— Pas grand chose à vrai dire. Une infiltration. Soit me recruter en tant que stagiaire soit arriver à me faire entrer discrètement. Je t'avoue ne pas savoir exactement ce qui serait réalisable ne connaissant ni les lieux ni la vie de la maison.
— Je pense que le coup de la stagiaire serait plus judicieux mais tu devras te déguiser car ils connaissent ton apparence et également cacher ton ventre car ça enlèverait toute crédibilité.
— Je ne pense pas que Mario serait très enclin à accepter de se faire soigner par une stagiaire. s'inquiète Ezio.
— On s'en fiche, c'est juste pour permettre à May de rentrer dans la propriété et d'accéder à la chambre sous couverture. Une fois à l'intérieur, tout sera différent. rétorque Paola.
— Okay donc admettons May arrive à entrer sous couverture, vous accéder à la chambre et ensuite ?
— Je le tue. conclus-je confiante.
— Mario est branché à un cardioscope. C'est un automate qui permet de surveiller les battements de son cœur. Lorsque tu le tueras May, il ne détectera plus son pouls, ce qui va alerter les personnes présentes dans la maison. Ca te permettra, à toi Ezio, de rentrer sur le domaine sans être vu puisqu'ils seront tous occupés par la situation de Mario. précise Paola.
— Andrea et Salvatore seront avec moi.
Je jette un regard à l'intéressé et frissonne à l'idée qu'il soit présent. N'étant pas encore certaine de sa vraie loyauté, je reste réservée quant à son intégration au plan.
— Ne venez pas à plus sinon vous serez trop vite repérés. Il y a deux gardes à l'entrée mais ils seront en route pour voir ce qu'il se passe avec Mario. Ensuite il y a un garde devant sa chambre en permanence. Il faudra que tu agisses vite May et que tu te tiennes prête à riposter car il entrera dans la chambre à l'instant où il n'entendra plus le bip de la machine.
— Je t'entraînerai à devenir rapide et précise, ils sont redoutables et très réactifs. Tout pourrait basculer à ce moment-là mais je veux que tu portes un gilet par balles.
J'acquiesce à la requête d'Ezio.
— Il faudra que ce soit un jour où toute la famille est réunie. Je veux faire d'une pierre deux coups, en finir une bonne fois pour toute.
Ezio se tend à ma phrase, loin d'être rassuré de la tournure que les événements pourraient prendre.
— Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée May, tu ne sais pas à qui tu te confrontes et de quoi ils sont capables.
— Alors apprends moi, tu le sais je ne lâcherai rien, l'idée est ancrée et ne sortira pas de ma tête. Briefe moi sur ce que tu sais d'eux, sur leur défense, leur attaque, prépare moi au mieux. Je n'ai pas de meilleure offre pour toi, soit tu m'aides à anticiper au mieux cet affrontement soit tu restes loin de tout ça.
Ezio soupire puis se lève en se grattant l'arrière de la tête visiblement contrarié.
— J'ai besoin de prendre l'air.
Nous poursuivons notre conversation laissant Ezio accoudé à la fenêtre.
— Si tu veux que tout le monde soit réuni, il faudra attendre un bon mois. Mario et ses fils ont pris l'habitude de se réunir à chaque fin de mois pour se faire une sorte de bilan mensuel. Si tu frappes à ce moment-là tu seras sûre que tout le monde sera présent.
— Putain May, tu seras enceinte de 4 mois je peux pas te laisser faire ça c'est trop dangereux pour le bébé et toi. s'exclame Ezio.
— Ezio s'il-te-plaît lâche l'affaire, on en a déjà parlé, rien ne changera le plan.
Les poings serrés, il croise les bras et pince ses lèvres. La tête baissée, il reste en retrait le reste de la conversation trop énervé de la tournure que le projet prend.
Nous terminons sur les détails de l'affrontement puis partons.
Après de longues minutes de trajet dans un silence lourd et pesant, je décide de crever l'abcès.
— Ezio, je sais que ça te coûte énormément d'accepter mes conditions et que tu es envahis par la peur mais c'est important pour moi cette vengeance et je sais que je ne me sentirai jamais bien ni en sécurité tant qu'ils seront en vie tu comprends ?
Il reste silencieux quelques minutes et serre ses poings, impuissant face à ma détermination.
— Je sais que peu importe ce que je te dirai tu resteras sur ta position. Je sais que tu es capable de réussir mais ça n'enlève pas mes doutes ni ma peur que tu échoues et si c'est le cas, ce sera irréversible je vous perdrai à jamais avec le bébé. Vous m'êtes bien trop précieux pour ne serait-ce qu'envisager cette hypothèse.
— Alors aide-moi à me préparer au mieux, à mettre toutes les chances de mon côté. Je te l'ai dit je ne prendrai pas de risques inutiles malgré les risques existants. Je prendrai les précautions nécessaires pour ma sécurité. Je ne peux pas te promettre davantage.
— Je sais May, je sais. J'ai juste besoin de digérer ta décision puis ça ira mieux si on peut le dire comme ça. Dans tous les cas, tu peux compter sur moi pour t'entraîner et te protéger.
Je lui souris et lui prends sa main pour l'embrasser en guise de remerciement.
— Salva, prends cet itinéraire s'il-te-plaît.
— Qu'est-ce-que tu fais ?
— Un petit détour pour nous changer les idées.
Nous sortons puis il me prend la main et me guide à travers le quartier. Après une dizaine de minutes passées à marcher, nous nous arrêtons devant une adorable vitrine d'une petite boutique de puériculture. Je regarde alors Ezio et une lueur d'attendrissement éclaire son regard. Je lui prends la main et nous entrons.
Nous parcourons les étagères tombant en amour devant chaque article plus mignons les uns que les autres. Je découvre une magnifique boîte à musique et commence à la faire jouer puis d'un coup Ezio la referme. Surprise je me retourne vers lui, je le vois fermé et tendu puis d'un pas rapide il sort de la boutique. Je le rejoins puis une fois face à lui, je remarque ses yeux humides qu'il essaie tant bien que mal de dissimuler.
— Partons d'ici.
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Le Phénix - Consumation [TOME 1]
ActionL'on dit qu'avoir des ennemis signifie que l'on se bat pour quelque chose. Je ne sais pas si cette vérité est universelle mais elle s' applique bien à ma vie. Pourtant tranquille en apparence, rien ne me prédisposait à vivre une existence où danger...