La Cerise du Diable

Chapitre 24

Sous la douche, je chatouille Livia en la savonnant. Elle se tortille de rire, empirant mon érection à chaque fois qu'elle y frotte ses fesses en gigotant. Mes mains emprisonnent son ventre pour la serrer contre moi. Elle se fige quand je caresse sa cicatrice. Plus d'un mois s'est passé depuis que je l'ai vu pour la première fois. J'ai tenu ma promesse, je n'ai fait aucune recherche et ne lui pose pas de question. Sa réaction me surprend. Au début, elle était toujours un peu gênée que je la touche à cet endroit mais elle a dépassé ce stade depuis un moment déjà alors je lui demande ce qu'il se passe. 

— Je crois que j'aimerais t'en parler...

— Oh... On sort?

Je coupe l'eau et l'enroule dans une serviette. Une fois secs et habillés, on s'installe sur le canapé. Livia en tailleur commence à me raconter son histoire.

— Avant de commencer, je voudrais que tu me promettes de ne pas faire plus de recherche, de ne pas me venger, pas cette fois, s'il te plaît.

— Ca, j'en déciderai quand je saurai.

— Drake...

— Belladone, je ne te ferai jamais de promesse que je ne peux pas tenir. Si tu ne veux pas savoir, je ne te dirai rien mais je ne vais certainement pas te promettre de ne rien faire.

Ses yeux s'embuent, elle lâche l'air contenu dans ses poumons avant de se lancer.

— J'avais 18 ans, un petit ami gentil, j'étais amoureuse, j'ai pris les mauvaises décisions et suis tombée enceinte. A 8 mois de grossesse, on a subi un cambriolage. Enfin c'est ce que je croyais... Quand je les ai vu débarqué cagoulé, je n'ai rien fait. Je me suis dit que si je les laissais faire, ils ne me feraient pas de mal. Je n'étais de toute façon pas en état de m'échapper. Sauf que l'un d'eux s'est approché et m'a planté une aiguille dans le cou. C'était un paralysant, un bloqueur neuromusculaire. Je ne pouvais plus du tout bouger mais je ressentais absolument tout, douleur comprise...

Elle prend le temps de s'essuyer les yeux, ses mains tremblent. Je reste stoïque, comprenant très bien la suite. Mon cerveau commence déjà à creuser les différents chemins qui s'offrent à moi pour retrouver ces monstres.

— Ils m'ont enlevé mon bébé. Ils ... je l'ai entendu crier et puis ils sont partis, me laissant comme ça, ouverte sur le sol à me vider de mon sang, mon utérus vide. Ils ont pris mon bébé, répète t elle. 

— Et ton mec, il était où?

— Il s'est caché, je ne sais où. Il a appelé les secours dès qu'ils sont partis. 

— Wahou, la grande classe. Pardon..

Je m'excuse parce que ce n'est pas le moment d'en rajouter mais ce bon à rien mériterait de se faire pendre par les couilles pour l'avoir laisser subir une horreur pareille. Et quand je vois avec quelle force Derek était prêt à se battre pour ça fille alors que lui est resté bien caché, les laissant partir avec leur bébé, ça ne fait qu'empirer mon ressentiment. 

— C'était il y a combien de temps?

— Il aurait eue 8 ans dans un mois. C'était un petit garçon.

Je la serre dans mes bras pour éviter de dire quelque chose de maladroit. Elle pleure tout son soule contre mon épaule.  

— Tu sais ce qui lui est arrivé?

— La Police n'a jamais rien trouvé... Drake, promet moi de ne rien faire. Je préfère l'imaginer dans une famille, heureux, que de me confronter aux horreurs qu'ils auraient pu lui faire subir. Je sais que c'est stupide et faible de ma part mais..

— Tu n'as rien de faible Belladone.

Elle ne relève pas, je ne lui ai rien promis. Le soir même, je suis avec Antonio à étudier le dossier de son affaire. Le gamin est particulièrement hargneux quand il s'agit des enfants, ce qui ne fait que décupler son efficacité. 

Une semaine plus tard, Livia se dandine d'un pied sur l'autre devant moi, comme à chaque fois qu'elle ne sait pas comment me demander quelque chose.

— Qu'est ce qu'il y a Belladone?, je susurre à son oreille.

— Tu pourrais m'aider? J'ai reçu de nouveaux étriller et j'ai besoin de quelqu'un pour les installer.

— Oui, bien sûr, je rigole face à sa moue adorable.

Je la suis dans sa salle et la regarde nettoyer sa table avec minutie. Elle déballe ensuite un carton et l'aide à visser son nouveau matériel. Satisfait je me recule et lui demande si la hauteur convient.

— En faite ... j'aurais plus de facilité à juger la hauteur si tu les essaies...

Je ne suis pas un génie au QI d'Einstein mais je ne me considère pas non plus comme un simplet. Pourtant, à cet instant, mon cerveau et tout mon corps beugue face à elle, sans comprendre. Ses lèvres se pincent, elle se paie ma tête, c'est obligé.

— Si c'est moi qui monte dessus, tu ne sauras pas si la position est adéquate. J'ai besoin d'un cobaye pour adapter la position de la patiente et la mienne, tu comprends?

— Pourquoi tu demandes pas ça à Elena?

— Parce qu'elle travaille ce soir... Oh allez Drake, s'il te plaît. Promis je ne le dirai jamais à personne.

Je ricane et croise mes bras sur mon torse. Ses fichues cils se mettent à battre mais je ne lâcherai rien cette fois ci! Essayer une table gynécologique, plutôt crever! 

— Drake, j'ai des patientes dès demain matin, si la table n'est pas adaptée, elles vont être mal à l'aise et..

— NON.

— S'il te plait. Je ferai tout ce que tu veux pendant une semaine.

— Un mois, je négocie.

— 2 semaines.

— 3 mois! 

— Va pour un mois, râle t elle.

Si vous parlez de ça à qui que ce soit, je vous étrangle dans votre sommeil, compris?!

Allongé sur cette saleté de table, je place mes jambes dans les étriller, Livia pouffe de rire mais s'arrête en croisant mon regard menaçant. Elle règle son matériel tandis que je fixe le plafond. J'avoue que les nanas ont du courage de supporter un truc pareil! On déteste déjà quand on doit se mettre en boxer devant un médecin, alors nu les jambes écartées... 

— Tu te fais faire un petit frotti?

Je me relève brusquement en entendant l'éclat de rire d'Antonio. Mes jambes coincées, je me retrouve à les faire aller et venir de gauche à droite comme un imbécile avant de réussir à m'en départir. 

— Viens là, je hurle alors qu'il part en courant, plié en deux. Je te jure que si tu en parles à quelqu'un tu es mort gamin.