Chapitre 10

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Alexeï

Je prends mon « frère » pas les épaules comme si je le charriais et l'entraîne ensuite dans une petite ruelle à côté de la petite librairie de Stella.

Comment est-ce qu'il a pu seulement osé se pointer ici après ce qu'il a fait la dernière fois ?

—Alors comme ça tu t'appelles Tom maintenant ? commence Liam, l'air moqueur. Tu es pathétique au point que tu as besoin de mentir pour qu'elle veuille de toi, il éclate de rire. Mais je t'arrête de suite elle ne veut ni de Tom, ni d'Alexeï. Dans les deux cas, elle veut le compte bancaire.

J'ai vraiment envie de lui éclater la tête. Je ne sais pas comment je fais pour garder aussi longtemps mon sang froid mais j'y arrive. Tant bien que mal évidemment.

Et puis comme j'ai appris, je suis mieux que la personne ne face de moi si j'arrive à garder mon calme. Et c'est ce que je fais.

—Liam, je commence aussi calmement que possible. Peut-être que je lui mens, et que c'est mal. Effectivement. Mais toi, tu l'as brisé, tu l'as détruite. Heureusement, aujourd'hui je suis revenu et je suis la pour elle. Pour la femme que j'ai toujours aimée. La même femme que tu m'as volée et que tu as manipulé. La femme que j'avais enfin eu après autant d'angoisses, autant de doutes. Laisse ma Stella tranquille. Je ne te demande que ça.

Je reste calme. Je reste clair. De reste précis. Et pourtant. Le rire plutôt nerveux de Liam se transforme en un rire franc et fou.

—Au moins je l'ai eu pendant plus d'un ans moi. Je l'ai eu le double du temps que tu l'as eu, il parle, sans que ses phrases ne fassent grand sens. Et tu sais quoi ? Je l'ai baisé. Tous les putains de soirs. Elle était à poil, dans mon lit, ses jambes bien écartés. J'ai même enfanté cette pute. Cette pute qui a d'ailleurs osé avorter pour ensuite me quitter. Cette pute qui a utilisé mon portefeuille.

Mes jointures deviennent blanches. Mais je dois rester calme.

Je DOIS rester calme.

Je ne peux pas me faire arrêter comme ça dans la rue.

Surtout pas maintenant.

Sinon, elle saura tout.

Elle saura qui je suis.

Parce qu'à ce moment-là, je ne pourrais plus mentir.

Pas devant les autorités.

—Tu lui a fait croire que je n'en avais rien à faire d'elle. Tu lui as fait croire que je l'avais abandonné. Tu lui as fait du mal. Tu m'as fait du mal. Tu lui as détruit son cœur et sa vie, quand moi j'aurais pu tuer pour elle. J'aurais pu mourir pour elle. J'aurais pu déplacer des montagnes pour Stella, décrocher la lune. Et je suis toujours capable de faire ça. Même si elle ne m'a pas écouté. Même si elle t'a cru. Même si elle a couché avec toi. Je n'en ai rien à faire. Parce que j'aime Stella dans son entièreté. Peu importe ce qu'il s'est passé, je donnerais toujours tout pour cette femme.

Je continue à ouvrir mon cœur à mon « frère » malgré le fait qu'il serait le dernier à écouter ce que j'ai à dire.

Pourquoi ?

Parce que, que ce soit aujourd'hui ou il y a cinq ans, je n'ai jamais eu l'occasion d'ouvrir mon cœur à Stella ainsi.

Ma pauvre Stella qui a tant souffert à cause de lui.

Mais aussi à cause de mon manque de courage de confronter la situation.

—Tu parles beaucoup pour rien dire, Alexeï. Tu te fais passer pour un autre parce que tu as lâchement décidé de ne pas te battre pour elle. Tu me l'as littéralement servi sur un plateau d'argent.

F**king (the) liarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant