Chapitre 6 - Lui

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— S'il te plaît ne fais pas ça, me supplie t elle depuis dix minutes. Je te jure que je ne bougerai pas, je ...

— Tu n'y crois pas toi même Darling. Si tu sors d'ici, je suis mort et cette idée te plairait bien trop. 

— Mais enfin, ce n'est pas humain de laisser quelqu'un attaché à un tuyau.

— Non, c'est vrai. Mais je pars pour 2 jours et tu auras besoin des toilettes et de l'eau courante.

— Pourquoi tu ne me laisses pas rentrer chez moi? geint elle.

Sauf que ses larmes, qui ne coulent pas, me font sourire. Voyant ma réaction, son visage change d'expression et elle se met à se débattre violemment, me donnant un coup dans les côtes au passage. 

— Tu vois Darling, c'est pour ça que je n'ai aucun scrupule à te laisser pourrir ici. Mais ne te tracasses pas trop. Si je meurs, on te trouvera vite, très vite, je lui lance avec un clin d'œil. J'espère juste pour toi que se sera les fédéraux qui arriveront en premier et pas les russes... 

— Si tu m'avais relâché, j'aurai déjà disparu depuis longtemps et ...

— Et Levi se serait occupé de ton cul. Ce chien s'occupe des putes d'Ivan et je t'assure que je suis un hôte adorable à ses côtés! Maintenant si tu préfères te faire empaler matin, midi et soir, il suffit de demander Darling.

 — Va te faire foutre.

— C'est bien ce que je pensais. Tu peux me faire confiance, je suis de te côté tu sais?

Elle rigole, pourtant, c'est la première fois que je suis aussi sincère avec elle. Une fois ses menottes fixées à la tuyauterie. Je vérifie qu'elle peut attraper les couvertures et la nourriture que je lui ai laissé. Je m'apprête à fermer la porte quand elle me lance désespérée: 

— Harper Stone. 

Mes sourcils se froncent, ce nom je le connais. Un regard sur ma montre, je n'ai plus le temps de réfléchir à son cas. 

— Attends... je t'ai donné mon nom...

— J'ai pas le temps de m'occuper de ça. On en reparle à mon retour.

— Et si tu ne reviens pas?

—  Je te l'ai dit, on te trouvera très vite si je suis mort. Prie pour moi si tu ne veux pas tomber entre les mains des russes, je lui lance avec un clin d'œil.

— Mais c'est toi les russes, crie t elle dans mon dos ce qui me fait sourire.


Les 24 heures suivantes, ne sont que concentration et logistique. En contact avec chaque équipes, les écrans satellites scintillent devant moi. Je les guide lorsqu'ils sont coincés ou pris en chasse afin de leur permettre de sortir sans une égratignure des griffes des fédéraux. Une à une, les livraison se passent sans encombre. Le plus délicat reste à venir. Ivan Razine va arriver d'une minute à l'autre et nous allons prendre la route vers les Irlandais qui nous attendent de bonne heure demain matin.

— Tu es sûr qu'elle ne risque rien? chuchote Valmir.

— Elle a tout ce qu'il faut pour rester en vie une dizaine de jours sans problème. Et quelque chose me dit qu'elle ne sera plus accrocher quand je vais rentrer. J'espère juste que si elle décide de se barrer, elle disparaisse pour de bon, parce qu'elle a mis les pieds dans le mauvais Etat. 

— Tu sais qui c'est?

Je hoche la tête sans en dire plus. Mon cerveau est en marche depuis que j'ai entendu son nom. Je savais que sa tête me disait quelque chose, je savais aussi que ce nom ne m'était pas inconnu. La situation est bien plus merdique que prévue et il ne faut surtout pas qu'elle tombe entre les mains d'Ivan. 

— Alexander. Une belle réussite comme toujours, me salue Ivan les bras grands ouverts.

Je le sers dans mes bras avant de lui faire un débrief des quelques accrocs que nous avons rencontrés.

— Tu as géré ça à la perfection, dit il en me tapotant l'épaule satisfait. On va se mettre en route rapidement, j'aimerais que cette histoire se termine vite, m'explique t il lourd de sous entendus. 

— On peut faire ça avant les négo', je propose avec un sourire de dément.

Ivan ricane.

— Ca déclencherait une guerre, soyons plus subtiles. Si c'est eux qui dégainent en premier, nous passerons pour les gentils. Occupe toi de charger ton matériel dans ma voiture. Tu montes avec moi et Nikolaï. Le reste nous suivra. 

— Comme tu voudras. 

Je m'exécute sans discuter. Valmir n'est pas rassuré, je le sens bien mais je ne peux pas pleurnicher pour être avec lui. Dans la voiture, je donne les indications à Nikolaï.

— Prends à droite.

— C'est plus court si on continue tout droit, réplique t il.

— Je ne t'ai pas demandé ce qui était plus court, tourne putain.

Cet abruti continue, ne tenant pas compte de mes ordres. Ivan ricane face à notre désaccord.

— Je te laisse gérer ce qui arrive alors, je m'amuse à mon tour. 

Les véhicules arrivent de toutes parts et nous encerclent rapidement. Ivan hurle des ordres en russe à Nikolaï qui commence à paniquer. 

— C'est bon je t'écoute, hurle t il.

Je continue à sourire les bras croisés.

— Comment on demande? je roucoule.

— Fils de p...

— Oh non, ne mêle pas Maman à tout ça, je risquerais de faire en sorte que tu n'engendre jamais rien d'autre que de la merde, je ricane.

— Où je vais l'américain? 

— J'ai pas bien entendu...

— S'il te plaît, marmonne t il en me jetant un regard noir dans le rétroviseur.

En quelques minutes nous sommes à l'abri sur un terrain vague à l'extérieur de la ville. Razine lui remet les idées en place avant de remonter dans la voiture. Nikolaï, le nez en sang, s'essuie grossièrement dans sa manche avant de reprendre le chemin que je lui indique. Au bout de quelques heures, la planque des Irlandais se dessine sous nos yeux.

DERRIERE LE MIROIROù les histoires vivent. Découvrez maintenant