Sur la touche

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Je reste coi devant la scène qui se déroule devant moi. Au même moment, les portes de l'ascenseur s'ouvrent pour laisser Ezio sortir, ses yeux sur moi. Face à mon expression, il dévie le regard sur le canapé et se retourne instantanément.

— Putain vous foutez quoi là ?!

Isabella se rhabille en quatrième vitesse alors que Raphaël se relève tranquillement. A sa vue je détourne le regard.

— Rho Ezio ne soit pas si prude. T'étais parti, on s'ennuyait alors on passe le temps à notre façon n'est-ce-pas bébé.

J'entends une fesse claquer et suppose que Raphaël vient de ponctuer sa phrase par ce geste sur le postérieur d'Isabella.

— C'est bon vous pouvez vous retourner nous sommes présentables.

Incapable de poser mes yeux ailleurs, j'examine Ezio qui tue son père du regard.

— Vous ne pouvez pas vous contrôler pendant quelques heures ? Et c'est quoi ça ? Toi et Isabella alors que c'est la veuve de ton propre fils ?!

— Alors là c'est le poney qui se fout du ch'val. Combien de fois je t'ai surpris dans des endroits et moments inappropriés en train de baiser ?

Tendu, Ezio me lance un regard gêné alors que je sens naître une pointe de jalousie que j'essaie de dissimuler.

— Je baise qui je veux. Je n'ai pas besoin de ta permission pour quoi que ce soit. Mais au vu des circonstances tu mérites de savoir. Suite à la mort de ton frère, Isabella se sentait seule et j'ai été l'épaule dont elle avait besoin et petit à petit notre relation a évolué. éclaircit-il en la regardant comme un animal.

Toujours mal à l'aise, je recentre le débat.

— Que faites-vous ici ?

— J'étais venu parler affaire avec Ezio mais également lui rappeler le gala au Palazzio de ce soir.

— Un gala ? demandé-je surprise n'en ayant jamais entendu parler.

— Si Ezio ne t'en n'a pas parlé c'est parce que tu n'es pas la bienvenue May. pique Isabella.

— C'est faux, si je ne t'en ai pas parlé c'est parce que jusqu'à hier ton état était végétatif. Je ne pensais pas que tu serais sur pieds pour cet événement. Je comptais t'en parler aujourd'hui, si tu te sens capable c'est avec plaisir que tu peux m'accompagner.

— Il est hors de question qu'on vous voit tous les deux ensemble. Les médias couvriront l'événement et je ne veux aucun rapprochement entre May et toi. On en a déjà parlé Ezio et c'est pour ça que tu dois y aller avec Pia. intervient Raphaël sans me laisser la chance de répondre.

— Attendez attendez donc vous avez déjà tout orchestré dans mon dos ? Tu m'as déjà trouvé une remplaçante ? Tu n'as même pas pris le temps de me parler de tout ça que je suis déjà évincée ? Aies au moins la décence d'être honnête Ezio ! Vous êtes vraiment pitoyables ! 

Sous l'oeil amusé d'Isabella, je pars énervée me réfugier dans la salle de sport pour me défouler.

— May s'il-te- plaît, laisse-moi m'expliquer.

Je me retourne et me rends compte qu' Ezio m'a suivi.

— C'est bon tout est dit, je veux pas en parler plus longtemps, j'ai compris je suis un problème pour votre famille.

— Non. Mon père voit ta notoriété comme un problème ce n'est pas toi directement. Je n'ai pas mon mot à dire car je ne suis pas encore le chef. Cependant je pense que mon père a raison sur un point. Nous voir ensemble et être sous les feux des projecteurs ne serait que nocif pour nous. Surtout pour toi, tu deviendrais une cible dès l'instant où nous nous poserons un pied dans ce gala. On ne pourrait plus agir discrètement pour ta vengeance et pour la suite je ne veux pas te mettre plus en danger que tu ne l'es déjà.

— Mais je suis déjà en danger et les Condore connaissent déjà mon visage. Je suis avec toi et je sais ce que ça signifie et ce que je dois encourir comme risques. Pour moi ce ne sont que des prétextes.

— S'il-te-plaît, May ne crois pas ça. C'est vraiment pour ton bien que j'accepte. Mon cœur t'appartient. Je veux tout faire pour te protéger et ça en fait partie que tu me crois ou non.

Je le laisse m'embrasser le front mais ma colère ne se dissipe pas bien au contraire. Ezio retourne en haut me laissant seule avec mes pensées et mes émotions. 

Je sens alors le nouveau téléphone offert par Ezio, vibrer dans ma poche. Quand je vois le nom s'afficher je m'empresse de répondre.

— Andy ! Comment vas-tu ?

— Hey May ça va mieux, encore quelques douleurs abdominales mais ça va, il en faut plus pour avoir raison de moi tu me connais ! Et toi alors comment tu te sens ?

— Physiquement ça va mieux, encore quelques douleurs par ci par là mais rien comparé au début. Moralement c'est un peu compliqué.

— Alors laisse-moi te remonter le moral. Ce soir se déroule un gala au Palazzio et ils seraient honorés de te compter parmi leurs invités. Ils aimeraient également que tu chantes quelques nouveaux titres aux côtés des autres artistes invités.

— C'est une invitation de dernière minute ?

— Non pas vraiment. Tu es inscrite depuis le début mais quand ils ont appris pour ton agression ils m'ont appelé me demandant si tu pourrais assurer le spectacle de ce soir. Je les ai convaincu de maintenir l'invitation jusqu'à la dernière minute et j'ai bien fait. Ta présence comme celle des autres artistes est une surprise pour les invités. Ce sont les plus grandes influences du pays alors ils veulent leur offrir une soirée à la hauteur de leur puissance.

— Pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt ?

— Je voulais le faire le soir où on est sortie boire un verre mais je n'avais pas prévu que tu me cachais un si gros scoop et une chose en amenant une autre j'ai oublié et tu connais la suite.

— Donc personne n'est au courant ?

— Non pas même Ezio si c'est ce que tu demandes.

— Parfait, ça lui fera une belle surprise. réponds-je sournoisement.

— Sois là-bas pour vingt heures. Tu dois arriver quand tous les invités seront déjà installés pour préserver la surprise jusqu'au lever de rideau. Tu auras une table auprès des autres artistes, je ne te jette pas dans la fosse aux lions, tu ne seras pas seule.

— J'y serai alors merci pour la surprise, tu ne peux pas savoir à quel point ça va me faire du bien.

— C'est normal, je suis la meilleure pour redessiner un sourire sur ton visage, me taquine-t-elle. Profite de ta soirée et pas trop de folies car après tu seras obligée de me raconter.

Je rigole à sa phrase puis l'embrasse et raccroche.

Enflammée par mon côté vengeresse, je n'ai qu'une hâte, supplanter Ezio et son père. 

S'ils croient pouvoir m'évincer aussi facilement c'est me sous estimer. 

Le Phénix - Consumation [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant