Un caillou dans la chaussure

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Je descends rejoindre Ezio après qu'il m'ait laissé le temps de me préparer. Dans les escaliers, j'entends une voix familière et c'est quand je suis en bas des marches et que je lui fais face, que mes doutes se confirment à mon plus grand désespoir. Raphaël est là, toujours accompagné de sa potiche. Je leur offre mon plus beau sourire hypocrite me demandant ce qu'ils font ici.

Ma question trouve vite sa réponse.

— Ezio, elle devient un danger nous n'avons pas d'autres choix que d'agir. s'impatiente Raphaël.

— May a encore des preuves à faire, elle peut peut-être s'en charger. coupe Isabella en me défiant du regard.

Intriguée, je m'approche d'Ezio assis dans son fauteuil et passe mes mains sur son torse. Il prend ma main gauche dans la sienne et l'embrasse. Je reste debout derrière lui alors qu'Isabella écarquille les yeux à la vue de nos mains.

— Ne me dites pas que...

Raphaël regarde successivement Isabella et Ezio sans comprendre.

— Hé si, père, Isabella, May est désormais ma femme. De ce fait elle ne vous doit plus rien et que vous le vouliez ou non, elle fait partie de la famille.

Un large sourire se dessine sur mon visage alors que je scrute Raphaël dont les traits se durcissent à mesure qu'il comprend qu'il sera plus difficile que prévu de m'évincer.

— Ezio dans ton bureau maintenant ! gronde t- il hors de lui.

— Non père ! Tout ce que tu auras à dire je veux que May l'entende aussi.

— Comme tu voudras. Tu es complètement aveugle et inconscient ! Tu fais une terrible erreur, elle ne mérite en aucun cas notre nom. Tu imagines le scandale que ça va nous apporter dès que la presse saura ?! Tu vas regretter cette décision Ezio, un jour ou l'autre tu le sais très bien ! Je ne pensais pas que tu pouvais encore plus me décevoir mais je me suis trompé, j'ai sous-estimé ton excellence dans ce domaine. Si seulement Giuseppe aurait pu vivre à ta place, tu fais la honte de la famille en épousant cette traînée qui te mènera à ta perte, tu t'en rendras bien trop vite compte. J'aurai dû trahir May dès que j'en avais eu l'occasion plutôt que d'attendre, j'ai été indulgent car elle t'avait sauvé la vie mais je n'aurai pas dû, à l'heure qu'il est elle serait six pieds sous terre et toi libre comme l'air. claque Raphaël.

— C'est vous ?! Vous qui avez dit la vérité aux Condore sur qui avait guéri Ezio ??! Mais pourquoi ?! m'enflammé-je l'estomac retourné par cette révélation.

— Pour éviter ce genre de situation. Cependant je pensais que les Condore t'auraient eu bien avant mais c'était sans compter l'aide de mon abrutis de fils.

— Tu m'as fait suivre n'est-ce pas ? inquisite Ezio.

— Tu pensais vraiment qu'ils étaient arrivés de nulle part par pure coïncidence ? Je savais que tu voulais la retrouver alors je leur ai dit de t'avoir à l'œil et le pari a vite été gagné.

— Mais tu t'entends parler ? Tu te rends compte de ce que tu as fait ?

Animé par la fureur qui a pris possession de son corps, Ezio est maintenant debout face à son père.

— Mon fils, dans la mafia, les liens du sang sont plus importants que tout. Je ne te l'apprends pas. Donc oui, pour vous protéger j'ai fait ce que je devais faire quitte à pactiser avec l'ennemi.

— Tout ce que tu voulais c'était te protéger toi, épargne moi ton altruisme spontané ! Pars de chez moi je ne veux plus te voir ! 

De son regard furieux, envahit par les flammes qui font écho à celles dansantes dans le foyer, Ezio foudroie son père. Malgré son apparente détermination, Raphaël bat en retraite et disparaît derrière les portes de l'ascenseur, Isabella à ses côtés.

Le Phénix - Consumation [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant