Chronique de Nessma : Ma vie en kilodrames

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« De guerres remplies nous sommes mais l'histoire ne les retiendra pas. C'est une armée contre un seul homme qui résonne la dedans. Il y a celle qui me terrasse et celle qui me demande grâce. Droit devant justement il y a celle qui nous appelle... »

La sonnerie de mon portable me sort de mes pensées.

Je regarde l'écran qui m'indique « Appel entrant Khadija ».

Je ne sais pas mais un sentiment bizarre s'empare de moi... Ma sœur et moi, nous nous parlions quasiment plus alors pour qu'elle m'appelle, c'est qu'il se passe quelque chose de grave ! Mon cœur cogne fort dans ma poitrine... Ce sont les mains tremblantes que je décroche...

- Moi : Allo ?

- Khadija : Ness, rentres à la maison tout d'suite s'il te plait !

Sans me laisser le temps de lui demander plus d'explications, elle me raccroche au nez.

Sa voix était tremblante... J'en suis convaincue ! Il s'est passé quelque chose...

J'ai senti au son de sa voix que quelque chose n'allait pas...

J'essaye de la rappeler à plusieurs reprises mais elle ne décroche pas. Je compose le numéro de la maison mais personne ne me répond. J'appelle alors sur les portables de mes frères mais les deux tombent directement sur messagerie.

Je commence à stresser, sa voix passe en boucle dans ma tête... « Ness, rentres à la maison tout d'suite ». Je m'imagine le pire, une tonne de scénarios vient se bousculer dans mon crâne, qui est sur le point d'imploser sous la pression de mes questions laissées sans réponse... Une boule d'angoisse a envahit mon corps, laissant place aux pires atrocités qui viennent effleurer mes méninges et tétaniser mes membres.

Malgré moi, je reste impuissante face à cette situation, bloquée dans ce bus qui semble apathique. Devant mon état de nervosité, je suis dans l'obligation de patienter jusqu'à l'approche de mon arrêt.

J'arrive enfin à destination. Les portes ont à peine eu le temps de s'ouvrir que je fonce tête baissée jusqu'à ma tour.

C'est quatre par quatre que je monte les escaliers et déboule chez moi, le souffle coupé par ma course effrénée...

- Khadija : Putain mais t'étais où ?! Ca fait une demi-heure que j't'attends !

- Moi : J'ai fait au plus vite, qu'est ce qui s'passe ?

- Khadija : Pas l'temps de t'expliquer, c'est Baba y'a une heure, euh... J'vais le rejoindre à l'hosto et toi occupes-toi des p'tites

Je comprenais rien, ses propos était incohérents et elle bougeait dans tous les sens. Elle semblait apeurée et ses cents pas exprimaient son chamboulement comme si elle était dans un état second lié au stress de la situation.

- Moi : Quoi ?! Khadija, calmes-toi s'il te plaît, je comprends rien là

- Khadija : Mais qu'est-ce que tu capte pas ?! Il te faut quoi ?! Que j'articule chaque mot, que j'te décompose chaque syllabe, c'est ça ?! A cause d'un p'tit PD incapable ! Tu comprends mieux là ?! Hein, tu comprends là ?!

Je ne savais pas comment réagir, c'est comme si elle était possédée ! Elle hurlait des injures...

- Moi : Khadija, calmes-toi s'il te plaît, je comprends vraiment rien à tout ce que tu m'raconte là. De qui tu parles ? Baba qu'est-ce qu'il a ?

- Khadija : WAllah que j'le défonce ce p'tit con ! S'il lui arrive quoi que ce soit par sa faute j'le tue sur place ! Qu'il me frappe, passe encore mais qu'il fasse du mal à Baba, ah non ! Ça non ! Ça va pas s'passer comme ça ! P'tit pisseux de merde qu'il y aille au hebs (*prison*) ! Qu'il y reste même mais qui nous fasse pas chier !