Deux mois se sont écoulés depuis qu'Hanna a pris la fuite pour échapper à ce monde sombre empli de tueurs et de malfaiteurs.
Deux mois.
Pourtant, Auguste n'a pas dit son dernier mot. Comment peut-il la laisser s'échapper alors qu'elle devient une...
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________ Hanna
Tout le monde connaît cette sensation : celle qui nous frappe lorsque le précipice nous attire inexorablement. Ce moment où l'on se dit : et si je sautais ? Et si je disparaissais ? La douleur dans ma poitrine s'en irait-elle, elle aussi ?
C'est une question que je me pose souvent. À l'abri des regards, je m'autorise parfois à imaginer cette frontière tangible, cette limite que j'ose enfin franchir. Avec le soulagement de découvrir que je n'aurais plus à subir ce fardeau qu'est devenue mon existence.
Car vois-tu, petite voix qui me hante jour et nuit, je ne supporte plus d'être enfermée dans ce corps qui m'étouffe. J'aimerais pouvoir déchirer ma chair, briser mes os, verser mon sang, pour finalement me libérer, m'élever, légère, loin des soucis et des tumultes de la vie.
Tu sais, petite voix, j'ai longtemps cru que j'étais seule au monde. Seule dans mes combats, dans mes addictions. Mais tu étais là, tout ce temps.
Tu sais, petite voix, j'ai longtemps pensé que j'étais folle. Folle de peur et d'angoisse, jusqu'à ce que ma psyché détraquée ne me permette plus de prendre de bonnes décisions. Toi non plus, tu ne lui fais plus confiance.
Tu sais, petite voix, j'ai longtemps pensé qu'il n'y avait plus rien à sauver. Mon corps, mon esprit, ou peu importe ce qui me rend encore humaine. Toi non plus, tu ne les aimes pas.
On dit souvent que ce sont ceux à qui l'on tient le plus qui nous font le plus de mal. Oh, je ne peux qu'être d'accord. Mais vois-tu, je suis épuisée, exténuée, vidée. Je n'ai plus la force de mener ce combat contre moi-même.
Et si... tout était ma faute ?
Tout est ta faute.
Tout est ma faute.
Tout est ta faute.
Tout est ma faute.
Tu ne devrais plus exister.
Je devrais ?
Tu ne devrais plus exister.
Je devrais.
— Non, ce n'est pas ta faute.
Ces mots flottent dans l'air humide, à la fois proches et lointains. Pourtant, je reconnais cette voix grave et rassurante. Même tremblante, elle est étrangement apaisante.
Reviens avec moi, semble-t-il me dire.
Mais je suis déjà ailleurs, loin des maux, loin de tout.
« Si tu pars, je pars. »
Non, je refuse.
L'arme pèse dans ma main, si bien que mon geste est lent quand je décolle le canon de ma tempe. Un long soupir lui échappe, et je hoche la tête alors qu'il s'éloigne pour me scruter attentivement.
Il s'éloigne juste assez...
Alors, j'appuie sur la détente, soulagée de me libérer enfin des malheurs, des voix, et de la douleur.
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Hanna est un personnage instable, émotionnellement détruite, aussi j'ai voulu pousser la description de ses sentiments jusqu'au bout, traitant d'un sujet sensible tel que le suicide. Je vous rappelle que ce roman est destiné à un public averti.
