Se faire chier

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Vue de Giyu

-Enfin bref, quel plaisir de tenir la chandelle en permanence... ai-je soupiré dans mon téléphone, adossé tel le dépressif que je suis en solo contre l'arbre au bord de la falaise.

-Tu ne te fais pas trop chier ? m'a demandé Shinobu à l'autre bout du fil.

-Un peu au début... J'ai décidé de sécher les entraînements parce que c'est par deux et flemme de me mettre avec Uroko. Y'a que Nezuko qui ne s'entraîne pas, du coup on regarde "Friends" sur mon compte Netflix en s'engraissant de Yum Yum au boeuf, et puis jeudi, elle a découvert dans le grenier du vieux matériel de poterie. Du coup on a fait plusieurs vases qu'elle est en train de peindre bien que je les trouve dégueulasses. Et on fait actuellement un cadeau pour l'anniversaire de Sanemi.

-Et c'est quoi ?

-On va lui faire une gamelle pour chien en argile.

-J'aime bien l'idée !

Il y a eu un petit silence où je me suis tourné vers la plage en contrebas et les vagues qui faisaient des va-et-vients incessants.

-Et toi ? ai-je demandé à mon tour.

-Bah... Mon père est en train de m'apprendre à conduire un tracteur, je me suis occupée du champ de patates et des cochons, Herta va bien et a bien grandi depuis mes seize ans, et pour faire chier ma mère j'ai mis de la musique à fond dans la cuisine à deux heures du matin et je dors désormais dans le poulailler alors que Zenitsu et Inosuke dorment dans mon lit ! Je trouve ça dégueulasse...

-Ça veut dire que Nezuko dormira avec... Zenitsu... ?

-HEIN ?! COMMENT ÇA ?!

-T'es pas au courant ?

-De quoi donc ?

-Alors... En gros, vu que Nezuko ne fout absolument rien par le simple fait qu'elle ne peut point s'entraîner, on va l'échanger dimanche (donc demain...) contre quelqu'un de chez toi. On m'a dit que c'était Inosuke, mais rien n'est confirm...

-AUPRÈS DE QUI ON DOIT CONFIRMER ?! s'est-elle empressée de hurler dans le combiné, détruisant mes tympans pour l'énième fois de l'année (mes pauvres tympans souffrants...).

-Euh... Ta mère, pourquoi ?

-OK, JE REVIENS, À PLUS !!!

Elle a raccroché subitement alors que j'essayais d'y comprendre quelque chose, puis j'ai soupiré bruyamment bien que personne ne puisse vraiment m'entendre avec le vent et le mois d'octobre ainsi que sa météo sinistre qui s'installaient doucement au Japon. Je commençais à porter des pulls et des sweats, alors que je déteste ça.

Un cri perçant a alors brisé le calme environnant.

-GGGGGIIIIIIIYYYYYYUUUUUUUU, ON MANGGGEEE !!! a hurlé Joséphine qui était là de temps à autre, depuis la petite cuisine du chalet, avec une force qui m'a impressionné, je dois l'avouer.

Je me suis levé à regret et je suis rentré dans le chalet en enlevant mes chaussures, règle d'Urokodaki qui ne voulait pas faire le ménage à chaque fois qu'on rentrait et aussi parce que c'est une règle de politesse au Japon que je respecte moyennement et qui est très peu respectée au Temple également, et j'ai regardé le poulet rôti qui trônait au milieu de la table.

Je me suis installé en bout de table étant donné que personne ne m'adressait la parole pendant le repas parce que j'étais le seul célibataire... YES. Sauf peut-être Nezuko qui essayait de prendre part à la conversation générale et qui se faisait rejeter la plupart des fois, et pour pas qu'elle pleure, je lui donnais un Snickers sous la table en lui tapotant l'épaule. Mais demain, elle ne sera plus au chalet et j'aurai à la place Inosuke qui va sûrement foutre... la merde.

Le Séjour à la CampagneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant