Chapitre 20 : Toucher

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(1216 – Echos)

______________________Hanna

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Hanna

Avec les Harmon, j'ai cette fâcheuse habitude de me réveiller dans un décor que je ne connais pas, à tenter de me remémorer les derniers événements qui ont eu lieu.

Par la force des choses, j'ai aussi compris à quel point ces levers me confirmaient que j'étais toujours en vie et en sécurité, alors c'est en toute conscience que je m'étire comme un chat au soleil. Je porte encore mon pantalon et mon haut de la veille, recouverts d'un fin duvet.

Quand je bascule la tête sur le côté, j'aperçois Auguste assis sur un fauteuil, ses yeux songeurs fixés sur la fenêtre d'où émane le clair de lune et m'informe que nous sommes au beau milieu de la nuit. Il ne m'a pas remarquée, et se contente de contempler la vue d'un air presque nostalgique.

C'est dans ces moments-là, lorsque personne ne l'observe, qu'il atteint le zénith de sa vulnérabilité. Je m'autorise à le regarder quelques instants tel un répit dans les tumultes.

Il doit le sentir, car il tourne son visage et la commissure de ses lèvres s'étire en même temps qu'une lueur traverse ses yeux. Bon sang, j'aimerais qu'il me sourît ainsi jusqu'à la fin des temps, et laissée derrière nous ces mois gâchés, où l'on se repoussait l'un et l'autre.

Je garde dans un recoin de ma tête que la guerre est loin d'être achevée. Avec Auguste, je ne suis pas à l'abri de redescendre rapidement de mon petit nuage, néanmoins est-ce vraiment mal de profiter de sa partie tendre qu'il tient tant à dissimuler aux yeux de tous ? À croire qu'éprouver des sentiments est un signe de faiblesse.

Pourtant, je sais qu'il porte ce masque frigide sur le visage pour se protéger.

— Tu es réveillée, constate-t-il, et je remarque que sa voix est plus rauque que d'habitude.

Son bras est toujours fermement maintenu dans son écharpe et je songe à la balle qu'il a prise à ma place. Je devrais me sentir soulagée qu'il n'ait rien, reconnaissante qu'il m'ait secourue, mais il n'en est rien.

« Ne me demande pas de rien faire quand tu es en danger, c'est clair ? Parce que j'en suis incapable. »

Moi aussi, j'en suis incapable et on jouera éternellement à celui qui sauvera l'autre jusqu'à ce que l'un perde en gagnant la mort.

Un jeu dangereux, un jeu mortel.

— Approche, souffle-t-il, calmement.

Mes pieds s'enfoncent dans une moquette moelleuse tandis que je m'autorise pour la première fois à balayer la pièce. Je ne reconnais pas cette chambre, mais pas inquiète pour un sou, je rejoins Auguste et le laisse faire quand sa main s'enroule autour de ma taille pour me faire asseoir sur ses genoux.

DIVERSION - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant