𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟔

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PDV Minho

- Tu vois, ici c'est les cons, dit Chan en mettant sa main à plat dans le vide au niveau de son ventre. Et ici, c'est les très cons.

Je le regarde lever sa main le plus haut qu'il peut, et accuse sa remarque :

- Et toi, t'es encore au dessus.

- Je sais que c'est l'une de tes amies, mais tu n'as pas a être aussi dur, je suis l'un de tes meilleurs amis !

Il laisse tomber sa main, comme désabusé de mes dires, puis la relève pour compter avec ses doigts :

- Primo, c'est l'une de mes meilleures amies, au même titre que toi et Cha. Deuxio, être moi dur ? Tu agis comme un con !

Vu le nombre de fois qu'il emploi ce mot, je le sais.

- Tout ça par jalousie en plus.

- Elle m'a trompé alors qu'on venait juste de se mettre ensemble.

Il hausse les sourcils, me regardant assis sur le bord du lit, tandis qu'il fait les cent pas.

- Et tu y crois toujours, en plus ?

- Les regards ne trompent pas.

- Les regards de quoi, petit con ? Soobin travaille avec elle depuis longtemps, et à été trainee avec elle. Ils sont meilleurs amis, ils ont quelques mois d'écarts, et ils sont tous les deux vocalistes et leader.

Il soupire, reprend une inspiration.

- Ils ont plein de points communs, c'est normal qu'ils parlent souvent. C'est comme si elle t'avait fait une crise de jalousie lorsque tu parlais avec Cha de jeux vidéos, ou bien que tu aidais Dayu pour ses mouvement de danse.

Je sens les larmes monter, accusant ses remarques une par une.

- Tu te comportes comme un gamin.

- J'ai compris ! M'exclamais-je en me levant, quittant la pièce et claquant la porte derrière moi.

Je dois aller danser.

Je ne prends même pas la peine de fermer la porte d'entrée derrière moi, me contentant simplement d'attraper une bouteille d'eau qui traînait sur la table.

Je descends rapidement les marches, marche jusqu'à l'agence, et me précipite dans la première salle.

Je soupire en entendant des voix féminines, mais c'est trop tard, je suis déjà entré. J'aperçois alors Hae, Daiyu et Shizuka en train de répéter des parties rap.

Je ne manque pas de remarquer que Hae, la plus jeune du groupe, decide aussitôt de sortir de la salle en ne m'adressant qu'un regard noir, et est suivie par Shizuka, qui elle ne daigne même pas me regarder.

Et c'est pire.

- Minho ! Tu es venu me rendre visite !

- Absolument pas.

Elle grimace et fronce les sourcils, mais m'embrasse quand même. Une action non nécessaire, qui me dégoûte. Elle s'éloigne, et j'essuie mes lèvres sans me cacher, la faisant grimacer encore plus.

- Tu fais aucun effort.

- Je ne veux pas en faire, répondis-je en posant ma bouteille d'eau dans un coin et en sélectionnant une musique.

Elle râle dans sa barbe et quitte la salle, et je souffle lorsque la porte se rouvre, pensant qu'elle n'avait pas fini de m'embêter.

- T...

Shizuka.

- OK, annonce-t-elle en fermant la porte derrière elle. Je n'ai qu'une seule envie actuellement, c'est de t'ignorer et espérer que mon cerveau finira par se dire que tu n'étais qu'une illusion.

Elle prend une inspiration et continue, comme si elle ne venait pas de me briser le cœur avec ces mots :

- Tu es le plus gros abruti de la planète, et j...

- Tu m'as trompé ! M'indigne-je en la pointant d'un doigt accusateur, ma tristesse vite remplacée par un sentiment de trahison.

- Je ne t'ai pas trompé, Minho.

- Ne m'appelle plus comme ça.

Elle recule de quelques pas, comme si mes mots l'avait affectés physiquement, et pendant une fraction de seconde, je m'en veux.

Mais ça ne dure jamais longtemps.

- Connard.

Elle me balance cette insulte au visage, et quitte la pièce à son tour, laissant derrière elle un désagréable vide. Je m'assieds par terre et fixe mon reflet dans le miroir.

J'ai teint mes cheveux en rouge sur un coup de tête, et si j'ai eu plusieurs compliments, je ne supporte pas de regarder l'homme qui me fait face.

Son regard. Putain.

Je me frotte les yeux violemment, comme si j'essayais d'effacer ce complexe. Mais ça ne marche pas.

Rien ne marche.

▪︎▫︎▫︎▫︎▫︎

La porte s'ouvre dans un fracas, et laisse place à un Hyunjin énervé. Il appuie brusquement sur le bouton pause de mon téléphone, coupant la musique, et n'attend pas une seconde pour m'accabler de reproche :

- Écoute moi bien. Tu es le plus âgé de nous deux, mais je vais me permettre de te parler franchement pour une fois. Tu n'es qu'un gros con, à voir que ce que tu penses savoir.

Je comprends aussitôt qu'il fait allusion à Shizuka, probablement venue se confier à lui.

Putain, j'ai pu danser que sur cinq chansons.

- Tu vas parler longtemps ?

- C'est ça ton problème ! S'exclame-t-il. Tu te renferme et tu ignore le monde qui t'entoure. Ouvre les yeux, bordel, ou tu vas regretter plus tard d'avoir louper quelque chose.

Il me détaille quelques secondes avant de souffler :

- Et puis, c'est pas comme si tu l'aimais vraiment. Tu n'as pas le même éclats dans les yeux. Et tu ne nous parles même pas d'elle. Voilà la différence entre Dayu et Shizuka.

Et quitte la pièce. Troisième fois que j'observe ce scénario, et trois émotions différentes à chaque fois.

Degout, satisfaction, soulagement.

Colere, tristesse, trahison.

Doute, agacement, questionnement.

Je ne trouve pas la force de relancer la musique, et je reste debout, à fixer la porte.

Espérant que la douleur quitte également la pièce.

OTAAT [1] Deja vu || Lee knowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant