Chapitre 20

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Alexeï

Je suis seul.

Tout seul.

A nouveau seul.

Comme quand j'était enfant.

Je suis seul.

Dans mon salon.

Non. Dans NOTRE salon.

A Stella et à moi.

Qu'est-ce que j'ai mal au poignet.

Elle ne m'a pas dit qu'elle ne m'aimait plus, ni que je n'avais aucune chance pour elle. Elle a seulement dit qu'elle a besoin d'espace pour l'instant. Et je comprend et respect ça. Je lui donnerais tout l'espace qu'il lui faut.

Surtout si ça peut me donner une chance de la récupérer un jour.

J'ai l'impression que je vais devenir fou.

Plus que je ne le suis déjà d'elle.

Ça fait moins d'une heure qu'elle est partie, et merde, qu'est ce que c'est dur.

Qu'est-ce qu'elle me manque.

Qu'est-ce que j'ai été stupide.

Qu'est ce que j'ai besoin d'elle.

Qu'est-ce que je me sens vide.

Qu'est-ce que je l'aime.

J'attrape une bouteille d'alcool un peu au hasard et en bois l'entièreté de son contenu avant de la jeter dans un coin du salon là où elle explose comme mon cœur -et sûrement comme le sien- a explosé.

Je ne veux plus penser à rien. Je ne veux plus penser à toutes les bêtises que j'ai faites.

Mais surtout à tout ce que j'y ai perdu.

Je ne veux plus, je ne peux plus penser à l'amour de ma vie qui a de nouveau filé entre mes doigts. Pour la deuxième fois.

Et cette fois, c'était entièrement de MA faute.

***

Je pense que j'ai facilement dû boire au moins quatre bouteilles si ce n'est plus. Je ne sais pas de quoi, je sais juste que c'était immonde, et qu'au moins, je ne pense plus à rien.

Soudain, une idée me vient en tête. Je me lève et cours -comme je peux- jusqu'à la chambre d'amis.

Evidemment.

Oui.

Je ne réfléchit plus et me jette de suite dans le lit.

Dans son lit.

L'odeur de Stella est encore partout, dans l'air, sur les draps, sur la couverture, le coussin...tout.

Comme si elle était encore là.

Comme si.

Parce qu'elle n'est plus là après tout.

A cause de moi.

Moi et moi seul.

Je pleure pathétiquement pendant plusieurs heures dans le lit de Stella. Je pleure comme la personne horrible que je suis. Je pleure comme la personne qui n'a jamais été aimé trop longtemps que je suis. Je pleure comme l'enfant qui n'a jamais eu de famille que je suis.

Non.

Je ne veux pas me rappeler de cette période.

J'ai réussir à l'enfouir profondément en moi pendant plusieurs années, je ne peux pas craquer. Pas maintenant.

F**king (the) liarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant