Chapitre 3 part 3

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Aithne

Un silence pesant, étonnant voir inquiétant augmentait lentement ma pression sanguine. L'air n'avait rien de naturel. La brise colportait de fines particules qui asséchaient ma gorge et me picotaient le nez.

Je ne soutenais pourtant pas qu'un quelconque coéquipier soit en mauvais posture. Un entraînement comme le nôtre n'admettait pas; que l'on puisse perdre aussi rapidement. Cependant, une énergie des plus sombres s'installaient peu à peu. Une force qui pressait mes organes et me faisait grincer des dents. Elle ingurgitaient la parade de magie qui s'entrechoquaient et s'instaurait incisive ; dans ces plaines déjà si peu tranquille.

Soudain, un pouvoir familier remua mon estomac. Joyce s'extirpa de ma prise. Boîtant, elle détaillait la nature, d'un air indescriptible.

Kaël

- Vous allez bien ? somma brusquement une voix grave derrière mon dos.

Je fis volte-face sur le visage sévère de Silas. Ses yeux d'un bleu clair et profond détaillait chaque parcelle de mon corps, avec attention. Son large torse suintant témoignait d'une lutte importante. Il me dominait d'un peu plus de deux têtes ce qu'il ne manquait d'ailleurs, à aucun instant, de relever.

J'hochais doucement la tête. Il s'écarta et s'approcha de Joyce, toujours hypnotisée par le paysage. Je bondis légèrement en apercevant Ronia derrière son dos. Les bras croisés sur sa forte poitrine... ou plutôt sur ces deux grands ballons... que je ne pouvais m'empêcher d'envier, malgré mon D, qui n'était certes pas une petite taille.

Elle évitait mon regard. Ces joues rougissantes trahissaient une gêne que je n'avais certainement pas causé. Enfin ce n'était pas comme-ci je m'en souciais réellement.

Mes yeux se posèrent sur mes deux compagnons qui échangeaient brièvement. Je reluquais, presque mélancolique la bête qui gisait sur le sol inanimé. Un sentiment ironique que je ne comprenais pas.

Brusquement, j'orientais mon regard sur les montagnes, par instinct. Des larmes, de douleur, coulèrent sur mes joues et pour la première fois depuis des années, je distinguais une activité à  plus d'une cinquantaine de mètres. Je voyais une femme immobile, sa tignasse corbeau s'agitant au gré du vent.

Je clignais des yeux et mes paupières se rouvrirent normalement sur les plaines silencieuses.

Que vient-il de se produire exactement ?

Je doutais de la fiabilité de ma vue mais là c'était le summum. Pourtant, la douleur lancinante qui me prenait doucement aux paupières était bien la preuve que je n'avais pas rêvé.

Une dernière goutte s'échappa de mes pupilles, certainement rougit par l'effort. Je l'essuyais rapidement d'un coup de manche. Légèrement étourdie mais encore lucide, j'invitais mes amies ainsi que la fausse Barbie à presser le pas. On devait découvrir l'individu qui se cachait derrière toutes cette pagaille.

- Joyce, tu peux marcher; m'écriais-je.

Les yeux brillants, la jeune femme acquiesça gentiment et exerça son froid polaire sur sa cuisse, recouverte d'un bout de chemise légèrement tachetée de son sang.

- Cette force... elle ne te rappelle rien, m'interrogea Silas qui s'était immiscé à mes côtés.

Je l'observais incrédule.

- Tu penses que c'est l'heure des devinettes, lui lançais-je blasée.

- Tu penses que c'est l'heure de faire du sarcasme, renchérit-il du même ton.

J'haussai un sourcil. Sa remarque m'agaçait mais, il avait piqué ma curiosité. Malheureusement, un nouveau bruit sourd coupa court à un dialogue trop bref à mon goût.

On se rua à toute vitesse à travers le domaine détruit. Je sautais, me servant des blocs de terre comme amortisseur ou tremplin. Silas voltigeait allègrement et ne tarda pas à me passer devant.

Rapidement, je reconnus l'énergie douce de Ruri qui se déployait sauvagement et accélérait sa fréquence cardiaque. Joyce m'emboîtait le pas et Ronia suivait difficilement le rythme mais ne se démontait pas pour autant.

On arrivait vers un lieu reculé des  plaines. La nuit ne me permettait pas de le percevoir avec brio, mais la nature respirait davantage, cependant, les champs de force  s'agitaient de plus en plus et me procurait une migraine.

Une douce voix fluette et implorante ralentit ma course. Serais-ce un danger de plus ? Sa teinte assez juvénile et son manque de magie me faisait tiquer. J'humais difficilement le parfum de sa capacité fantastique. Le bordel de ces montagnes ne me facilitait pas la tâche.

Je soupirais. Je suis loin d'être un enfant de cœur, même je mentirais en affirmant que je savourais le désarroi de la guerre et l'odeur morbide du champ bataille. Mais, tout plaquer pour sauver quelqu'un...

Ouais ça ne colle pas du tout à mon image!

- Tu fous quoi ! m'interpella Joyce.

- Pars devant, renchéris-je. Je vous rejoins.

Elle me toisa curieuse, mais poursuivit sa course sans un mot. Je m'enfonçais dans une clairière sombre et étouffante. Un aigre sifflement me perçait les tympans et les branches mortes de ce qu'il restait d'arbres s'accrochaient à mon linge et me tirait les cheveux. Finalement, je me retrouvais face à un champ magnétique fondé et contrôlé ; par des éclairs agités d'un noir étincelant.

Je ne distinguais rien de ce qu'il se passait à l'intérieur. A l'exception d'étranges sons, à plusieurs secondes d'intervalle. A une distance raisonnable, je joignis mes deux mains.

Un feu ardent et destructeur s'échappa de mes paumes en allant soigneusement épouser le bouclier. Sous forme d'anneau, il tournait vers la droite. Mes flammes se nourrissaient des champs de forces extérieures pour mieux aspirer l'énergie de protection.

Revigorée, je relâchais ma pression sur le cercle de magie. Sans perdre en concentration, je matérialisais une force de frappe qui s'en prit à la foudre noir. Destructrice, elle se mêla à mon pouvoir et me repoussa sauvagement contre un arbre, blessant mes omoplates. Touchée, elle me brûlait au second degré.

Je déployais ma force brute comme défense et renvoyais une puissance perçant le bouclier. Les éclairs se déchaînaient et me visaient incisifs. Je dérogeais à l'ensemble de leur parade mais cette cadence n'étaient pas à mon avantage.

Le même sifflement d'il y a quelques minutes, retentit dans le creux de mon oreille. Plus proche, je percevais un bruit rapide de ventouse sur l'herbe fraîche. J'esquivais de justesse un éclair qui n'épargna pas l'une de mes chaussures ; lorsque je me pris presque, un coup d'antenne qui me frôla le coude.

La bête se mouvait comme un insecte et semblait fonctionner avec un semblable. Au centre de ces deux forces, j'étais vulnérable. Elles m'attaquèrent à l'unisson.

A quelques centimètres de ma peau, la force de l'éclair me griffait et j'entendais l'acide des insectes frétillé à ma droite. Satisfaite, je bondis esquivant tranquillement leur attaque. Je m'accrochais à la première branche venue et observais en rigolant le spectacle.

Bouffon un et bouffon deux, prient à leur propre piège, quel régal!

Je pivotais vers la droite et atterris dans le domaine, privé de toute protection. Une odeur nauséabonde me tordait l'estomac. La scène suivante me fit grincer des dents. Je courus, de toutes mes forces, espérant sincèrement qu'il ne soit pas trop tard.

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Hello !

Un nouvel épisode qui reste sur la même note que la semaine dernière. J'essaye de donner de la consistance à mes personnages alors n'hésitez pas à me faire remarquer si vous trouvez que certains passages manquent de crédibilité.

Merci d'avoir lu mon histoire!

N'hésitez pas à commenter et à voter pour me soutenir!

A la semaine prochaine !

Masters : l'éveil des dominantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant