Chapitre 27

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Chacun de nous est équipé d'un capteur, nous pouvons ainsi suivre les déplacements des 3 autres. Un à un j'élimine les Serbes sur mon chemin. Au départ, ils sont isolés. Laissant les entrées principales libres pour nous attirer dans leur piège. Ca se complique à l'approche du centre du local. Ils sont beaucoup, de sorte qu'on fasse du bruit pour alerter les artificiers. Mes lames et mes mains sont couvertes de sang à force de s'enfoncer dans leurs chaires. 

Je m'acharne sur l'un d'eux plus résistant que les autres quand je la vois. Assise sur une chaise piégée et bâillonnée, elle me fixe les yeux remplis de larmes. La voie est libre, plus personne de ce côté. Je cours vers elle et enlève le tissu qui bloque sa bouche. Sa pommette est rougie mais elle semble aller bien.

— Ca va? Ils ne t'ont rien fait?

Elle secoue la tête les lèvres tremblantes et je ferme les yeux une seconde, le temps de souffler de soulagement.

— Je suis tellement désolé Belladone. On va te sortir de là, d'accord? 

— J'ai peur Drake. Je suis...

— Ca va aller, tu seras bientôt dehors.

Je regarde le mécanisme complexe qui l'entoure quand j'entends des pas approchés. Je vérifie l'écran, les capteurs de 2 de mes acolytes s'approchent de moi et je suis rassuré de les voir enfin arriver. De nous 4, c'est Caleb le plus doué avec les bombes. Je le laisse étudier la situation en silence quand je fronce les sourcils pour demander :

— Où est Derek?

Des tirs nous parviennent du Nord. C'est lui qui couvrait cette zone. Jimmy et moi courront lui prêter mains fortes le temps que Caleb la libère. Quand on ouvre la porte, des corps empilés jonchent le sol.

— Putain, hurle Derek. Y en a un qui s'est échappé. Ils vont rappliquer, nous prévient il. 

Je hoche la tête et appelle le reste de nos équipes. Tout le monde doit venir et vite. Quand on rejoint Livia, Caleb a presque terminé de la détacher. La bombe est désarmée et sans danger désormais mais nous ne sommes pas à l'abri que d'autres ait été caché ailleurs. Tout son corps tremble. 

— Il faut se dépêcher, le reste arrive, je préviens Caleb.

Il gronde et m'envoie son majeur.

— Eh tout va bien Belladone. Ca va aller, je te le promets, d'accord?

— J'ai peur Drake, répète t elle. 

— Je sais Livia. Je te promets qu'ils ne te toucheront pas. Tu vas sortir de là en v....

Je suis interrompu par des tirs qui fusent dans tous les sens. En un réflexe de protection, Derek et moi nous mettons de chaque côté de Livia, couvrant les arrières de Caleb qui finit par se relever avec le pouce en l'air avant de dégainer son arme et tirer dans le tas. Jimmy a réussi a retenir le plus gros mais les Serbes commencent à s'infiltrer dans l'espace où nous sommes. Je relève Livia et la presse d'avancer en la protégeant de mon corps. On franchit les portes une à une, jusqu'à ce que je tombe sur 4 Hommes. Une première balle me traverse l'épaule, une seconde la cuisse. Je m'écroule à ses pieds sous ses hurlements. Caleb et Derek derrière nous en éliminent 3, le 4ème s'empare de Livia et s'apprête à lui donner un coup dans le ventre quand elle lève le bras et l'abat sur sa tête. Le Serbe tombe, sur le dos, un scalpel enfoncé dans l'œil droit. Un sourire sadique étire mes lèvres, je n'aurais pas mieux fait. Elle est parfaite. Mais je me souviens aussi qu'elle est pure et innocente, elle n'a rien à voir avec le psychopathe sanguinaire que je suis. 

Tant bien que mal je me redresse et la prends dans mes bras. Elle tremble et ne cesse de répéter la même chose.

— Il voulait prendre mon bébé, il voulait prendre mon bébé.  

Ses traumatismes enfouies ressortent au milieu de cette horreur et je tente de la réconforter comme je peux. Mes hommes reprennent vite contrôle de la situation. Nous n'avons subi que très peu de pertes.

Jimmy et Caleb sont légèrement blessés également, c'est donc Derek qui conduit Livia jusqu'à l'hôpital, pendant qu'on se fait soigner par le Doc. J'arrive dans la salle d'attente en boitant. Derek se lève en me voyant et je lui serre la main avant de lui donner une accolade virile.

— Merci, je souffle.

— On est quitte. Ils lui font passer des examens.

Je hoche la tête et m'installe dans un fauteuil alors qu'il s'éloigne. Les minutes s'enchaînent, se transformant en heures. Je somnole quand un médecin vient me secouer l'épaule. Je me relève brusquement le faisant sursauter par la même occasion.

— Vous êtes le conjoint de Mlle Doven?

— Oui, c'est moi.

— Tous ses examens sont bons. Ils vont bien. Venez, vous allez pouvoir la voir. 

Je le suis en silence jusqu'à sa chambre. Au travers de la petite vitre, je vois qu'elle s'est endormie. Le médecin s'éloigne et je l'interpelle.

— Vous avez dit "ils vont bien"?

— Elle ne vous a encore rien dit? 

— De quoi vous parlez?

Il sourit et se retourne sans répondre. Epuisé, je ne cherche pas à comprendre et la rejoints. Je me glisse sous les draps à ses côtés. Son corps se rapproche automatiquement du mien et je m'endors, ma raison de vivre emprisonnée au creux de mes bras. 

— Drake? Drake?

— Hmm

Je grogne, elle m'appelle encore mais je suis trop fatigué pour ouvrir les yeux. Je veux juste dormir encore 12 ou 13 heures, ce n'est pas trop demandé, si?

—  S'il te plaît, il faut qu'on parle. Drake, réveille toi.

— Je suis réveillé, je marmonne. C'est juste mes yeux qui restent fermés, c'est normal. 

— Je suis enceinte.

— Ouais et moi je me suis converti en prêtre, on pourra le baptiser comme ça, je raille.

Elle ne répond pas et les paroles du médecin me reviennent en mémoire "ils vont bien". Mes yeux s'ouvrent et rencontrent ses pupilles cendrées bordées de larmes. 

—  Dis quelque chose.. s'il te plaît...

Figé, je ne sais pas quoi dire. C'est pas possible, pas comme ça, pas maintenant. Je me redresse et sors de la chambre.

La Cerise du DiableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant