L'omelette des contrées lointaines

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Vue de Shinobu

Mercredi 25 octobre 2023, troisième jour (ou quatrième ?) au chalet, et c'est en ce jour, que je suis tombé sous son charme. Beau, grand, fort, resplendissant sous les rayons du soleil matinal et... plutôt bien bâti (si vous voyez c'que j'veux dire 😏).

Je parle bien évidemment du gâteau au chocolat que j'ai acheté ce matin à la boulangerie du coin, paumée au beau milieu d'un champ, afin de remplir mon petit ventre lors du petit-déjeuner. Accompagné bien évidemment d'un petit verre de jus d'orange artisanal et d'une compote Charles et Alice sans sucres ajoutés pommes framboises, ça, c'est un bon début de journée, une journée qui s'annonce belle, ensoleillée, remplie de joie, de rencontres amusantes, de bonne humeur.

Pour cette journée un peu plus ensoleillée que les autres, Giyu a proposé de m'emmener à Kaori, son village natal. On y est allés à pied, on a donc parlé pendant une demi-heure du fait que les palettes de peinture étaient en bois, puis, arrivés en haut d'une colline, j'ai observé avec admiration les rizières qui descendaient jusqu'au village. J'avais vécu entre la ferme et les champs de patates, et je n'avais jamais vraiment vu de rizières de mes propres yeux, sauf dans les pubs de Taureau Ailé.

-Ah ! a soupiré Giyu, face au vent et au paysage, fixant un point vers l'horizon, j'espère qu'on ne va pas se faire frapper, aujourd'hui !

-... Pardon ?

Ça semblait normal pour lui de dire ça, visiblement.

-Les gens sont un peu bizarres ici... a-t-il marmonné, mais ils seront jamais aussi bizarres que moi, rassure-toi, (à part peut-être Pierre et Monica...), donc on peut dire que t'es habitué. Et tant que tu es avec moi, ça va aller...

-Mais les touristes ? me suis-je inquiétée.

-Les rares touristes qui ont posé les pieds dans ce petit village en sont ressortis traumatisés...

-Mais pourquoi ?

-Tu vas le découvrir ! s'est-il exclamé en commençant à descendre le petit chemin entre les rizières. Salut, Magdalena ! a-t-il ensuite lancé à une femme qui devait avoir la quarantaine et qui était dans les rizières.

-Bonjour, Giyu ! a-t-elle répondu d'une voix étonnement grasse, se relevant avec peine, une main sur son dos arrondi, c'est qu'c'est qui qu'tu ramènes ?

-C'est une collègue.

-V'là qu't'as des collègues poulettes, mon coco ?! s'est-elle écriée en faisant un grand signe de mains vers le ciel, sans raison.

-C'est quoi, des "collègues poulettes" ? lui ai-je demandé en douce.

-Des collègues féminines, si tu veux... m'a-t-il glissé, désespéré. Allez, bonne journée, Mag !

-Que ta journée soit remplie de pissenlits, Giyu ! a hurlé la vieille dame avant de retourner à son travail dans les rizières.

À peine avons-nous mis les pieds sur la terre ferme et plate du village que la porte d'un restaurant s'ouvrit brutalement à la volée sur une femme, peut-être la quarantaine, les cheveux blond clair tirés en un chignon, et une assiette remplie d'un liquide jaune visqueux à la consistance étrange. Quand la femme a croisé mon regard, j'ai su que j'étais cernée.




Vue de Kyojuro

-C'était super, Mitsuri ! me suis-je exclamé alors que cette dernière épongeait son front rempli de sueur avec un bout de son t-shirt. Tu t'améliores de plus en plus, c'est fou !

Le Séjour à la CampagneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant