Chapitre 3 part 2

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Ruri

Un aigre sifflement me fit plisser légèrement les yeux. Mes doigts se posèrent doucement sur une terre dure et sèche, où l'eau s'y écoulait en dose restreinte. Un bastion robuste s'étendait sur l'ensemble de la surface. Ce sort m'arrachait toute autorité quant aux fluides de cet endroit. La charge naturelle qui repulpait mes organes, accusait ce manque de réponse. Perspicace, elle collait ma paume au sol et se servait de mon corps comme écran.

Hypnotisée, mes yeux ne quittaient le sol. Au-delà d'un instinct commun de protection; établir un contact avec l'eau me permettrait de briser la magie responsable de cette dissociation. Légèrement en retrait de mes compagnons, je m'attelais à la tâche difficilement. Soudain, un vrombissement me fit porter mon attention sur des monstres, que jamais je n'aurais pensé voir de mon vivant.

Malheureusement ou heureusement peut-être, je n'eus à peine le temps de consommer ma surprise qu'une secousse sismique d'une force rocambolesque, me plongea dans un état d'urgence. M'écartant de force du sol, je bondis de plusieurs mètres évitant chacun des tous béants qui se formaient rapidement.

Inquiète, je cherchais désespérément ma troupe qui avait disparu à mesure que les parcelles de terre, maintenant détachées du sol dressait une cloison rigide. Je grimpai sur les murs amovibles, aussi solides qu'une brindille, précautionneusement. Pourtant, les lieux n'étaient devenus qu'un vaste labyrinthe.

Je m'en servais comme tremplin; prendre de la hauteur me permettrait d'aviser. D'autant plus que l'énergie négative de cet endroit cisaillait le lien d'émotion partagé avec chacun de mes compagnons. Je ne pouvais compter que sur mes sens pour éclairer mes pas jusqu'à eux. Un cri strident me tira de mes pensées.

Hésitante, je ratissais du regard la terre silencieuse. Je me figeais.

Et si c'était le petit garçon.

Je repris mon souffle. Je me saisissais du moindre son, frottement. Je ne devais pas traiter avec mon environnement, ni le fustiger comme un ennemi. Au contraire, les énergies en coalition qui s'offraient une guerre sans merci constituaient un avantage. Elles ne demeuraient que le dessin du sort d'un être malfaisant.

De plus, sa résistance et son magnétisme me révélaient la présence de l'auteur. Expirant, une dernière fois, je m'orientais vers la gauche. Puis, sans une pensée de plus. Je plongeais, enfin, vers cette voix mystérieuse.

Mon cœur battait d'appréhension. Un gémissement fit vibrer mes tympans. J'accélérais la cadence.

Je remarquais une longue tignasse doré s'agiter dans les airs, je reconnus enfin la voix de Ronia. Tant bien que mal, la jeune femme s'accrochait à la surface plate.

Me projetant du mur avec agilité, j'atterris à ses côtés. En une fraction de seconde, je fis basculer son corps vers l'avant. Elle roula allègrement à mes côtés. Choquée, elle reprenait son souffle difficilement.

- Tu sais si tes autres coéquipiers s'en sont sortis, soulevais-je d'un ton monocorde.

- On-..., elle déglutit. On n'était même pas ensemble au moment de l'impact, souffla t-elle difficilement.

Un grondement sourd me prit soudain de court ; la terre s'agitait de nouveau. J'attrapais brusquement la main de la jeune blonde, la tirant à ma suite sur la parcelle la plus haute que mes cuisses me permettaient d'atteindre. Le sol se brisa sous une onde puissante. In extrémis, j'atteins, une plateforme voisine qui s'enfonçait déjà dans le sol.

Ronia me suivait docilement, alerte. Un second bruit de cassure me fit élever mes pupilles vers la muraille gigantesque qui me séparait de l'un des miens. L'énergie de la Terre et de l'Air se déployaient férocement de l'autre côté. La magie de Connal refermait les cavités et soudait une terre déchue par la puissance de l'ennemi.

Profitant de leur éclat, je mis à profit mes pouvoirs. Ainsi, je sollicitais mon énergie qui poursuivait, jusque-là,  un écoulement délicat mais pressé. Enfin, au creux de mes mains, mes doigts frétillaient et s'humidifiaient légèrement.

Je relâchais, précipitamment, le geyser sous nos semelles qui nous propulsa du côté opposé. Je sentais le souffle chaud de la blonde près de ma tempe.

Je surplombais la scène et finis ma course sur le dos du monstre, agité d'une rage folle. J'aperçus la chevelure rougeâtre d'Aithne s'éloigner dans le sens opposé soutenu par Joyce, maintenant imperceptible.

Un nouveau grondement retentit; l'ours de Terre se déchaîna et me fit tituber. Je me raccrochais, tant bien que mal à son pelage rocailleux; mais l'animal se renversa.

Je fermai les yeux me préparant à l'impact, déployant un enchantement de liquéfaction. Seulement, un vent rêche me fouettait déjà le visage. Son attaque me laissait à peine l'espace d'une seconde pour me dégager. Je roulais de côté, m'écorchant les genoux et les coudes.

Dans un souffle puissant, Silas soutenait le monstre et le maintenait debout. Sa violence m'emmenait presque à mon tour dans les airs. Heureusement, l'eau de ces montagnes me servait d'ancrage. Malgré la barrière magique, leur magnétisme attachait mes molécules aux leurs.

Je bondis à leur côté et mon ami dissipa sa force élémentaire dans une onde qui remua le sol, une fois de plus. La bête affaissa ces deux pattes gigantesques, Connal fronça les sourcils.

- Il revient, s'écria t-il concentré.

Ses cheveux lisses d'un brun profond lui collait à son visage légèrement bronzé et  plutôt anguleux. Ses yeux verts luisants d'audace toisaient le monstre d'un air particulièrement intense et son Tee-shirt, maitenant déchiré, laissait entrevoir son torse musclé. Ce qui lui donnait un air particulièrement aguicheur.

Un nouveau grognement me ramena cependant docilement, à l'instant présent.

Silas abaissait, déjà, ses paupières et joignit ces deux poings. Le monstre approchait rapidement... Trop rapidement. Cependant, ses mouvements succins sembalit cacher plus que de l'impulsivité, mais de la stratégie. J'échangeais un regard entendu avec Connal.

Ronia me sondait sans un mot. Silas activait un bouclier qui se nourrissait de tous les champs de force déployer par les énergies des alentours.

- Je vais t'aider, cria la blonde aux yeux noisette de son habituelle ton chantant.

Un peu surprise, je hochais rapidement la tête.

La finalité restait la même.

Elle me souleva légèrement du sol ce qui retentit comme un signal pour le Master de Terre qui fit jaillir une force à travers la parcelle.

Les yeux jaunâtres du Gollem oscillaient maintenant vers le noir. Sans perdre une seconde, je m'élançais sur ses côtes. Je sentais Ronia me soutenir et me porter près de l'oreille du monstre, visiblement hébété. J'aspirais le liquide gélatineux de son globe oculaire ce qui le fit sortir de sa transe, dans un rugissement strident.

Le Master du Vent s'était approché furtivement et le blessa d'un coup de poing franc dans on œil droit. L'Ours se figea de douleur et s'écrasa sur le sol. Connal, suivi de Ronia, se hissait d'un bond à nos côtés; quand une explosion qui nous fit légèrement reculer de force, brisa presque mon audition.

D'ici je sentais la force folle de Kaël s'agiter.

- Rapatriez toute l'équipe et emmenez les dans un lieu sûr si besoin, murmurais-je interdite.

- Et en quelle honneur devrais-je t'écout-

Impassible, Silas cueillit la jeune femme par l'épaule et bondit du côté Sud. Au départ loquace, la présence imposante du jeune brun l'intimidait particulièrement et la rendait docile.


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Hey!

Un nouveau chapitre emplit d'action avec un nouveau point de vue. J'ai pensé que montrer deux perspectives différentes de cette scène de rebondissement rajouteraient un petit plus et vous permettraient de mieux découvrir mes petits protagonistes.

Donc, j'en profite pour vous rassurer xD, on va avancer dans la scène. Ce serait un peu lourd de la faire avec tous les personnages et ça n'apporterais rien de particulier au scénario.

À la semaine pro !

Masters : l'éveil des dominantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant