Chapitre 9 part 2

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Kaël

(Première musique)

- Trois fruits du dragons pour le prix d'un ! cria un marchand s'accoudant nonchalemment à son stand aux couleurs pastels. Trois fruits du dragon pour le prix d'un ! Une offre rare-

- Six fruits du dragons pour le prix d'un ! enchaîna son concurrent, le défiant du regard. Son échoppe plus précaire, au premier abord, n'en demeurait pas moins davantage diverse et fourni.

- Dans ce cas là, c'est votre jour de chance, douze fruits du dragons pour le prix d'un ! reprit son compétiteur.

- Tu fais pitié, vieux frère et quelle radinerie ! Vingt-

Une claquette lui terrassa la joue. Amusé, je dus me mordre les lèvres pour ne pas exploser d'un rire franc. Je sentis Silas se figer à mes côtés. Son corps tremblotait et il cachait ses lèvres de sa main droite. Lui aussi n'en menait pas large.

- Ce n'est pas bientôt finit vos chamailleries, s'insurgea t-une voix féminine.

- Pour la énième fois on a pas de système monétaire donc votre guerre n'a même pas de sens !

Les bazardiers placés, de par et d'autre du chemin, disposait du maigre espace entre la devanture, de ce qui semblait être leur maison et l'allée principal de la rue. Leurs habitats construit de matériaux primaires, la pierre et le bois, envahis d'une mousse verte aussi bien sur les murs que dans le passage commun ne dénotait finalement pas tant que cela de ce que nous connaissions au pays neutre.

Seulement, tandis que nos supérieurs choisissaient délibérémment de laisser vivre la population dans la pauvreté. Ici, ces gens paraissaient simplement victimes de leur malheur. Cependant, ils vivaient tout de même dans une joie étrange.

D'un coup de coude, Silas attira mon attention.

- Bon, je suis d'humeur clémente aujourd'hui. Allons séparément, dans les deux stands, chuchota t-il.

- Je vais vers celui de droite, répondis-je divisant les tissus confié et confectionné par madame Rosetta avant de pivoter.

Il hocha la tête et se dirigea au stand de gauche, les mains dans les poches. Je m'approchai du bazadier, occupé à se disputer avec sa compagne qui tentait de lui décocher, elle aussi, un coup de sandale.

- Vos guerres d'enfants de cinq ans me fatigue, pressa t-elle à deux centimètres du visage du marchand.

Je fis mine de me râcler la gorge, marquant ainsi ma présence. La femme s'en alla, non sans un dernier juron. L'homme d'une cinquantaine d'années se gratta le crâne, mal à l'aise. Je roulais des yeux, puis souris.

- Je n'ai rien vu, ni entendu ! commençais- je faussement nonchalant. Je passais par là, il y a quelques secondes quand, les fruits du dragons à trois pour le prix d'un m'ont attiré à votre stand.

Il éclata de rire.

- Très bien, alors vous en voulez combien ? renchérit t-il.

- Disons trois dans ce cas ? Et je vous prendrai des bananes avec ça, répondis-je.

- Je vous en offre trois de plus alors pour me faire pardonner de cette incartade. Les scènes de ménage, c'est notre quotidien ici mais j'admets que je ne suis pas très à l'aise que les touriste en soit spectateur, poursuit-il les insérant dans une poche en papier brun. Et les bananes ! s'exclama t-il.

Il me tendit le petit sac que je pris précautionneusement lui retournant un sac remplis de tissus en lin. Je le saluais d'un signe de la main. L'atmosphère de ce village était particulièrement reposant. Le doux bruit de la brise qui soufflait sur le feuillage vert de la place. Le soleil chaud, agréable sur ma peau mate.

Masters : l'éveil des dominantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant