout au plus. Tu tombes vraiment mal dans mes plans Darling.

— Ne m'appelle pas comme ça, grogne t elle.

— Les 5 minutes sont passées. Debout.

— Mais...

— Debout!

DERRIERE LE MIROIROù les histoires vivent. Découvrez maintenant