Au revoir, la Réunion...

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Vue de Shinobu

C'est un beau jeudi 31 août 2023 que nous nous dirigions de beau matin, vers les coups de sept heures, vers l'aéroport afin de repartir vers nos contrées japonaises. Nous nous sommes rassemblés pour faire face à l'hôtel qui nous avait hébergé pendant deux mois entiers. Et alors que tout le monde la regardait en silence, certains émus, un bruit clair et net de moteur de moto, ainsi que l'odeur nauséabonde d'un nuage de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, ont retenti. Je me suis retournée à une vitesse impressionnante, fouettant la personne la plus proche de moi de mes beaux cheveux noirs, pour apercevoir mon acolyte assis sur sa moto en jouant avec le moteur.

-À nous d'jouer, bébé, m'a-t-il lancé d'une voix à peu près sensuelle.

J'ai sauté m'asseoir derrière lui sous les yeux ébahis des spectateurs.

-PAPA, MAMAN, QU'EST-CE QUE VOUS FAITES ?! a alors hurlé Muichiro, on doit aller à l'aéroport !

Je me suis tournée vers mon fils qui traînait sa valise derrière lui, Étienne sur une épaule et Chocapik sur l'autre, mes cheveux volants au vent.

-RDV à la porte de l'avion dans dix minutes, ai-je répondu en enfilant mes lunettes de soleil avant que Giyu n'appuie sur le champignon et que je manque de m'envoler au démarrage.

Une fois hors de leur vue, j'ai serré mes bras autour de son torse afin de ne point rejoindre la Team Rocket et j'ai posé ma tête sur son dos.

-TU LEUR AS DIT DE VENIR À QUELLE HEURE ?! ai-je hurlé à travers le boucan du moteur.

-EUH... JE SAIS PLUS, MAIS T'INQUIÈTE ELLES SERONT LÀ !!! ACTIVATION DU PROCESSUS DE POLLUTION SONORE, SHINOBU !!!

J'ai hoché la tête, je me suis tournée vers le coffre de la moto pour y sortir une enceinte et un poste radio, et les brancher à mon téléphone. Une chanson hideuse pour tous les êtres humains a alors retenti, brisant nos tympans, et je voyais derrière nous des traînées et d'immenses nuages noirs étouffant les passants sur les trottoirs.

-ON Y ARRIVE !!! a alors hurlé Giyu.

J'ai plissé les yeux à travers la fumée noire qui nous encadrait pour apercevoir l'enseigne tant convoitée.

-COMMENT ON RENTRE ?! lui ai-je demandé.

-ON FONCE DANS LA PORTE !!!

-EUH... C'EST SANS DANGER ?!

C'est à la dernière seconde avant de foncer dans la vitrine en verre qu'il s'est retourné pour me regarder dans les yeux et me répondre avec toute la sincérité du monde :

-Non.




Vue de Josette

-À qu'lelle heure les j'nots nous ont demandé d'arriver ?! ai-je lancé à Ginette qui conduisait le scooter, assise devant moi.

-7h50 ! m'a répondu Ginette, il me reste plus qu'un virage !

J'ai passé la tête par-dessus bord pour regarder le virage qui semblait à une dizaine de mètres, mais vu la lenteur à laquelle nous avancions, on y sera au moins à Noël. J'ai donné un coup de châle fleuri sur l'épaule de ma meilleure amie depuis 1967.

-Ginette ! Si tu n'avances pas plus v... ai-je commencé avant de tousser à gorge déployée.

Elle s'est tournée vers moi en plissant le front, soucieuse. Avant de voir un immense nuage noir se créer dans l'atmosphère et qu'une moto nous dépasse au quart de tour.

Le Séjour à la CampagneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant