Chapitre 20 : À l'aide

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PDV Camilla Wayne :

Je réussis à dormir, mais très tard dans la nuit. Le problème était que, je n'avais pas dormi beaucoup, je ne pus m'endormir avant 3h. Le matin, à 6h30, je n'étais pas debout. Je voulais dormir.

Il était 7h30, je dormais encore. Grey se leva de son lit, en grognant. Quand il vit l'heure, il sursauta. Il était tard. J'allais être en retard. Il vint dans ma chambre, pour voir si j'étais prête. Il toqua.

Une fois, je ne répondis pas. 2 fois, sans succès. 3 fois, toujours rien.

Je me réveillai d'un trait, en sentant un liquide froid, dégouliner et s'éparpiller sur tout mon visage. Je me mis à hurler, d'horreur.

La partie de mes cheveux de devant était trempée, tout autant que ma face.

Je pus voir dans les yeux de Grey, de la satisfaction. Il esquissa un rictus au coin de sa bouche. Il se mit à ricaner.

Je remarquai que Grey était sans T-shirt, et il avait un seul tatouage - une rose rouge qui entourait un mot, avec ses épines, emprisonnant les lettres. Je mis du temps avant de comprendre la parole.

Revenge.

Ce n'était pas étonnant, de sa part. Je continuai à détailler son corps. Ses abdos étaient vraiment sculptés, je ne l'avais jamais vu torse nu jusqu'à maintenant. Il avait le physique d'un athlète. Tellement il rigolait, que je pus voir ses muscles abdominales se contracter.

Quel imbécile, il avait quel âge ?

— Debout Wayne. Tu vas être en retard, dit-il, en baillant, puis il reprit. T'avoir comme copine, c'est fatiguant, fait chier. Je dois me lever tôt, et en plus de ça, il faut que je te réveille. La prochaine fois, ce sera de l'acide que je te lancerai au visage, méfie-toi.

Il me lança un regard noir.

De bon matin, il était aigri. On dirait qu'il se levait tous les jours, du pied gauche.

Je ne dis rien et il sortit en trombe de ma chambre.

Je pris ma douche et m'habillai rapidement. Je courus, et rejoins finalement la cuisine, là où Grey était, mon sac à dos sur mon épaule.

L'odeur de son parfum homme était vraiment fort, il enivra rapidement mes narines, c'était plaisant à humer. Je le suivais du regard.

Il était vêtu d'une chemise blanche, pas complètement boutonné et des pantalons noirs. Il était ravissant. Il buvait son café.

— Fais un peu plus vite, la prochaine fois. J'ai l'impression de ramener ma fille à l'école. J'aurais pu choisir une copine déscolarisée bordel, ça aurait été beaucoup plus simple.

Quel humour.

Mais j'avais faim, je tentai de regarder, pour voir s'il y avait quelque chose à grignoter mais à ma grande surprise, le frigo était vide. Je veux dire, presque vide. Il n'y avait rien.

Je soufflai. J'avais besoin de sucre pour ne pas faire une chute de glycémie. Comment pouvait-il, avoir son frigo vide ?

— T'as faim ?

—Oui...

Il haussa les épaules.

— Tant pis, ce n'est vraiment pas mon problème, dit-il, crachant ces mots sèchement.

Il se leva de sa chaise et se mit en route pour rejoindre la voiture.

Je crus que ma relation avec lui s'était améliorée, après cette nuit, mais non. Il avait sûrement eu pitié de moi. On n'avait rien en commun. Décidément, rien.

Il se mit à conduire, dans un total silence que je ne mis pas longtemps à briser.

— Merci pour hier... dis-je, hésitante.

Il ne m'adressa même pas un regard, ni une expression, il était insensible face à mes remerciements.

Je soupirai, il m'avait heurté en gardant un foutu silence.

Un vent monumental, putain.

— J'aurais aidé n'importe qui, dans cette situation. Un rat, un insecte ou toi. Tu n'es d'ailleurs pas différente des animaux que j'ai cité. Tu n'as aucune valeur pour moi, que ce soit clair.

Je détournai mon regard du sien, agissant comme si ses mots ne m'avaient moindrement blessée. Je fixai le vide, les larmes voulant s'écraser sur mes joues.

J'avais eu mal et il était sans cœur. Ce n'était même pas l'insulte qui me fit vraiment mal, c'était plutôt le fait qu'il n'en avait rien à foutre de moi.

Quand il me vit dans un état second, il ne fit rien mais haussa uniquement ses épaules.

Je soufflai.

~~

L'université se présentait désormais devant moi. Je sortis de la voiture, après que Grey me l'ai ouverte.

Il prit ma main, et la serra fort. J'étais de mauvaise humeur, et il le sût.

Il me prit dans ses bras et embrassa mon front, de ses douces lèvres.

— Bonne journée, mon ange.

Je souris, et il m'embrassa le nez, cette fois. Son expression glaciale avait disparu, pour laisser place à un regard chaleureux.

Qu'est-ce que c'était pénible de devoir vivre avec un homme odieux, la minute précédente et l'instant d'après avec un homme aimant et doux.

— Bonne journée, Grey, dis-je en lui faisant un faux sourire.

Grey se retourna me donnant le dos, prêt à partir.

J'entrai à l'université, tout le monde me dévisageant comme d'habitude. Je suffoquais.

Charlotte vint vers moi, en courant, tout excitée. Elle se mit à sourire.

La rousse prit son téléphone et me le colla au visage, je ne manquai pas de me reculer.

— Toi et Grey ! Vous êtes au top 1, dans les hashtags Instagram et TikTok aux USA !

Cette annonce me rendit nerveuse. Quoi ? J'étais affichée publiquement, laissant la possibilité à tout le monde de me critiquer, de mes vêtements jusqu'à mon physique.

Les gens étaient cruels, et sans cœur. Ils ne se gêneraient pas de me critiquer. Ils étaient des merdes, des gros idiots qui n'avaient rien d'autre à faire que de critiquer la vie des autres, car la leur est inintéressante et infertile. Ce n'est pas pour rien, que je suis peu active sur les réseaux.

Je déglutis face à ce que Charlotte m'annonce, ce n'était pas une bonne nouvelle, loin de là. Je n'aimais pas cette attention.

Et après ? Comment procèderaient les choses ?Je serai la femme mondialement connue, pour avoir trompé un milliardaire, la femme qui a eu le culot de briser le cœur de Grey Lockwood, l'homme le plus sexy au monde, sans pitié. Je serai admirée ou détestée à mort. Si ma réputation n'avait jamais réellement existé auparavant, bientôt elle existerait - mais salie, entachée, comme l'était mon corps.

Charlotte mit une de ses mains sur mon épaule et me fit un sourire compatissant.

— Tout ira, ma belle. Ne t'inquiète pas.

Comment ne pas s'inquiéter, quand je savais que bientôt je ferai la une des journaux ?

Le contrat d'un milliardaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant