Chapitre 13

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Stella

Le réveil de mon téléphone sonne pour la cinquième fois maintenant. Et c'est aussi la cinquième fois que je le repousse. Je ne veux pas me lever. Je ne veux pas affronter la journée qui m'attend.

Je ne veux pas aller travailler, et c'est la première fois de ma vie, je pense que j'ose penser ça.

Je ne veux pas avoir à faire face à Tom dès le matin, surtout après notre presque baiser -erreur- j'ai trop peu de sa réaction.

Qu'il pense que je ne sais pas respecter les limites qu'il a imposé et que je suis donc l'une de ses filles se pensant tout permis.

Je ne veux pas qu'il pense cela de moi parce que je ne suis pas ce type de personnes.

Est-ce qu'il m'en veut ? Est-ce qu'il me vire de chez lui ? Est-ce qu'il veut plus au final ?

Est-ce qu'il ne veut surtout pas me parler de toute la journée et m'éviter jusqu'à ce que l'on parte dormir chacun de notre côté ce soir ? Ou au contraire, est-ce qu'il veut m'accompagner à la librairie comme hier et que l'on passe donc la journée ensemble ?

Je n'ai plus le temps de réfléchir à ça d'avantage. Je dois absolument me lever sinon je serais en retard pour l'ouverture de ce matin.

Et je ne suis jamais en retard pour l'ouverture. Jamais.

Je me lève donc précipitamment pour enfiler un jean et un pull large en quatrième vitesse avant d'enfiler mes chaussure et de prendre mon sac avant tout ce dont j'ai besoin et de me précipiter dans le salon, voulant partir au plus vite.

Tom, l'une des causes de mes tourments est assis dans un fauteuil du salon et se lève tout heureux dès que j'arrive. Comme s'il m'attendait pour partir, comme toujours bien habillé, parfaitement coiffé, son ordinateur dans un petit sac.

—Te voilà, j'hésitais à venir te chercher comme je ne te voyais pas arriver, m'accueille Tom tout souriant.

—Oui, j'avais loupé mon réveil, je mens à demi-mot un peu perturbé par son comportement.

Je me coiffe rapidement dans le miroir de l'entrée, attachant mes cheveux en une queue de cheval. J'attrape ensuite les clefs de voitures que je lance à mon ami. Il les attrape au vol et me regarde d'un air interrogateur.

—Tu ne grignotes même pas un peu avant de partir mon étoile ? me demande Tom, incertain. C'est une mauvaise idée de partir au travail sans être un minimum nourrie, et tu le sais.

Je laisse tomber ma brosse sous le choc.

Mon étoile ?

Il me donne un surnom ?

Il vient de me donner un surnom. Il a fait l'une des choses les plus intimes au monde.

Du moins, à mes yeux.

—Stella ? Mon étoile ? me redemande Tom, me caressant la joue de son pouce avec douceur.

Je n'avais même pas remarqué qu'il s'était rapproché de moi à ce point.

Et je n'avais pas remarqué son torse musclé contre mon bras.

Son torse que j'aime tant.

—Heum, oui, on verra après, je dois vraiment y aller maintenant sinon je vais rater l'ouverture et je ne veux surtout pas rater l'ouverture. Jamais. C'est beaucoup trop important pour moi, je lui explique durement.

Et pas un mot de plus, il hoche la tête, me dépose un petit baiser sur le front et nous nous mettons sur le chemin de la boutique, acceptant ma décision.

F**king (the) liarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant