« La peine à son paroxysme, j'suis pas veineux, j'reste en vie si tu tranches ma carotide.
J'suis un cas maudit, ramolli, mélancolique, amoché, sale kochi, mêlant comique et tristesse. Le bonheur récalcitre y'a plus d'espoir, même mon groupe sanguin est négatif.»
Le temps passe, la fin juillet est là. Rédouane est sorti de l'hôpital et a commencé ses séances de rééducation pour sa jambe. Jibril est toujours à la maison et pour ma part je jongle entre les cours et les stages. Cet été pas de vacances pour nous, on est coincés dans nos tours de béton. Mais le plus important pour moi est d'être entouré des miens peu importe l'endroit dans lequel je me trouve. Ce qui me rend encore le plus heureuse c'est de savoir que Yass sort de prison dans quelques jours...
Après quatre mois d'absence, 121 jours enfermé entre quatre murs, 2 921 heures loin de nous, il va enfin faire son retour auprès des siens. Un tas de questions se bousculait et prenne place dans mes pensées : Comment va-t-il ressortir de son séjour ? Aura-t-il compris et pris conscience que son ancien mode de vie lui était nuisible ? Deux options s'octroient à lui, changer complètement son comportement et les vices qu'il a pris comme mauvaise "habitude" en retrouvant le bon chemin. Ou continuer, ce qui signifie courir à sa perte...
Au fond de moi je garde espoir, je reste dans l'optique qu'il aura pris cette peine comme un avertissement, et qu'elle lui laissera un goût si amer et âpre, qu'elle le dégoutera, le découragera, au cas où son esprit le guiderai malgré tout à continuer ses magouilles. Je me dis qu'une fois les mains liées, seul avec lui-même il a du faire le constat de ses erreurs et peser avec sa conscience le mal et le bien. Apprendre de ses erreurs pour construire un avenir plus serein.
Durant ces quatre mois je n'ai reçu aucune lettre, malgré mes envois journaliers de courriers lui étant destinés. Aucune réponse à ma centaine de lettres envoyées, je pense que c'est par honte, par crainte. J'avais essentiellement de ses nouvelles par Jibou et Jalil qui l'avait au téléphone. Je ne lui ai jamais demandé de se justifier, je sais que Yass a une grande fierté et que s'il en est arrivé à être incarcéré c'est par obligation. Le manque d'argent l'a en quelque sorte acclimaté à se débrouiller, combler les manques grâce à l'argent facile, une sorte de solution pour subvenir à nos besoins. Face aux nombreux courriers des huissiers, les dettes accumulées, la vue de Baba se tuant à la tâche. Tant de raisons qui t'ont poussé à être ce que tu n'aurais jamais dû être, à faire tout ce que tu n'aurais jamais dû faire et à subir ces regard discriminateurs pour que les nôtres soient remplis de joie. C'est ta façon à toi de nous protéger, alors oui je t'en ai voulu au début mais j'ai fini par comprendre que tes actes étaient destinés à nous rendre heureux.
Masquer le mal être qui me foudroie, je me sens comme brisée de l'intérieur mais si je parais forte en extérieur, ce n'est qu'une imposture que je m'oblige à endosser. Je laisse croire que je suis maître des évènements et que je peux tout supporter, mais je ne suis qu'une menteuse. Sourire, pour éviter de causer plus de peine, et cacher ces larmes de détresse, qui inondent chaque paroi de mon cœur, qui me scandent de m'enfuir face à tout ce poids. Tout ce poids qui pèse de plus en plus lourd sur mes épaules, j'ai de plus en plus de mal à le supporter. Mais je suis obligée de rester, j'aime trop ma familles pour les quitter. Mais, j'ai l'impression qu'il y a une sacrée distance à parcourir entre le bonheur et le malheur, les pieds ancré sur cette surface d'adversité qui nous empêche de décoller vers cette direction qui semble plus joviale et tellement plus facile à vivre. Comme si elle nous avait emprisonnés.
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Cet été je suis en stage et enfin auprès de nouveau née. Ce stage m'apporte beaucoup, la présence d'enfants me permet de m'évader, d'oublier le mal être qui sommeille en moi. Dans ce service c'est l'amour qui plane en constance et qui apaise les cœurs. Alors oui, c'est un moment ambigu, lors de la naissance ça peut paraitre violent mais le résultat en reste magnifique, un petit être qui viens remplir de bonheur père et mère.
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Chronique de Nessma : Ma vie en kilodrames
Romance« On s'enlace tendrement. Nous venions de nous promettre la vie, de signer pour un amour éternel. Aujourd'hui on écrit notre histoire... »