(Souvenir) - Notre pacte

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Samedi 5 septembre 2020, vue de Giyu

Kate : Salut Giyu,

Bon, ce message va sûrement te déprimer au plus point, et j'en suis désolée, mais je dois te dire la vérité qui me tiraille depuis quelques jours.

Quand nous nous sommes rencontrés, tu étais en séjour en Angleterre, et tu m'as appris ce qu'était l'amour, "you were my first love, you were my true love, from the first kisses to the very last rose", comme dirait Britney.

Mais aujourd'hui, tu es au Japon, et je suis désolée de te l'annoncer aujourd'hui alors que tu deviens Pilier, ce grade de pourfendeur de démons, et je n'ai plus confiance.

Je ne peux plus continuer comme ça. Déjà que notre relation à distance est difficile à gérer, si en plus je dois m'inquiéter pour toi pour avoir de tes nouvelles, si tu n'es pas trop blessé par les démons ou si tu n'es pas mort avant la grande bataille finale.

Je suis désolée, mais je veux arrêter notre relation, je n'ai même pas l'envie qu'on reste amis.

Je t'ai aimé, et je t'aime toujours, crois-moi, mais je n'ai pas la force de supporter cette inquiétude certaine que j'aurais.

L'autre jour, à la fac, j'ai croisé le regard d'un gars qui me fait de l'oeil depuis la primaire.

Désolée, mais c'est la vie.

Essaie au moins de ne pas mourir.

Bonne chance pour la suite,

Kate.

Autant vous dire que j'avais des envies meurtrières dès six heures du matin, heure à laquelle elle m'a envoyé ce message, cette connasse. En plus de gâcher quelques heures de mon sommeil (car je n'ai pas réussi à me rendormir après), elle a pourri cette journée que j'espérais un minimum joyeuse, mais soudain, la perspective de devenir Pilier et d'aller vivre dans un Temple me semblait moins fun qu'avant.

Quand Sabito et Makomo m'ont vu avec ma tête de zombie à traverser le salon d'un air morose, je n'ai pas eu le courage de leur expliquer la situation, alors j'ai fait croire que j'étais triste de les quitter pour aller vivre au Temple et que je déprimais à cause de ça.

Ces deux héros, ils ont tous essayé pour me remonter le moral : préparer mon plat préféré pour que je puisse le manger à midi au Temple, ont annulé un rendez-vous commun chez le coiffeur pour m'accompagner jusqu'au Temple, m'ont acheté une édition limitée d'un poster de Britney Spears, m'ont préparé un petit-déjeuner de roi et ont accepté que je passe ma playist composée de tous les titres de la queen de la musique sur l'enceinte du salon.

Même s'ils m'ont légèrement redonné foi à la vie, j'étais déprimée de cette rupture si soudaine. J'avais déjà vécu une rupture avec Kyoko, mais ça avait été beaucoup plus doux, et ont été toujours aussi proches, mais on était des potes, alors que cette pétasse de meuf à l'accent cupe of tea venait de me lâcher comme si elle venait seulement de se souvenir de mon existence.

Je me suis habillé de l'uniforme de Pilier qu'on m'avait fait livré au petit chalet d'Urokodaki, Sabito nous a conduit jusqu'au Temple en critiquant tous les gens qu'ils voyaient sur la route, m'ont laissé sortir de la voiture, et à peine ai-je sorti ma valise du coffre de la voiture qu'il a enfoncé le champignon pour faire un 360 avant de repartir sur la route à une vitesse de malade.

J'étais le premier, alors je me suis installé dans le fameux hamac où j'allais bientôt passer toutes mes après-midis à lire ou à faire d'autres trucs, j'ai posé mon casque sur mes oreilles et j'ai lancé ma playist sobrement intitulée : "Dépression". J'ai ensuite regardé dans le vide en écoutant toutes ces chansons tristes qui auraient pu me faire pleurer si j'avais été seul, or les autres commençaient à arriver.

Le Séjour à la CampagneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant