Chapitre 20

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Livia m'a proposé de monter chez elle. Nous sommes installés dans sa cuisine quand elle me pose la question qui la démange depuis plusieurs minutes maintenant.

— Tu as tué l'homme qui m'a violé?

— Pourquoi cette question?, j'élude.

— Parce que la Police m'a interrogé suite à sa disparition.

— Qu'est ce que tu as dit?

— Que l'homme qui me tourne autour depuis quelques semaines est un assassin, évidemment!

— Livia, je suis sérieux!, je gronde.

— Rien Drake, je leur ai dit que je ne l'avais pas revu et que je ne savais rien de plus. C'est toi, n'est ce pas? 

— Tu savais que certaines personnes mangent les couilles de taureau? 

— Oh mon Dieu, geint elle en se couvrant la bouche. Tu as vraiment fait ça? Quel horreur, je crois que je vais vomir.

— Il a failli aussi quand il s'étouffait avec, je ricane alors qu'elle court jusqu'à ses toilettes.

 Pendant qu'elle vide son estomac et lave sa bouche, je prépare le dîner en fouillant dans ses placards. Quand elle revient, elle s'est changée et porte un débardeur sur un legging. C'est ça façon à elle de me dire qu'elle me fait confiance. A chacun de ses mouvements, le tissu de son haut révèle un filet de peau de son ventre. 

— Qu'est ce que tu prépares? me demande t elle en passant sa tête sous mon bras. 

— Des pâtes, je suis pas très doué mais je crève de faim, ça ira?

— C'est parfait.

J'embrasse ses cheveux tout en remuant la sauce. Ses bras s'enroulent autour de ma taille et elle se blottie contre mon torse. 

— Il ne reviendra jamais?

Je n'ai pas besoin de demander de qui elle parle. J'imagine que depuis 10 ans, elle doit être à l'affût, de peur qu'il ne réapparaisse dans sa vie.  

— Jamais, je lui assure.

— Merci. 

On dîne en tête à tête. Elle rigole et paraît plus sereine que ces derniers jours. Quand je termine la vaisselle, je lui demande le plus innocemment du monde :

— Je peux rester dormir? 

— Tu promets d'être sage?, demande t elle en plissant les yeux.

Je retiens un sourire avec difficulté.

— Disons que je promets d'arrêter quand tu me repousseras, j'élude. 

— T'es pas croyable, râle t elle en quittant la cuisine.

— Ca veut dire oui? je crie sans obtenir de réponse. 

Je hausse les épaules et la suis jusqu'à sa chambre. 

— J'ai pas dit oui, ronchonne t elle alors que je commence à me déshabiller.

— Pousse toi Belladone.

— Eh!

Je rigole, en lui donnant un coup de hanche pour la décaler sur le côté. Elle tente de se tourner pour bouder mais je la tire contre moi et cale son dos contre mon torse. Ma main vient caresser la peau de son ventre mise à nue. Je dessine des cercles autour de son nombril quand elle commence à se tortiller contre moi.

— Arrête de bouger comme ça si tu veux que je reste sage!, je grogne.

— Désolée, glousse t elle. Tu me chatouilles. 

J'enfouis mon visage dans son cou et dépose des baisers dans sa nuque.

— J'ai des clientes tôt demain matin, il faut que je dorme.

— Hmm.. ça tombe bien j'ai des Serbes à faire parler à l'aube.

— Drake, j'ai pas envie de savoir, geint elle.

— Quoi?! Tu crois que ça me fait plaisir de savoir que tu traines avec des nanas engrossées toute la journée?

— Mais enfin, c'est magnifique une femme enceinte.

— Hmm, chez les autres peut être, je concède. Tu prends la pilule?

— Non, j'ai un stérilet. Je dois dormir Drake.

— Hmm hmm.

Je continue à embrasser son cou, son épaule quand elle se tourne vers moi pour me fusiller du regard.

— Comment veux tu que je reste sage quand tu fais ça?, râle t elle.

— Je ne veux pas que tu sois sage...

— Dors Drake! 

— T'es pas drôle comme fille, je râle avant de me mettre sur le dos. 

— Je sais, c'est pour ça que tu m'aimes, rigole t elle avant de laisser échapper un juron. Pardon, c'est pas ce que je voulais dire, je ne ... tu..

— Dors Livia!  

Elle vient se blottir contre moi et je referme mes bras autour d'elle. Elle est si minuscule que je suis presque sûr de pouvoir la faire disparaître sous mon corps. Pour la première fois, on dort enlacé et je crois que je n'arriverai plus jamais à dormir autrement. 

Les 10 jours suivants sont tendus. La chasse aux Serbes a commencé, je suis sur tous les fronts et j'ai peu de temps pour moi. Mon seul réconfort c'est de retrouver les bras de Livia chaque soir. Aujourd'hui est une exception, elle a décidé de passer la soirée avec et chez Elena, entre filles. Tournant en rond chez moi, complétement perdu, je décide de rejoindre les gars au Milano. Quand j'arrive, la poudre de Caleb traine partout mais aucune trace de lui. 

— Il est en train de se taper la barmaid, ricane Jimmy.

Soulagé d'être seul avec mon ami, je lui pose de suite la question qui me taraude depuis un moment.

— Tu as couché avec Elena au bout de combien de temps?

— Bah dès le premier soir, pourquoi? Nooooooon. 

— Ferme là, je grogne vexé.

— C'est elle ou toi le problème?

— Les deux j'imagine. Je m'y prends comme un pied, elle a été violée et je suis pas du genre très patient... Je m'emballe vite et à chaque fois elle se braque. Pis elle a une cicatrice sur le ventre qu'elle ne veut pas que je vois, ça me rend dingue.

— Et tu touches son ventre à chaque fois comme l'abruti que tu es?

Pour réponse je grimace. 

— J'y peux rien, de ne pas savoir ça me rend fou.

— Tu es pire qu'un gosse à qui on dit de ne pas faire quelque chose! Laisse son ventre tranquille, elle te la montrera quand elle sera prête. 

— Et si elle est jamais prête?

— Elle le sera quand elle se sentira en confiance avec toi, pas si tu t'approches de ce qu'elle redoute le plus à chaque fois que tu la touches! Mais d'où tu sors enfin?

— Mieux vaut pas que tu le saches..  

 

La Cerise du DiableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant