On se promène dans un parc de la ville depuis une bonne heure en silence. Théo, les poings enfoncés dans ses poches, ne cessent de taper dans tous les cailloux qu'il voit, comme un enfant. Depuis que j'ai enfilé l'un de ses t-shirt, après qu'il ait mouillé le mien, son odeur tout autour de moi me fait tourner la tête. Je marche à sa suite sans savoir quoi dire quand Théo s'arrête brusquement pour me faire face.
— Pourquoi tu es revenue?
Surprise, je cherche mes mots avant de lâcher un soupire.
— Pour te remercier.
— Me remercier?
— Tu m'as sauvé la vie. Bon d'accord, tu as failli me tuer une demi douzaine de fois, j'avoue face à sa moue, mais tu m'as quand même sauvé la vie à chaque fois et puis surtout ... tu me l'as rendu. Je n'avais plus d'espoir, je pensais ne pas avoir d'avenir et maintenant, j'écarte les bras et fais un tour sur moi même, le visage vers le soleil. Tout est possible, je conclus avec un sourire.
— Pourquoi maintenant? insiste t il.
— Qu'est ce que tu veux savoir Théo?
— 6 mois, Harper. Tu as attendu 6 mois...
— Tu n'es jamais venue me voir avec Valmir et Irina, je lui rappelle en fixant mes pieds.
— Tu t'es enfuis dès que j'ai eue le dos tourné, j'aurais dû comprendre quoi?, s'énerve t il.
— Que j'avais peur, enfin! J'ai toujours pris soin de ne jamais m'attacher à personne parce que je savais que quelques mois, quelques semaines plus tard je devrais disparaître. Tu crois que j'ai ressenti quoi quand tu as débarqué avec ton russe de poche et ton caractère de cochon?, je m'emporte à mon tour.
— J'en sais rien... dis moi..., répond il plus doucement.
Il se rapproche dangereusement de moi, ses chaussures touchent les miennes, son souffle balaie ma joue et ses doigts caressent mon bras jusqu'à mon épaule. Je ferme les yeux pour savourer ce moment hors du temps mais il insiste.
— Dis moi...
— Théo..
— Harper..
— Tu n'es jamais venu... j'ai cru que ... que ... tu t'en fichais.
— Tu t'es enfuie, j'ai cru que je te faisais peur, que tu me détestais, que tu voulais mettre le plus de kilomètres entre nous parce que tu ne supportais pas ma présence. Alors non je ne suis pas venu, parce que je n'ai jamais voulu t'imposer quoique se soit. J'y ai été forcé à plusieurs reprises, mais ça, dit il en nous désignant tour à tour, je ne te l'imposerai jamais.
Ses yeux si intenses m'observent avec envie et je ne tiens plus. Je me jette sur ses lèvres. Surpris, il sourit contre moi avant de me rendre mon baiser avec ardeur. Mes mains dans ses cheveux, je rapproche son visage du mien de peur que ce rêve ne s'efface à nouveau, parce que oui j'en ai rêvé et pas qu'une fois. Des sifflements d'un groupe d'ados attardés nous parviennent. Théo quitte mes lèvres pour me susurrer à l'oreille:
— On rentre?
J'attrape sa main et le presse d'avancer ce qui le fait rire. Nous rejoignons son appartement en un temps record. Je ne sais pas lequel est le plus impatient, ce qui est certain c'est que nous en avions envie tous les deux depuis très longtemps.
Allongée, nue contre lui, je caresse son torse. Mes yeux dérivent vers son dressing ouvert, je pouffe quand je l'aperçois sur une étagère.
— Quoi?!
— Tu caches ton doudou? je demande hilare en désignant l'ours en peluche. Oh tu ne vas pas faire la tête, je roucoule en le voyant crisper ses mâchoires que j'embrasse dans l'espoir de le détendre un peu.
— En faite ... je l'avais acheté pour toi.
— Comment ça pour moi?, je demande sans comprendre.
— Quand je suis revenu te voir à l'hôpital, j'avais acheté cette peluche et un bouquet de fleurs. Je .. je pensais te demander de faire un bout de chemin ensemble ... mais tu t'étais enfuie.
— Théo, je...
— Ca ne sert à rien de ressasser le passé, Darling. Je n'ai rien fait pour que tu comprennes mes intentions. Une série de non dits en entrainant une autre et nous voilà. J'ai eue le temps de me retrouver avec moi même et toi aussi. Peut être que ça n'aurait pas marché il y a 6 mois ou peut être que si, on ne le saura jamais et je m'en moque. Ce qui compte maintenant c'est cet instant et ceux qui vont suivre.
— Tu as raison ... j'ai mis des mois à arrêter de regarder derrière moi de peur de voir quelqu'un débarquer. J'avais besoin d'être seule.
— Et maintenant?
— Maintenant j'ai besoin d'être avec toi, je réponds en embrassant ses lèvres. Puis je te l'ai dit, je ne partirai pas avant le nouvel an, je rigole contre son cou.
— Ca me va! Surtout que tu n'as pas précisé le nouvel an de quelle année...
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DERRIERE LE MIROIR
RomantizmLa frontière entre le bien et le mal est parfois mince. L'un des membres les plus important du Cartel Russe de Ivan Razine, il devra choisir sa voie et prendre des décisions difficiles sans faillir à sa mission principale lorsqu'elle débarquera dan...