Quand j'arrive à l'hôpital, Livia est déjà partie. Je fonce chez elle et me précipite dans les escaliers, malgré la douleur qui vrille ma jambe. J'ouvre la porte qui se fracasse contre le mur. Livia est en pleurs dans les bras de son amie. Elena me jette un regard noir auquel je réponds avec une moue d'excuse. Elle se lève et nous laisse après avoir promis à Livia de l'aider à faire disparaître mon corps.
— Arrête de pleurer Belladone, je murmure en la prenant dans mes bras. Je suis heureux je t'assure. Je t'aime et j'aime déjà ce bébé. Je suis désolé d'être parti sans un mot mais je voulais pouvoir t'assurer que tout irait bien, qu'à partir d'aujourd'hui plus rien ne menacerait vos vies. Et ça je ne pouvais le faire qu'après avoir parlé à Cyriak, tu comprends?
— Alors.. tu es content?
— Evidemment. Je t'aime tellement Livia. Bien sûr que je suis content. Enfin, je crois surtout que je ne réalise absolument pas la merde dans laquelle je suis, mais si je mets des œillères jusqu'à l'accouchement ça devrait aller, je ricane.
— J'ai cru que tu ne voulais pas de nous et ...
— Je sais, pardon.
Mon front sur le sien, j'embrasse le bout de son nez.
— Tout va bien se passer Livia. On va emménager ensemble et avoir ce bébé.
— Et travailler dans une maison clause, pouffe t elle.
Je grimace.
— Tu n'as pas accepté, c'est ça?
— Je suis un fils de pute, Livia. Au sens propre du terme... J'ai grandit entre les bordels, les squats et les salles de shoots. Alors m'occuper d'une maison clause...
— Tu sais, il existe des femmes qui font ça par plaisir, vraiment. J'en ai rencontré beaucoup et à force de les côtoyer j'ai finit par comprendre. Elles agissent un peu comme le ferait la caissière d'un supermarché qui prend un peu de son temps pour discuter avec une grand mère qui ne voit personne d'autre de la journée. Pour elles, aider ses hommes ou ses femmes à oublier leurs problèmes en leur offrant leur corps, leur offre ce sentiment d'être importante et de servir à quelque chose. Je me doute que ce n'était pas le cas de ta mère mais aujourd'hui ces rares femmes sont en danger, parce que les mafias tentent de se les approprier et elles doivent un peu plus s'éloigner à chaque fois, prenant alors des risques en s'isolant avec des clients douteux. Une maison, avec surveillance vidéo pour collecter des preuves en cas d'agressions mais détruites automatiquement toutes les 24 heures pour préserver leur intimité, des gardes du corps présents et prêts à intervenir à tout moment, un suivi gynécologique et des dépistages réguliers, c'est le grand luxe, tu comprends?
— Tu es en train de me convaincre de travailler avec des putes?, je raille.
— Je préfère ça au rayon boucherie, grimace t elle.
— J'ai besoin d'y réfléchir encore. Peut être aussi de rencontrer l'un de ses femmes pour me rendre compte vraiment.
— C'est une bonne idée effectivement. Tu pourras lui poser toutes les questions qui te tracassent. J'en suis une depuis 3 mois. Je ne crois pas que Cyriak l'ait déjà approché mais je peux lui demander si elle accepterait de parler avec toi?
Je hoche la tête et pose ma main sur son ventre.
— Tu le sais depuis quand?
— 6 semaines...
— Et tu en as parlé à mon Boss avant moi...
— Non, j'en ai parlé à Elena qui m'a dit que Cyriak était gentil et que je pouvais en parler avec lui.
— Super! Tout le monde est au courant, je ronchonne.
— Tu veux que je te dise un secret? rigole t elle. Elena aussi est enceinte et Jimmy n'est pas encore au courant.
— Ca me rassure, il ne pourra pas se payer ma tête très longtemps, je ricane.
— En faite, on avait le même gynéco. J'ai vérifié les dates d'implantation de nos stérilets et à quelques semaines près nous l'avons posé en même temps. Sauf qu'à cette période il y a eue un rappel sur un lot défectueux. Le gynéco est parti à la retraite et ne s'est pas préoccupé de ses patientes. Moi, je n'étais pas encore diplômée à ce moment là, je n'avais donc pas eue vent de ce rappel. Pour Elena, c'est un exploit qu'elle ne soit pas tombée enceinte avant, pour moi ... je n'avais personne depuis longtemps, alors.. Enfin, voilà, conclut elle en haussant les épaules.
— Je sais ce qui est arrivé à ton fils, je lâche dans un souffle.
Je ne sais pas pourquoi je dis ça maintenant, mais je n'en peux plus de le garder pour moi.
— Je ne te dirai rien si tu ne veux pas savoir. Seulement, je voulais que tu saches, que j'ai retrouvé sa trace et qu'on s'occupe de ceux qui t'ont fait du mal.
— Depuis quand tu le sais?
— Un peu plus de 3 semaines. Antonio m'a aidé et Cyriak a envoyé du monde pour nettoyer une partie.
— Il n'est pas vivant n'est ce pas?
Son visage est blême, ses larmes coulent à nouveau et sa main caresse son ventre. Je ne réponds pas, je ne sais pas ce qu'elle veut savoir exactement.
— Dis moi, m'invite t elle.
— Ils ont vendus chacun de ses organes sur le marché noir. J'ai vérifié le dossier que le médecin qui procédait aux prélèvements tenait, je l'ai fait vérifier à notre Doc, les doses d'anesthésies qui ont été utilisées sont correctes, il n'a pas souffert.
— Pourquoi moi?, pleure t elle en cachant son visage dans ses mains.
Je caresse son dos et lui explique.
— Vos groupes sanguins. Vous êtes donneurs universelles tous les deux, alors votre bébé aussi.
— Alors juste ça? Ils pouvaient donner ses organes à n'importe qui alors ils me l'ont pris? Ca se résume à ça!
— Malheureusement, oui.
— Combien?
— Pardon?!
— Combien d'enfants a t il sauvé?
— Une dizaine je crois, mais je peux vérifier si...
— Non, ça va aller, me coupe t elle.
— Je suis désolé Livia.
— Merci Drake. Maintenant, je vais pouvoir avancer et arrêter de m'inquiéter pour ce bébé.
— Personne ne lui fera jamais de mal, j'en fais la promesse.
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La Cerise du Diable
RomanceQue se passe t il lorsque l'exécuteur principal de la Costa Nostra rencontre la seule personne sur Terre capable de lui tenir tête? Drake va découvrir les eaux tumultueuses de la vie réelle. Tout les oppose, elle aide à donner la vie, il adore donn...