La Cerise du Diable

Chapitre 22

Juste une seconde, c'est le temps qu'il leurs faut pour la voir. Mes yeux croisent ce qu'elle redoute tant depuis des semaines. Il n'y a pas 50 possibilités face à une telle cicatrice. Le bas de son ventre est barré à l'horizontale d'une section de plus de 20 cm. Le tissu cicatriciel est boursoufflé et disgracieux. Quel genre de chirurgien peut faire une horreur pareil?

Je ne m'attarde pas dessus pour ne pas la mettre mal à l'aise. Je passe de son nombril à sa cicatrice en une fraction de seconde, en prenant soin d'y déposer mes lèvres, et descends entre ses cuisses. Elle est déjà trempée, mes doigts glissent entre ses lèvres pendant que je dévore son bourgeon. Ses doigts tirent mes cheveux alors qu'elle gémit de plus en plus fort. La tête en arrière, ses muscles se contractent autour de mes doigts quand elle hurle mon nom, le corps cambré contre ma bouche. 

Ma bouche prend le chemin retour vers la sienne, lui laissant le temps de reprendre ses esprits. Je commence par sa cicatrice ce qui la fait tressaillir puis remonte sur son nombril, sa poitrine, son cou, son oreille et enfin sa bouche. Nos langues se cherchent pendant qu'elle glisse ses doigts dans mon boxer. Quand elle referme sa main sur mon érection je laisse échapper un râle. Ses vas et vient entêtant me rendent fou. Je me débarrasse de mon boxer avant de me placer à l'entrée de son vagin. Mon gland frottant ses lèvres humides. 

— Ca te va sans capote? J'en ai toujours mis avant mais si tu préfères..

— Ok, me coupe t elle avant de lever son bassin. 

C'est la première fois que je ne mets pas de préservatif. La question ne s'est jamais posée avant elle. C'était automatique parce que les filles avec qui je baisais étaient des nids à MST mais elle, j'ai envie de la sentir vraiment autour de moi.

Impatiente, elle se frotte contre moi et je lui donne ce qu'elle réclame avec un sourire. Je la pénètre en douceur. Elle est étroite et j'ai besoin d'un instant pour reprendre le contrôle. Livia se détend quand j'embrasse sa gorge, me laissant un peu plus d'espace. Je commence alors à bouger en elle, calant l'angle de pénétration sur l'intensité de ses gémissements. 

Je ne me souviens même pas de la dernière fois que j'ai fait ça dans un lit. Livia est divine, j'agrippe sa fesse et remonte sa jambe pour mieux la pénétrer. Avec cet angle, elle perd pied et tremble sous l'assaut d'un nouvel orgasme, m'emportant avec elle.  

Après être allée sous la douche, elle me rejoint et se blottie dans mes bras. J'embrasse son front et ferme les yeux.

— Tu ne poses pas de question? murmure t elle.

— Je veux juste profiter de toi et de ce moment Belladone. Tu me parleras quand tu seras prête. 

Sereine, elle s'endort alors que mes yeux fixent le plafond. Et si elle m'annonçait qu'elle a un enfant? C'est stupide, je la connais depuis plus de 2 mois, elle a toujours été seule. Peut être que c'est le père qui a la garde et qu'elle ne le voit que très rarement, c'est possible ça? J'en sais rien bordel, j'y connais rien en mioche. Quelle merde! Je cogite la moitié de la nuit alors qu'elle bave sur mon torse. La solution la plus simple serait de fouiller dans son dossier médicale mais il y a toutes les chances qu'elle me fasse la peau en l'apprenant. Sauf si elle n'en sait jamais rien.. Mais est ce que j'arriverais à rester indifférent et détaché en connaissant la vérité? Je finis par m'endormir assommé par mes propres réflexions.

Le lendemain matin, je retrouve Livia dans la cuisine. Elle porte l'un de mes t-shirt qui lui arrive sous les genoux et danse sur un fond d'Elvis en retournant des pancakes dans une poêle. Je rigole en embrassant sa joue. 

— On devrait faire l'amour plus souvent. J'adore te voir danser.

— Faire l'amour? C'est des mots de nanas ça, se moque t elle.

— Je peux te montrer ce que c'est quand je baise, si tu préfères, je grogne en la chatouillant.

— Non merci. C'était parfait comme ça. 

Notre baiser est interrompu par des coups violents sur ma porte. Je ricane en imaginant Jimmy derrière, énervé pour on ne sait quelle connerie encore. J'ouvre le battant et me prend un poing en pleine figure. Je réplique aussi sec. Mes coups s'enchaînent, les siens aussi. On bascule sur le sol sous les cris terrorisés de Livia. Je le domine et m'acharne sur lui quand il articule :

— Qu'est ce que tu lui as fait?

Je m'arrête une seconde et le dévisage. Il pleure. Je repasse sa question en boucle dans ma tête mais ne comprends rien.

— De qui tu parles?

— Ma fille, qu'est ce que tu lui as fait? hurle t il en crachant le sang qui s'accumule dans sa bouche.

Je me relève et tends ma main à Derek pour le remettre sur ses pieds. Il hésite une seconde avant de finalement l'accepter. Livia est prostrée dans un coin et je la rejoints pour la rassurer. Blottie dans mes bras, je me tourne vers le biker.

— Je n'ai pas touché à ta fille. Pourquoi j'aurais fait ça?

— Elle a disparu, m'apprend t il.

— Quand?

— Il y a 2 heures. Je l'ai déposé devant son école, elle y est entrée et une heure après son institutrice m'a appelé pour que je justifie son absence. 

— C'est pas moi Derek. Je voulais juste te faire peur pour que tu lâches Livia la dernière fois, je t'assure.

— Je sais, soupire t il en s'affalant sur une chaise. Disons que j'aurais préféré que ce soit toi, parce que je n'ai absolument aucune piste. Personne n'a rien vu et je n'ai de problème avec personne d'autre. 

Livia s'écarte de moi et prépare deux sachets de glace qu'elle nous tend avant de nous aider à nettoyer nos visages tuméfiés. J'appelle Cyriak et mes hommes.

— Qu'est ce que tu fais? me demande Derek, son regard dans le vide.

— On va t'aider. Retrouvez nous au Capriccio dans une heure.