Chacun ses défauts

19 4 14
                                    

Il est tard quand je rentre chez Andy. Après notre discussion avec Ezio, j'ai pris la décision de retourner chez elle. Malgré sa proposition de revenir dès ce soir habiter chez lui, j'ai préféré décliner pour me protéger. La blessure de sa trahison encore à vif et malgré la sincérité de ses mots, je me sens perdue. Même si je meurs d'envie d'être dans ses bras et de ne jamais les quitter, je laisse la méfiance guider mon choix de prendre le temps nécessaire avant de le rejoindre.

Perdue dans mes pensées j'entends à peine Andy gémir. C'est en allumant la lumière que je me rends compte de ce qu'il se passe et que j'entends Andy hurler.

— May putain éteins cette lumière !

J'entrevois alors Andy chevaucher Salva totalement gêné de la situation.

— Oh merde pardon j'éteins tout de suite. dis-je en grimaçant.

Je réprime un rire et m'exécute puis pars m'enfermer dans ma chambre. 

Le lendemain matin je me lève et retrouve les tourtereaux dans la cuisine.

— Pas trop courte la nuit les amoureux ? les taquiné-je

— Pas trop sèche ta chatte May ? rétorque Andy avant de disparaître dans sa chambre.

— Touchée. admis-je en riant.

Je vois Salvatore se raidir et devenir rouge.

— T'inquiètes pas Salva, tu vas t'habituer à la parole sans filtre d'Andy, après tu ne feras même plus attention.

— J'espère. marmonne t-il en buvant son café.

Son ton me pique légèrement et décide de prendre la défense d'Andy.

— La franchise te dérange Salva ?

Il manque de s'étouffer le nez dans le bol. Il le retire pour poser sur moi ses yeux écarquillés.

— N-non pas du tout, c'est juste pas habituel à ce point.

Je lui souris.

— Je comprends, la première fois qu'on s'est rencontré ça m'a aussi destabilisée. avoué-je en versant le café dans ma tasse alors que le souvenir de notre rencontre se répand dans mes pensées.

"— Café ?

— Non merci, j'ai le bide tellement entortillé que je vais passer le reste de la journée sur le chiotte sinon... Toilette pardon. Toilette. répondit Andy, un sourire pincé, dont les jambes croisées s'agitaient faisant claquer ses talons contre le sol.

Je lui avais rendu son sourire avant de prendre place face à elle.

— Pourquoi vous ?

Ma question anima ses doigts martyrisant ses cuticules, un tic qu'elle devait souvent avoir vu leur rougeur.

— Eh bien, j'ai... J'ai travaillé pour les plus grands, enchainé les...

— Jm'en fiche, avais-je répondu ce qui avait déchîné ses jambes, doigts et respiration. Ecoutez, les agents affluent ici depuis une semaine bientôt. Tous me vendent leur qualité d'agent toujours plus exceptionnelles les unes que les autres. Je me fiche de ça, je me fiche de votre passé professionnel. Je ne veux pas vous blesser mais je n'ai pas envie de passer ma carrière à changer mon agent c'est pur ça que je suis aussi exigente. Je veux construire une relation sincère et durable.

— Commencez par changer votre look.

— Pardon ?

— Votre image est l'une des clés de votre réussite. Ca m'étonne que personne jusque là ne vous ai pas dis qu'il n'y a pas que le rayon de grand-mère dans une boutique. Et puis vos cheveux n'en parlons pas. Même mon chien est mieux peigné. Vous avez un si beau visage c'est dommage qu'il soit gaché par... ça. avait-elle avoué en finissant sur une moue douteuse.

Le Phénix - Consumation [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant