Là-bas, dans les montagnes allemandes...

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Vue de Giyu

Un bus nous a conduit dans un trou paumé au milieu de l'Allemagne avec une certaine tendance sur l'Est du pays, avec un petit village aux pieds des montagnes de quelques maisons en bois usagé qui semblaient si fragiles au point de s'écrouler par une brise de vent, et nous étions dans une station de ski qui avait un hôtel divisé en quatre immeubles aux vitres resplendissantes aux rayons du soleil, j'éprouvais une certaine admiration envers le personnel nettoyant pour cette brillance éblouissante.

Le chef, ainsi que Murata qui avait de nombreux contacts en Allemagne, nous ont donc réservé le deuxième immeuble pour nous ainsi que pour nos proches qui sont eux arrivés en Allemagne en avion, et, dans le hall de l'hôtel, une guerre s'est délenchée pour la répartition des chambres.

-ON NE FAIT PAS DE CHAMBRES FILLES/GARÇONS, JE ME SUIS FAIT BIEN ENTENDRE ?! a hurlé la mère de Shinobu à ses sept filles qui n'avaient visiblement rien demandé, SEULEMENT SI VOUS ÊTES EN COUPLE, C'EST LE SEUL CAS ACCEPTABLE !!!

-En fait, on t'a pas demandé ton avis, la madré, a répondu Kanae avec désinvolture, avant de faire voler ses cheveux d'un air rebelle.

-PARDON, COMMENT TU ME PARLES, JEUNE FILLE ?! s'est offusquée la mère Kocho.

Shinobu m'avait bien fait comprendre à quel point Kanae était la fille préférée de sa mère et, qu'au contraire, elle était celle qu'elle détestait le plus, car, semblait-il, le Pilier de l'Insecte était trop proche et trop similaire à son père. Bref, elle m'a raconté de nombreuses fois à quel point c'était le bordel dans leur famille.

Pendant que la mère Kocho pétait les plombs toute seule contre Kanae qui lui tournait le dos pour discuter manucures avec Mitsuri qui semblait très fatiguée et pouvait s'effondrer à n'importe quel moment, Sanemi et les autres hommes virils et assumés se disputaient au sujet du dernier étage en se frappant le torse à tour de rôle afin de savoir qui s'installait dans quelle chambre pour avoir la meilleure vue et patati et patata. Bref, passionnant.

-Ça te dérange pas si je vais dormir avec Kyojuro ? m'a demandé ma soeur qui se frottait les yeux, la mine fatiguée elle-aussi.

-Du moment qu'il ne t'agresse pas, je veux bien, ai-je soupiré. Et vous, les gars, vous dormez où ? ai-je ensuite demandé en me tournant vers Makomo et Sabito qui attendaient, plantés bien droit, observant des taches imaginaires au plafond.

-Bah, avec toi, non ? s'est étonnée Makomo.

-Il y a un lit simple et un lit double, j'ai pas envie d'entendre des choses bizarres, moi...

-QU'EST-CE QUE TU T'IMAGINES, NON MAIS OH !!! s'est récriée Makomo en me jetant son sac dessus, que j'ai esquivé très facilement. On a dormi tous les trois des centaines de fois !

-Calme-toi ! J'déconne !

Elle m'a jeté un regard suspicieux avant de récupérer ses affaires et de se diriger vers l'ascenceur en tirant Sabito qui semblait fasciné par le plafond. On n'a fait que jeter nos sacs sur les lits car le chef nous a tout de suite reconvoqué en bas, dans le salon aux allures conviviales qui pouvaient accueillir beaucoup de monde, avec ses cinq canapés.

-Bien le rebonjour, mes chers amis, et parents de mes chers amis, j'espère que ce début de séjour se passe bien pour vous et que la question de la répartition des chambres a été bouclée avec succès...

Pendant que le chef prononçait un discours longs et ennuyeux, je me suis tourné vers Shinobu qui s'endormait sur mon épaule. Je l'ai secouée.

-T'es avec qui ? lui ai-je demandé. Et pourquoi tout le monde est si fatigué, au juste ?!

Le Séjour à la CampagneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant