Chapitre 14 - Elle

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— C'est quoi tout ça?

— Une façon de me faire pardonner, je réponds avec un sourire.

— En vidant mon frigo?

Je regarde la table, il exagère, je n'ai pas vidé le frigo. Bon, il y a peut être un peu trop à mangé pour nous deux, j'avoue. Mais quand je réfléchis trop, je cuisine, ça me détend.

— Je cuisine quand j'ai besoin de réfléchir.

— Hmm Hmm, apparemment tu as beaucoup réfléchi cette nuit, constate t il. 

 Muffins, pancakes, gâteau au chocolat, omelette, bacon grillé, salade de fruit, tout y est. Il se lève et se dirige vers la cuisine.

— Oh arrête, tu ne vas pas faire la tête. Il y a forcément un truc qui te fait envie, non?

Il me regarde un sourcil levé et je comprends la connotation sexuelle qui traverse son esprit en voyant son sourire en coin s'afficher. 

— Très marrant, je râle.

— Détends toi, je veux juste un café pour supporter tes babillages.

Quand il se réinstalle, il dépose une tasse de thé devant moi. Cette attention, aussi bête soit elle, me touche. Il m'a demandé une fois ce que je buvais le matin pour ensuite me réveiller chaque jour avec une tasse de thé. Il n'a pas oublié.

— Qu'est ce que tu fais là Harper? me demande t il la bouche pleine de pancake.

— On ne parle pas la bouche pleine, gros dégoutant.

Il m'offre un sourire dégoulinant de sirop d'érable qui me fait grimacer. 

— T'es dégueulasse, je râle en lui jetant une serviette au visage. En faite, t'es content que je t'ai préparé le petit déj', hein?, je me marre en le voyant piocher dans tous les plats.

Il hausse les épaules feignant l'indifférence mais il ne me trompe pas. On dirait qu'il n'a rien avalé depuis des jours!

— Alors? Qu'est ce qu'il t'arrive?

— Les Irlandais m'ont retrouvé.

Il se fige et me fixe. 

— Quand et où?

— Il y a 6 jours, j'étais du côté de Fargo.

Il s'étouffe à moitié avec son muffin avant de m'observer les yeux ronds.

— Le Dakota du Nord? Tu as traversé tout le pays pour revenir ici?!

Je hausse les épaules, les joues rouges.

— Harper, je ne peux rien faire pour toi si tu ne veux pas intégrer le service de protection des témoins.

— Tu sais très bien que ce service ne sert à rien, je m'emporte.

— Mais que veux tu que je fasse? s'énerve t il à son tour. Je suis un agent fédéral bordel, pas un tueur à gage!

Mes yeux s'emplissent de larmes que je n'arrive pas à retenir. Qu'est ce que je me suis imaginée? C'est Alexander que je suis venue retrouvée pas Théo. C'est le membre d'un Cartel puissant et dangereux dont j'avais besoin, pas d'un flic qui ne pourra rien pour moi. 

— Je suis désolée. Je n'aurai jamais dû venir.

Je me lève, regroupe mes affaires et m'apprête à sortir quand il me rattrape par le bras. Une décharge électrique me secoue quand sa peau entre en contact avec la mienne.

— Attends. Reste, s'il te plaît.

— Pourquoi?

— A toi de me le dire, murmure t il en fixant mes lèvres avec un peu trop d'insistance. 

— Parce que je suis gentille, jolie, bonne cuisinière et de compagnie très agréable, je plaisante espérant détendre l'atmosphère.

— Gentille? Tu as essayé de me tuer à deux reprises je te rappelle.

— Erreur de parcourt, c'est toi même qui l'a dit.

— Pour la première fois oui, la deuxième par contre....

Je grimace et balaie sa remarque d'un revers de main ce qui semble l'amuser.

— Pour la cuisine, on va dire que tu te débrouilles.

— Menteur, tu as encore des miettes au coin de la bouche, je me moque.

Il s'essuie grossièrement avant de retourner s'asseoir.

— En tout cas pour cette histoire de compagnie agréable on repassera Miss Casse Pied! 

— Quel ingrat tu es! C'est facile de dire ça après t'être goinfré. 

Il ricane mais n'ajoute rien. 

— Ce qui veut dire que je suis jolie? je demande la tête penchée sur le côté après un long silence.

Ses yeux bleus me sondent une seconde avant de soupirer.

— Ce ne sont pas tes yeux démoniaque et ton cul à damner un saint qui vont te sauver les miches face aux Irlandais. Ils se foutent que tu sois sexy tant que tu es morte!

— Donc... tu me trouves sexy, je conclue.

— Harper... gronde t il.

— Ok, ok, j'arrête. Tu vas m'aider? je tente avec une moue.

— Il faut que j'en parle à Larry et ...

— Il s'en doute déjà!

J'explique à Théo ma visite aux bureaux de la DEA, ce qui semble beaucoup l'amuser.

— C'était quand?

— En fin d'après midi, hier, pourquoi?

— Parce que Larry est passé me voir hier soir... Il m'a dit qu'il ne pourrait pas m'aider mais m'a donné une adresse. Sur le coup, je n'ai pas compris.

— Qu'est ce qu'on fait?

— On mange, on regroupe nos affaires et on va chercher ce qu'il nous a laissé. On avisera après. Tu n'as pas été suivi? 

Je lui raconte tout ce qu'il s'est passé depuis ma course poursuite avec les Irlandais. Il me demande une description précise et détaillée de celui qui m'attendait au bar. Après lui avoir donné le maximum de détails dont je me souviens, il sort sont ordinateur portable et me montre une photo. Surprise qu'il l'ait trouvé si vite, je hoche la tête et il me confirme ce que je craignais.

— C'est effectivement l'un des hommes de Walsh. T'es dans la merde jusqu'au cou Darling! 

— Merci, je me sens tellement mieux quand c'est toi qui le dit. 

— Je t'en prie, tout le plaisir est pour moi, raille t il.

Je sens que cette aventure avec ou plutôt contre les Irlandais va être épique! Pourquoi je suis venue lui demander de l'aide déjà?! 

DERRIERE LE MIROIROù les histoires vivent. Découvrez maintenant