Chapitre 10 part 5

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(Musique à jouer)

Connal

Un bruit de clapotement fit bourdonner mes tympans. L'air salée et compacte voletait sèchement dans mes narines et tentait de me pousser férocement en dehors de ma latence. D'abord désagréable, je m'y habituais volontiers. Je ne pouvais empêcher un sourire apaisé de se dessiner doucement sur mon visage.

L'ombre d'une atmosphère de paix, loin de tracas qui me mangeaient les tripes. De ses pensées avides de ma chute. A des kilomètres de responsabilités futiles face à ce qui nous attendait dans les prochains jours.

La perte de la source, la perte de Jabon, l'attaque des golems, notre fuite....Je suis fatigué et impuissant.

L'air salé caressait mon visage dans un rythme lent.

Notre base explosée, fruit de nuits blanches d'hiver à pleurer d'épuisement et de craintes... Je souris. Aithne galèrait à nous maintenir tous au chaud. Avec l'anxiété de ne pas y arriver et tout cela pour quoi ?

Avec quelle force j'allais les relever, cette fois ?

Galvanisé par la prise de force au sein de l'armée, le piège de l'orgueil s'était refermé sur nos corps meurtris par les souffrances putrides du passé. Parce que la vérité abrupte mais bien réelle semblait, que nous n'avions jamais été une seule fois en positon de force.

Peut-être nous pensais-je différent par notre détachement aussi frappant que notre supposé autorité. C'est quand même fou qu'on s'en toit tiré à si bon compte... Plus d'une personne aurait perdu leur tête à notre place. Tenir tête à ses supérieurs relevaient d'une bêtise impardonnable aux yeux de la loi, dans les milieux militaires. Le respect envers les plus haut-gradés étaient une marque de plus de la puissance de notre milice.

Seulement, un élément clé nous avait donné l'impression de mouvoir les rapports de force. Non, en fait, ce qui nous avait gardé debout c'était notre audace et notre rage, malheureusement à double tranchant. Elles nous cloîtraient en secret dans une routine.

Se lever. Ignorer. Combattre. Le cycle de notre adolescence. Un putain de cercle meurtrier.

Mais, une simple mission indéterminé dans l'annexe du pays neutre avait tout remis en question. Ses villageois avaient tout chamboulés ! Comment avais-je pu accepter un plan aussi foireux ? N'aurions-nous pas été plus heureux dans notre routine habituel dans cette annexe ?

Non.

Au final, cette fuite...nos actions... serais-ce un moyen de rédemption inespéré, un moyen cathortique de racheter nos actions. Le cri désespéré de notre âme las de se mentir et en quête de réponse.

Peut-être que oui. Peut-être que je meurs d'envie de savoir pourquoi le gouvernement a décidé de se débarasser de nous.

Si l'extinction des tous les Masters élémentaires et notre amalgame sur la première puissance de notre monde, le pays Neutre anciennement Pays de la Foudre ne faisait pas partie d'un plan plus vil encore ? Peut-être me demandais-je si en fin de compte ce système déjà corrompue n'était-il pas encore plus sombre...

Le discours du vieux chef me monte à la tête, soupirais-je. Je pars trop loin.

Nous avions simplement agi trop vite et je tentais de me rassurer. Mais peu importe à quel point je poussais le déni, la situation resterait la même.

Soudain, l'air parut plus intense et la simple géophonie se transforma rapidement en un véritable hourvari. Aussi, de grosses gouttes perlaient bientôt sur mon corps étrangement endolori. J'avalais maladroitement l'eau et l'ingurgitait si violemment qu'une violente quinte de toux me réveilla pour de bon.

Masters : l'éveil des dominantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant