𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟗

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PDV Shizuka

"Ose te lever et je t'enferme, rien à faire de ta claustrophobie" m'a dit Mi-cha ce matin, en me voyant zigzaguer vers la cuisine. Elle m'a collé le thermomètre frontal, m'a poussé dans notre chambre, et a claquer la porte.

Donc me voilà dans mon lit, à regarder des vidéos sur mon téléphones.

Sans mentir, les vidéos de chats, c'est mignon, mais à un moment ça devient long.

Je sursaute lorsqu'on toque soudainement à la porte. Je suis seule dans l'appartement, les jambes tremblant au moindre pas. Si il y a un intru qui s'infiltre, disons que mon seul espoir est de me cacher sous le lit.

Sa toque une nouvelle fois, et une voix masculine jure derrière la porte.

Probablement parce qu'il n'arrive pas à ouvrir la porte ? Je commence à paniquer, et je cours dans ma chambre, sous mon lit.

Soudain, la porte s'ouvre.

Merde.

J'observe depuis ma cachette, et vois des pieds dans le salon, suivi des pattes de Lyca.

Oh putain, Lyca.

- Lyca ! Sifflais-je.

Mon chat rapplique aussitôt, mais l'inconnue également. Il s'accroupit, et je vois sa tête.

- Shizuka ? Tu fous quoi sous ton lit ? Demande Minho en rigolant.

Les joues rouges, je lâche mon chat et sors de ma cachette.

- Je pensais que tu étais un inconnu... comment tu es rentré ?

Il hausse les épaules et pointe du doigt mes clés sur la commode.

- La porte était déverrouillée.

Je soupire et il ajoute :

- Je venais juste ramener Lyca, elle était devant notre porte.

- Merci, Mi-cha à du la laisser s'échapper.

Il glousse doucement, avant de froncer les sourcils, et d'afficher une moue inquiète.

- Tu es vachement pâle, ça va ?

- Juste un peu malade, rien de bien grave.

Je souris mentalement, heureuse qu'il s'inquiète pour moi, et il m'attrape le bras.

- Tu devrais t'allonger, je vais t'apporter un verre d'eau.

Il se dirige vers la cuisine sans même me demander mon avis, et je m'assieds, contrainte et forcée, sur mon lit.

- Tiens, dit-il en me tendant un verre avec un médicament. Bois.

- Je n'ai pas be...

Il s'assied en face de moi, me regardant dans les yeux, me faisant perdre mes mots. Je m'exécute et avale le cachet. Il affiche un sourire en coin, vainqueur.

- T'es conscient que dès que tu partiras, je me relèverais ? demandais-je, de voulant pas m'avouer vaincue.

Il hausse les sourcils, et annonce :

- Dans ce cas là, je vais rester avec toi. Je suis de congé, et je me fais chier.

J'ouvre la bouche, prise par surprise. Une journée avec lui, à sa merci ?

Non, parce que j'ai dis que je me relèverais, mais tout ce que je veux, c'est me rendormir.

- Zéro objections, parfais, conclu-t-il en se levant pour fermer la porte, toujours entrouverte. Il se rapproche à nouveau pour récupérer mes clés - probablement pour verrouiller la porte - mais je l'en empêche en posant une main sur son poignet.

- Tu n'es pas obligé, Minho.

- Mais j'en ai envie.

Il s'assied à côté de moi, oubliant vite son objectif de base, et je soupire en laissant tomber ma tête en arrière, contre le mur.

- Ma présence est si désagréable que ça ?

- Je suis confuse, pourquoi tu fais ça ?

Il secoue la tête, comme s'il ne le savait pas lui même.

- Bon, quitte à que tu sois là, autant faire la conversation.

Il hoche la tête, et se met en tailleur, en face de moi, ses genoux frôlant les miens.

- Tu savais qu'il n'y aurait pas d'isac, cette année ? m'intérroge-t-il.

- Non, pourquoi ça ?

- Aucune idée, avoue-t-il. Probablement à cause de la météo ? Ou des scandales ? Je sais pas.

Il pose accidentellement une main sur mon genoux, et je rougis instantanément, à en croire la chaleur que je ressens sur mes joues. Il rigole nerveusement et marmonne des excuses inaudibles.

- Je sais pas ce qui m'arrive.

C'est la seule chose que je comprends de son monologue, et ça m'interpelle.

Parce que c'est exactement ce que je pense depuis quelques jours.

- Qu'est ce qui t'arrive ?

Il cache son visage dans ses mains, et marmonne des mots incompréhensible à nouveau. Il souffle et libère son visage, les joues rouges.

- C'est ridicule.

- Je ne pense pas ça.

Il me regarde dans les yeux, avant d'afficher un air sournois, passant une main dans ses cheveux.

- Vraiment ?

Il se rapproche, et je peux presque sentir son souffle sur mon visage.

- Tu penses que c'est normal qu'à chaque fois qu'une fille me fait une démonstration d'amour, je souhaite que ce soit toi à sa place ?

Il affiche un sourire en coin, comme si sa timidité avait disparue.

- Qu'à chaque fois que je pense à toi, mon ventre commence à faire une samba ?

Je glousse. D'une part parce que je me demande comment il arrive à dire ça dans cette situation, et d'autre part justement parce qu'on est dans cette situation.

Il est trop proche.

- Que lorsque je réfléchis à ce que pourrai être mon premier amour, tu apparais dans ma tête ?

Il est maintenant à quelque centimètres de mon visage, ses yeux rivés dans les miens.

- Qu'actuellement, j'ai extrêmement envie de t'embrasser ?

J'écarquille les yeux à cette révélation. Lee Minho venait de se déclarer à moi.

Vas-y, je ne t'en empêcherai pas.

C'est ce que je m'apprête à lui dire, lorsque j'entends un hoquetement de surprise.

- Oh. Putain, s'exclame Hae-ji, une main devant sa bouche, prononçant bien chaque mot séparément.

Elle se tient à l'encadrement de la porte, nous fixant, et je prends conscience de la position dans laquelle on est : Minho à ses mains sur mes genoux, penchés vers moi.

Il se recule et se lève, bafouillant des excuses à Hae-ji, avant de sortir de l'appartement.

Putain, il n'avait pas fermé la porte, c'est vrai.

- Vous...Vous êtes ? Enfin... bégaye Hae-ji. Laisse tomber ! Désolé de vous avoir interrompu !

Elle quitte la pièce, me laissant moi et mes pensées, seules.

Oh putain.

Une vérité que j'essaie de repousser depuis plusieurs jours déjà.

Bordel, j'aime Minho.


OTAAT [1] Deja vu || Lee knowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant