Chronique de Nessma : Ma vie en kilodrames

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« Et d'un coup mon royaume tout entier s'est vidé Mon visage aussi s'est ridé, mon cœur lui s'est bridé Un truc en moi ce matin-là s'est brisé Et même si je réponds ça va merci J'ai dans la bouche comme un mauvais goût d'inertie J'essaye de le masquer mais c'est dur Vivi, je te jure ouais, putain c'est dur J'ai l'impression qu'il y a plus rien, j'ai peur en fait depuis que tes yeux me regardent plus, il se passe plus rien j'ai plus même trop en fait je le sais ouais Et ça je le vis mal J'enchaîne les merdes et t'es plus là au final Il me reste quoi à moi à par des souvenirs, des tonnes de photos usées Et puis ton sourire trop longtemps figé J'peux plus, ou plus pareil Alors chaque jour je me tue même un peu plus que la veille Et je tue le temps parfois mal, Là-haut tu le sens, je le sais Mais tu me manques bébé tu me manques ». {J&N <3}

Le drame de ma vie, c'est d'ouvrir mon cœur au gens que j'aime. Dès que je laisse une personne s'approcher trop près de moi elle finit toujours par m'abandonner. Je porte malheur, tout ce qui m'entoure souffre irrémédiablement. Moi qui croyais bannir ma peine, elle s'agrippe et s'acharne à faire de ma vie un enfer. Les bleus de l'âme sont plus dévastateurs que les hématomes qui jonchent mon cœur, le court de ma vie rime avec tragédie, la chute s'annonce brutale, l'épreuve insurmontable...

Le temps que Jibou a passé auprès de moi m'a permis de me ressourcer et d'oublier l'espace de quelques semaines le vide laissé par l'absence de Jalil dans mon cœur et de ma vie. Il a été un pansement à mes blessures, je voyais tous les jours les efforts qu'il entreprenait pour me remonter le moral et le faire sourire. Je pense que je ne pourrais jamais assez le remercier d'avoir été présent à ce moment-là de ma vie.

Je lui ai fait une promesse avant qu'il ne reparte chez lui celle de ne jamais baisser les bras face aux épreuves et d'essayer de les surmonter peu importe les difficultés. Il me répétait sans cesse « Ness, la vie est trop courte pour passer son temps à déprimer ».

Cette phrase est restée gravée en moi, Jibou a raison on ne sait pas quand arrivera notre échéance, on vit notre vie comme si on détenait les clés de notre destin, en se disant que demain sera encore là alors que c'est Le Tout Puissant qui Sait et Lui seul.

Alors depuis qu'il est reparti, je me suis fait violence pour essayer de rester debout malgré tout, malgré les coups durs que la vie t'envoie lorsque tu t'y attends le moins, malgré la perte des êtres chers. Parfois je tombe mais maintenant j'ai appris à ne pas rester à terre et à me relever malgré le poids des épreuves qui m'accablent...

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Après le départ de Jibril ma vie a repris son court, la routine s'est à nouveau réinstaller dans mon quotidien. Mes journées étaient rythmées par mes cours, mes révisions et les allers retours chez Khadija. Je n'arrivais toujours pas à couper le cordon avec elle, j'avais l'impression que plus le temps passait moins j'arrivais à accepter notre séparation. Alors qu'il y a quelques années en arrière j'avais sa personne ou du moins celle qu'elle était devenue en horreur, que je suppliais qu'elle redevienne ma Khadouja d'avant, celle qui m'aidait en cas de coups durs; maintenant les épreuves ont fait que nos liens s'étaient renforcés la preuve en est que maintenant partie je regrette sa présence. Ceci dit, j'essayais de limiter mes déplacements chez elle, j'avais peur de me montrer envahissante et de saturer leur quotidien à elle et Soryan. Je pense que dans un sens je voulais fuir ma vie par tous les moyens et surtout les tensions qui existaient encore entre Yassine et moi. Malgré les efforts de Jibou pour tenter de calmer et d'apaiser nos discordes, la situation ne s'est pas améliorée, j'ai l'impression qu'avec Yass plus aucun dialogue n'est possible, il se braque et se referme dans sa coquille nous laissant dans l'incompréhension la plus totale. Alors tous les jours où il daigne se montrer chez nous, il continue de me vouer une haine et une rancœur sans limite. J'ai appris à encaisser ses phrases assassines et à faire mine qu'elles ne me touchent pas, j'ai renforcé mes défenses pour éviter d'être blesser à nouveau par mon fraternel...