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« Lorsque les mots d'amour laissent place aux maux de tête, lorsque la haine et la rage qui t'habitent te font mettre du tip-ex sur les plus belles pages de ta vie... Mais en somme le pire a été évité, j'pouvais pas te décrocher la lune, c'est pour ça que j'ai voulu m'éclipser. »

Je l'ai laissé sur ces mots, c'est très lâche de ma part mais j'y arrivais pas. La plaie est encore à vif pour que je puisse faire semblant devant elle. Je finirais par oublier je le sais mais j'ai besoin de temps pour y arriver. J'ai fait un pas vers elle mais je ne suis pas capable d'en faire davantage...

Rythmé par des tumultes constants, mon ventricule suffoque à cause de ces palpitations qui le brisent un peu plus chaque fois qu'il subit les aléas de cette vie tourmentée qui m'assailli comme un forcené. Il va finir par se transformer en granit pour ne plus succomber aux attaques qui le meurtrissent un peu plus chaque jour, et c'est ainsi qu'il guérira des plaies béantes qui le jonchent...

J'ai bâillonné mon cœur pour qu'il taise les sentiments que celui-ci ressentait auprès de toi. Et malgré tous les freins que je me suis forcée à établir entre mon cœur et le tien, inconsciemment la barrière a fini par voler en éclat, sans même que je ne puisse m'en apercevoir, pour ainsi dévoiler mon trop grand attachement pour toi au grand jour...

J'ai besoin de savoir, pourquoi me faire autant de mal, sachant que dès le départ ton cœur était déjà pris ? Scellé entre un amour de toujours et ton attachement pour moi, pourquoi avoir joué avec mes sentiments ? Etait-ce juste un simple divertissement ?

En faisant taire mon mal être tu as fait naître une souffrance encore inconnue, qui est venu me détruire, au lieu de me reconstruire. Tu t'es joué de mes sentiments pour nourrir ton alter ego et telle une novice je suis tombée dans le panneau. Me pensant en sécurité en ta présence, j'ai baissé ma garde et dans l'euphorie du moment j'ai livré mon cœur à un démon sans scrupule...

Un écrasement se ressent dans mon thorax, un sentiment inexplicable se produit à l'intérieur de ce cœur qui bat. Tu l'as handicapé de sa fonction première en le faisant battre au rythme de tes pulsations. A chacune de tes apparitions tu l'as fait accélérer, pour qu'il tombe brutalement en bradycardie lorsque tu me tournais le dos. C'est ainsi que tu as provoqué une arythmie anormale dans le creux de mon cœur, pour à la fin le foudroyer en me dévoilant une sordide vérité, celle du mauvais être aimé...

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Dans un automatisme je me suis forcée à rentrer chez moi et faire comme si de rien était devant les êtres qui me sont le plus chers. Et ce n'est qu'une fois toute les tâches accomplies par mimétisme que j'ai pu me réfugier dans ma chambre...

Allongée dans mon lit, ma mélancolie prend le dessus sur mon mental. Ma cage thoracique est sur le point d'imploser sous le poids de ma peine, elle enfle jusque dans mes entrailles et me donne cette impression de suffoquer. Sans que je ne m'en rende compte je laisse mon chagrin s'extérioriser hors de moi, et ce sont mes larmes qui chantent mon affliction. Une tempête de perles s'écroule sur la pâleur de ma peau, des boules de feux qui jaillissent de mes pupilles, et chaque goutte tombée m'assiègent d'une douleur inégalée par le passé...

J'ai atteint le maximum sur mon seuil de tourment, l'accumulation de toutes ces désolations me tue à petit feu. Mon corps n'est plus capable, je ne supporte plus cette souffrance qui s'est emparée de mon être et le torture continuellement...

Je sens un corps se blottir contre le mien, des bras viennent m'enlacer et me bercer au son de mes suffocations.

- Khadija : Calme-toi Ness, je suis là.

- Moi : Je peux pas... Ca fait trop mal.

- Khadija : Je sais, je sais, pleure si ça te soulage.

Il a suffi de ces quelques mots pour que l'étau qui encercle mon cœur le compresse encore plus, me désarme totalement du bouclier que je me forçais à brandir en tant que rempart depuis bien trop longtemps afin qu'il cache toutes les failles que contient mon être. Laissant place à mon désarroi, tout me revient d'un coup, des flash-back grisonnants surgissent en me replongeant dans ce passé difficile. La mort de la personne la plus précieuse à mes yeux, Yemma si tu savais à quel point ta présence me manque...

Chronique de Nessma : Ma vie en kilodramesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant