NightHawk T1&T2

Chapitre 26

16h20. Tarrytown, État-Unis.

...Damian...

Je la retournai doucement, la faisant s'asseoir sur moi. Nos visages étaient à quelques centimètres l'un de l'autre et pour la première fois, je laissai tomber les barrières que j'avais construites. Mon regard parcourut son visage, mémorisant chaque courbe, chaque ligne, chaque nuance, qui m'avait hanté chaque nuit après son départ. Elle était magnifique et je me surpris à ressentir quelque chose de plus profond que ce que j'aurais voulu admettre.

Ma main se posa doucement sur sa joue, caressant sa peau douce. Elle ferma les yeux un instant, savourant le contact et cela fit naître en moi une chaleur que je n'avais jamais connue. Je rapprochai mon visage du sien, nos nez se frôlèrent, nos fronts se touchèrent. À cet instant, tout sembla s'arrêter autour de nous. Je pouvais sentir son souffle sur mes lèvres et l'envie de l'embrasser devint presque insupportable. Quand nos lèvres se rencontrèrent enfin, ce fut comme si le monde entier disparaissait. Sa bouche était douce, tendre et je m'y perdis avec une intensité que je n'avais jamais ressentie.

Je posai mes mains sur ses hanches, la rapprochant un peu plus de moi. Mon désir d'elle était palpable, mais il y avait aussi quelque chose de plus. Une connexion, une compréhension silencieuse de ce que nous étions l'un pour l'autre, malgré tout ce qui nous séparait.
Je laissai ma langue explorer la sienne, savourant chaque moment de notre premier baiser. Puis, je descendis doucement mes lèvres sur son cou, déposant des baisers légers sur sa peau. 

- Tu es à moi maintenant, Swan, murmurai-je d'une voix rauque et chargée de désir, sentant chaque mot résonner profondément en moi. 

En prononçant ces mots,  je ne pouvais plus nier.
Tu es mon poison, mon ange. 

Il y avait une possessivité brute, presque primitive, une envie irrépressible de la protéger et de la garder près de moi à tout prix. Cette déclaration n'était pas seulement une affirmation de mon désir physique pour elle, mais aussi une reconnaissance de l'importance qu'elle avait prise dans ma vie. Elle était devenue bien plus qu'une simple alliée ou un objet de désir.

La haine et l'amour se mêlaient de manière inextricable, rendant chaque moment avec elle aussi douloureux que nécessaire. Les liens de nos familles, aussi anciens que destructeurs, pesaient lourdement sur mes épaules. Les Miller et les NightHawk étaient ennemis depuis des générations, se livrant une guerre sans fin pour le pouvoir, le contrôle, et la survie. Swan était une Miller, une ennemie par définition, et pourtant, elle était devenue bien plus que cela pour moi.

Chaque interaction avec elle me rappelait mon devoir envers NightHawk. En tant que chef, je devais protéger mon clan, m'assurer qu'aucune menace ne puisse le détruire. Mais Swan représentait une menace d'un genre particulier, une menace émotionnelle qui me rongeait de l'intérieur. Je savais ce que je devais faire. La détruire, s'assurer qu'elle ne puisse jamais se retourner contre moi, contre nous. C'était la seule option rationnelle. Et pourtant...

Elle était là, dans mes bras, ses yeux pleins de défi et de douleur. Ses lèvres frémissaient de l'envie de me répondre, de me contredire, mais aussi de quelque chose d'autre, de plus profond, de plus intime. Elle était mon ennemi, mais elle était peut-être la seule à pouvoir comprendre le poids que je portais. L'ironie cruelle de notre situation me frappait de plein fouet. Nous étions piégés par les péchés de nos ancêtres, par les règles de guerre et de haine que nous n'avions pas choisies, mais que nous devions respecter.

Je suis un monstre. Ces mots tournaient en boucle dans ma tête. C'était ce que je m'étais toujours dit, ce que je m'étais convaincu d'être pour justifier les horreurs que j'avais commises, les vies que j'avais brisées. Et pourtant, avec elle, ce masque de froideur et de cruauté se fissurait. Swan me rendait humain, vulnérable et cela me terrifiait. J'avais besoin de cette attache interdite, de cette émotion que je m'étais toujours interdit de ressentir. Elle était le chaos dans ma vie ordonnée, la passion dans mon existence glaciale.