Les Arestochats

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Vue de Giyu

  J'ai toujours beaucoup aimé Disney, mais le film de mon enfance et qui mettait toujours tout le monde d'accord, quand je dis tout le monde, c'est nous trois, c'était bien "Les Aristochats", nous l'avons regardé peu de fois, pour avoir le plaisir de le redécouvrir. Mais nous le regardons une fois par an, à la même date, en soirée-pyjama mêlée d'alcool.

-Les gars, je vous ai confectionné des tenues, ça vous dérange pas ? a lancé Makomo en aparaissant par l'entrebaîllement de la porte de la salle de bain, des rock, bien sûr.

J'ai lancé un regard inquiet à Sabito qu'il m'a immédiatement rendu. Elle a soupiré et a souri.

-C'est soft, ne vous inquiétez pas.

Bon, ce n'était qu'un jean noir un peu troué de part et d'autre et un t-shirt noir manches longues très large avec marqué dessus "ACDC, MA GUEULE" d'une façon très agressive. Sabito avait une tenue similaire mais Makomo pétait le game. Elle avait un foulard à motifs noué autour du cou, un bandana rouge dans les cheveux qui faisaient ressortir ses yeux. Elle portait un débardeur blanc simple sous un perfecto en cuir noir, une jupe en similicuir noire un peu moulante et des Doc Martens montantes avec des roses rouges sur un fond noir. Elle avait du rouge à lèvre similaire à la couleur du bandana et des bijoux en rapport avec le thème.

-Wow, a lâché Tanjiro en rentrant dans la chambre, vous allez où, comme ça ? Vous avez une soirée ?

-On va faire un concert, ma gueule, a répondu Makomo en fermant définitivement son sac-à-main en cuir noir, et toi, tu vas faire quoi ?

-Bah, avec Urokodaki, on pensait se faire une soirée cupcakes. Ça fait longtemps qu'il me parle de ça, je sais que ça va lui faire plaisir !

Nous nous sommes regardés entre nous. Le souvenir de cette horrible soirée où le Maître chantait des chansons pourries des années 70 dans un tablier rose bébé tout en fournissant richement les cupcakes de myrtilles d'un air psychopathe nous a sûrement tous effleuré l'esprit et nous avons hoché la tête. Et tout ce petit manège, PENDANT QUATRE HEURES, devant "Les Craquantes". Sabito nous a concerté, à part, et s'est ensuite tourné vers Tanjiro avec un air solennel.

-Change-toi.

-Hein ?

-Va vite te changer, on t'emmène avec nous. Tu nous remercieras plus tard.

-Mais Urokodaki sera peiné, je ne veux pas le laisser seul ! a protesté Tanjiro, et sa gentillesse m'est allée droit au coeur.

-Écoute-moi bien, jeune pourfendeur, a déclaré Makomo en lui mettant la main sur l'épaule, nous te sauvons la vie pour ce soir, mais le jour où la Soirée Cupcakes arrivera, (parce qu'il arrivera forcément un jour), souviens-toi de cette agréable soirée que nous te faisons vivre et tu ne verras plus jamais le Maître de la même façon.

Il a réfléchi quelques secondes puis a foncé sous la douche. Quinze minutes plus tard, il était frais comme les vagues de Plougastel. Nous sommes montés dans la voiture en empêchant Tanjiro d'écrire une lettre d'excuses à Urokodaki, puis j'ai appuyé sur le champignon, étant le conducteur. Je me suis garé sur le parking privé du restaurant sans autorisation et nous sommes sortis avec nos instruments.

-Je dois me mettre où ? s'est inquiété Tanjiro.

-Michel ! ai-je lancé.

Un reuf que je connaissais bien m'a fait la bise.

-C'est Tanjiro, il est avec nous, tu peux nous le caser au deuxième étage ?

-Bien sûr mon gars sûr, bon courage pour le concert.

Le Séjour à la CampagneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant