Chapitre 8 : Sans répits

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____________________Hanna

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Hanna

Édimbourg, Écosse. 22h51.

— À quoi tu penses ?

Je sors de ma torpeur. Ma tête est posée contre la vitre passager de la voiture. Sa température contraste avec ma peau brûlante. Je me sens à l'étroit tandis que mes réflexions se mènent à m'oppresser. Ezra est accoudé à sa portière, et garde une main sur le volant. Les essuie-glaces battent au rythme de la pluie diluvienne, et les réverbères peinent à éclairer la route. Mes paupières papillonnent comme pour me maintenir éveillée. Je suis si exténuée, mais je persiste à conserver mes yeux ouverts. Je me retourne vers mon complice, et toussote pour clarifier ma voix.

— Rappelle-moi qui est cette femme ?

— C'est une Espionne de notre réseau qui vit avec les Sinclair depuis deux ans. Elle s'appelle Elif Demir.

— Deux ans...

— Elle est douée. Son travail est dangereux, elle bosse comme Économiste chez les Sinclair. On peut la voir que très rarement. La dernière fois, c'était...

— Au gala de Paris, le coupé-je en me remémorant ce soir-là. Claire devait lui parler, mais je n'avais pas vu son visage.

— Exactement. Lucien garde des Pisteurs et des Espions dans plusieurs bâtiments en France. Mais, lui, il se cache autre part. Elif doit me raconter les événements qui se déroulent dans son réseau, et ses dernières apparitions.

Je hoche la tête, en me plongeant dans mes pensées. Ces derniers jours ont été épuisants. Ezra et moi avons travaillé d'arrache-pied pour parvenir à contacter Elif et organiser une entrevue avec Lucien par le biais du Hollandais et de Valon. Je repousse constamment mes limites, mais la fatigue commence à gagner du terrain.

Quant à Ezra, il n'a jamais été aussi déterminé. Je pense qu'il n'a qu'une hâte : celle de retourner à Londres et de balayer cette histoire sous le tapis, comme si rien ne s'était passé. En y réfléchissant, c'est non moins mon cas. Je souhaite de tout cœur que tout rentre dans l'ordre, mais chaque chose en son temps.

La voiture s'arrête dans une rue faiblement éclairée. Ezra ne descend pas tout de suite. Du coin de l'œil, je remarque qu'il écrit un message sur un téléphone prépayé qu'il a dû se procurer dans la journée. Le téléphone vibre deux fois en réponse, puis le Pisteur soupire longuement en passant sa main sur son menton. Ce geste qu'il a tendance à adopter lorsqu'il est désemparé. Sans dire un mot, il s'extirpe de la voiture et en fait le tour pour m'ouvrir, m'invitant sous le parapluie qu'il tient dans sa main. Je le suis jusqu'à l'entrée d'un bar dont la devanture est camouflée par de longs rideaux noirs. Ezra jette un dernier regard sur le téléphone avant de le laisser tomber au sol, et de l'écraser sous sa semelle. Mes sourcils se froncent, mais il n'a pas l'air de vouloir me partager le fond de sa pensée.

DIVERSION - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant