Chapitre 1

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— Qu'est ce que tu préfères Will?

Je laisse ma main glisser sur chacun des instruments disposés sur la table.

— Hmmm Hmmm Hmmm

— Articule, je ne comprends pas très bien, je ricane en choisissant une pince d'extraction.

Sur sa chaise, il panique en me voyant approcher. Ses yeux exorbités, ses gestes brusques et les gouttes qui perlent sur son front trahissent sa peur. Je plonge mes yeux dans les siens et me gave de ce sentiment de toute puissance face à la terreur qui traverse ses iris quand je fais claquer la pince devant son nez. J'enlève son bâillon et serre sa mâchoire dans ma main. Il gémit de douleur et tente de parler mais je referme un peu plus mes doigts faisant craquer ses os sous la pression. Ma pince se fraie un chemin jusqu'à l'une de ses molaires. Il hurle quand je prends tout mon temps pour la déloger. Ses cris raisonnent contre les murs immaculés de ma pièce préférée. Je m'arrête au bout de 3, il crache du sang à ses pieds et je souris, satisfait.

— T'es un putain de psychopathe Schwartz.

— Ma question était simple. Mais tu n'as toujours pas l'air décidé...

Je repose ma pince et prends une tige fine que je fais tourner entre mes doigts.

— Qu'est ce que tu vas faire? panique t il.

— Tu crois qu'il va se passer combien de temps entre le moment où elle percera ton tympan et celui où elle transpercera ta cervelle?

A nouveau près de lui, il finit par parler. Je suis presque déçu, ils parlent toujours quand je la prends. J'aimerais beaucoup pouvoir répondre à ma question, c'est décevant et presque trop rapide à mon goût.

— Attends, attends. Je vais parler, c'est bon. C'est les Serbes.

— Les Serbes?

Je fronce les sourcils en lui tournant le dos, comment c'est possible?

— Ils passent derrière vous à chaque fois et nous proposent de meilleurs accords.

— Quels accords?, je gronde.

— Leur loyer est moins élevé et en échange, on a leur protection et on peut faire appel à eux pour certaines transactions ou pour gérer certains problèmes.

— Quels problèmes?

— Ils ont fait en sorte que mon concurrent mette la clé sous la porte et j'ai pu obtenir de meilleur prix chez mon fournisseur grâce à eux. Du coup mon chiffre d'aff...

Sa voix s'étouffe quand la balle de mon Beretta traverse son front. Sa tête retombe mollement sur son torse, son sang gouttant sur ses genoux. Ces aveux ne me plaisent pas et m'emmerdent. Je me contrefous de son business, par contre la mafia Serbe... Les Serbes ont agrandit leur territoire ces dernières années, empiétant sur le notre. Ils occupaient des marchés qu'on ne souhaitait pas exploiter, alors Cyriak les a laissé faire tant qu'ils ne touchaient pas à nos parts de marchés, tout le monde était content. Mais s'ils commencent à passer derrière nous, c'est qu'ils préparent quelque chose et ça pue! Caleb entre dans la pièce et commence à s'affairer. J'appelle mon Boss tout en le regardant faire disparaître toutes les traces de mon jeu malsain.

Drake?

— J'ai de mauvaises nouvelles.

— Ramènes tes gars, je t'attends dans une heure, tranche t il.

Je raccroche et aide Caleb à laver. Finalement j'ai bien fait d'en terminer vite, la cervelle ça colle et c'est chiant à récurer. Une fois terminé, j'envoie un message à Jimmy pour qu'il nous retrouve chez le Boss.

Mon meilleur ami arrive, blond à la peau dorée, son allure de surfeur et sa langue bien pendue me sont très utiles pour amadouer et convaincre nos clients. Il me sert la main avant de me demander des explications, je lui fais un rapide résumé avant de rejoindre Cyriak et Aryos, son bras droit. Ce dernier me salue d'un simple hochement de tête. Cyriak se lève et nous donne une accolade avant de nous inviter à nous asseoir. Caleb à ma gauche, Jimmy à ma droite, je lui relate mon échange avec ma victime.

— Les Serbes sont alliés aux Russes, on doit être prudent, nos relations avec eux sont encore bien trop fragiles, déclare Cyriak.

Il frotte sa barbe naissante et lâche un soupire.

— Tous ça ne me dit rien qui vaille. On a un échange de prévu avec les Russes dans 3 jours. C'est l'équipe de John qui devait s'en occuper comme d'habitude, mais cette fois...

Il relève les yeux vers moi et je comprends.

— On y sera, je lui assure avec aplomb.

— J'aimerais que tu prennes Antonio avec vous.

— Cyriak! C'est un génie de l'informatique pas un tireur d'élite, je râle.

Ses sourcils se lèvent et je souffle excédé. Jimmy se marre en silence à mes côtés tandis que Caleb reste froid et silencieux comme toujours.

— Tu as trois jours pour le former, tu as déjà relevé des défis plus gros que celui là.

— Ouais mais là... c'est voué à l'échec, je raille en pensant au gamin.

Cyriak sourit en me jetant un regard noir de menaces, je n'ai pas le choix et je n'ai surtout pas le droit à l'erreur. Je passe donc les 3 jours suivants à former son neveu.

Antonio a peut être hérité du charme italien mais pas des muscles qui vont avec. Il doit faire moins de la moitié de mon gabarit et n'a pas l'habitude des entrainements physiques. Il va être un boulet pendant l'échange. A la fin de la troisième journée, il tient à peine debout à cause des courbatures et loupe un tir sur deux.

— En plus le Doc n'est pas là pour sauver ses fesses, se marre Jimmy en le regardant tirer dans le mur à 20 cm de la cible.

— On le laissera dans la voiture, je conclus.

— Mais..

— Mais rien! J'ai pas le temps de jouer les boucliers et si on le ramène amoché, je vais prendre cher.

Caleb ricane et je lui claque la tête sous son regard noir.

— N'espère pas nettoyer ma carcasse, je gronde face à son sourire en coin.

La Cerise du DiableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant