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« Crois-moi quand tes larmes de sang se versent, des larmes de tristesse je verse. Le poids de tes actes parfois me poignarde, et je garde cette plaie profonde enfuie en moi. En fuyant le mal qui sur nous s'acharne n'épargne pas et s'attarde. A l'image de ton ombre souffrant en silence et si je laisse tourner les pages de ta vie, je lis de sales récits hélas. Et des traces indélébiles dessinent sur mon visage ta détresse, le temps efface peu à peu le peu de bonheur. Ton absence sonne si bien avec ma souffrance, mon malheur, mon âme pense et je retiens chaque jour un peu plus mes pleurs. Y'a pas de sens, souvent dans ce que les miens font. Ma douleur c'est te savoir sans pouvoir rien faire à mi proche de la peur, ma frayeur c'est de jamais voir avec toi des jours meilleurs. Vivre au présent le temps pressant, sans aller nulle part ailleurs...Derrière chaque homme une femme souffre, quand ton destin te pousse dans le gouffre j'étouffe emprisonnée, rêves empoisonnés remplient de souffre. Et cette fois c'est moi qui souffre, et pourtant je t'aime je te soutiendrai jusqu'à ton dernier souffle. » [Jalil & Nessma à jamais]

Le surlendemain était marqué par le départ de Jalil et de sa mère. Tout le quartier était réunis en bas du bloc, je masquais ma peine, je m'efforçais de sourire alors que mon cœur saignait...

Je voyais tous ces regards tristes, je n'osais pas affronter celui de Jalil. Je le regardais de loin, je restais à ma place, celle de la petite sœur de son pote. Dieu seul sait à quel point je voulais l'enlacer, le garder près de moi durant ces dernières minutes si précieuses...

J'ai vécu tellement de choses avec lui, je suis passée de la haine à l'amour en l'espace de quelques années. Lui qui était le simple ami de mon frère, le voleur d'âme vendeur de mort est devenu mon cœur, il représentait chaque battement qui propulsait mon sang, qui me faisait vivre...

Il a embrassé tout le monde, quand vint mon tour il était dans l'obligation d'être froid et disant mais il n'en fit rien. A ma grande surprise, aux yeux de tous, il m'a serré fort dans ses bras et à déposer un bisou sur mon front...

Son geste était pour moi un gage de son amour, il avait prouvé par ce geste pourtant anodin qu'il assumait notre histoire, c'était une forme d'engagement ...

Il est monté dans sa voiture accompagné de sa mère et de sa sœur mettant ainsi des points de suspensions à notre romance. Il n'a pas tourné la tête, ni jeté un dernier coup d'œil à cette cité qu'il quittait. J'avais mal au cœur, mes yeux étaient humides, si humides qu'ils laissèrent échapper des perles salées. Jihène qui était là pour me soutenir, m'avait pris dans ses bras, me jurant qu'il reviendrait et qu'il assumerait mais que cela ne tienne j'en avais assez des belles paroles, s'il avait assumé bien avant on serait peut être marié, et il aurait eu une raison valable de ne pas m'abandonner mais Allah en a décidé autrement et comme toutes créatures je me soumets a sa volonté...

Alors que mon cœur pleurait la perte de son oxygène mon téléphone se mît à vibrer .Un nouveau message de Jalil.

Je balaye les larmes qui embrument ma vision, le cœur comprimé par ce trop-plein d'émotion, j'ouvre son message... Ces lettres défilent sous mes yeux, quelques phrases qui me sont destinées et qui ne peuvent m'empêcher de cacher ma peine. Je bois chaque syllabe, chaque mot porte un sens alors je lis encore et encore pour que ma mémoire grave à jamais chaque phrase prononcée par l'être aimé et me les rappelle dans mes moments noirs. Quand l'amour fait autant de mal que de bien la peine et la joie sont à leur paroxysme....

« Ma grosse sèche tes larmes on s'est pas dit adieu mais à plus, in cha Allah bientôt tu seras ma femme. J't'ai déjà tout dis mais Nessma wAllah que je t'aime comme un ouf, t'as pas intérêt d'oublier tout ça et fais belek prends soin de toi. Ton homme. »

Chronique de Nessma : Ma vie en kilodramesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant