22. Nijie - 2034.

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— Elinor ? Julie ? tenta Nijie, tout en sachant bien qu'elle n'obtiendrait aucune réponse.

Le vent se fit encore plus puissant et semblait tambouriner contre les parois de l'espace pourtant gigantesque. 

Nijie avala bruyamment sa salive et se dirigea vers la sortie de l'exposition temporaire, les jambes tremblotantes. Elle posa sa main sur la poignée et ouvrit la porte avec difficulté. Une brise puissante manqua de la faire reculer, mais Nijie s'agrippa et finit par réussir à sortir. Elle resta immobile face à cette vision d'horreur : un véritable typhon s'abattait sur Tokyo. 

Personne dans les parages, et voilà que le cyclone s'approchait à une vitesse déconcertante. Nijie voulut actionner la poignée pour se carapater à l'intérieur mais le métal manqua de lui calciner la main, et la jeune fille étouffa un glapissement. 

Nijie tourna le dos au typhon pour inspecter la porte qu'elle venait de passer. Une odeur de brûlé des moins rassurantes s'infiltra dans ses narines : de la fumée commençait à apparaitre. La jeune femme s'éloigna des pas les plus vifs qu'elle le pouvait malgré le vent énergique. Un chuchotement attira son oreille et elle leva la tête à l'affut de la source du bruit. 

Le chuchotement se transforma en un flot de voix lointaines, mais Nijie n'arrivait pas à déceler leurs paroles. Elle avait beau fouiller les environs du regard, pas âme qui vive. Elle fronça les sourcils. Était-ce des personnes coincées dans le MOT ? 

Elle prit son courage à deux mains, tenta d'ouvrir une nouvelle fois la porte, et hurla quand la brûlure sembla lui écorcher la main, mais elle réussit à entrer dans la salle avant de perdre l'équilibre sous la force qu'elle avait dû exercer pour entrer. 

Elle leva les yeux et fut étonnée de voir la pièce telle qu'elle l'avait quittée. Pas une flamme à l'horizon. 

Mais nom d'un chien, que se passait-il ? Elle hallucinait totalement ! Les voix continuaient, plus puissantes, mais toujours aussi incompréhensibles, et commençaient sérieusement à l'inquiéter.

— Qu'est-ce que vous me voulez, à la fin ?! cria-t-elle, toujours au sol, désespérée.

Les voix stoppèrent soudainement, et la lumière de l'exposition clignota plusieurs fois. 

Nijie aurait juré voir passer des ombres terrifiantes sur les murs, mais elle ne put s'épancher sur la question que toutes les toiles volèrent à travers les lieux, la faisant faire un bond en arrière.

— Qu'est-ce que tu m'as fait oublier ?! entonna soudain une voix féminine emplie de colère.

Nijie se leva sur ses pieds, désireuse de trouver cette personne, mais une autre voix s'élevait déjà, et semblait venir de l'opposé.

— Je suis amoureuse de toi, disait une autre voix féminine avec une tristesse infinie. Je ne sais pas comment te le faire comprendre autrement.

Nijie était complètement perdue. Qui étaient ces gens ? Pourquoi disaient-ils de telles choses à un moment pareil ?

— Je ne veux pas que tu partes, murmurait à présent une voix masculine entre deux sanglots.

— Tu ne le ressens pas aussi ? répondit une voix féminine, la même qui avait était si émue quelques instants plus tôt, mais qui cette fois-ci semblait perdue entre le choc et la fascination.

— Je ne te reconnais plus, finalement une voix masculine que Nijie connaissait, et son cœur manqua un battement. C'était la voix de Sei.

— Nijie ?! cria justement quelqu'un dans son dos, et encore une fois, elle l'avait déjà reconnu.

L'Étincelle des Ombres - La Trilogie Sans-Frontière 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant