Chapitre 1 part 2

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Aithne

- Comment je n'ai pas reconnu sa voix plus tôt ? soupirais-je intérieurement.

De tous les esprits instables de cette forêt, il avait fallu que je tombe sur un cas social. Vraiment, le sort s'acharne!

Ne portant aucune réel attention à ses cris, je m'orientais vers l'énergie qui me tenait en haleine depuis plusieurs minutes.

- Hé- ! hurla t-il.

Je fis volte-face le regard mauvais.

- Je n'ai pas le temps pour tes conneries Li, m'écriais-je radicale.

Je roulais des yeux. Jason Li, le membre le plus insupportable. Non, pire que cela, le mot qui expliquerait ma forte envie de lui rompre la mâchoire quand je croise son regard, ne devait à ce stade pas exister en ce bas-monde. Je devais le reconnaître, il n'était pas mauvais comme combattant. Mais son orgueil démesuré le poussait à des comportements bien trop impulsifs pour son rang.

Même si en preuve d'honnêteté, toute son équipe me sortait par les orbites. Entre Ronia Devi, sa fidèle compagne de commérage, doté d'une bouffonnerie sans pareil, qui passait son temps à remuer ses lisses mèches blondes du bout des doigts ; battant en cas de besoin des cils pour son chef d'équipe

Sasha Smith et Kim Hassan qui se muraient toujours dans un silence de plomb, non sans quelques messes-basses occasionnels ou simplement leurs aléatoires engueulades qui prenaient fin aussi vite qu'elles pouvaient commencer.

Sans bien sûr oublier, Gabriel Fallon; le chef officiel de l'équipe qui portait son propre nom. Une des nombreuses règles militaires qui valorisent cette méthode plutôt que de simples numéros, allez comprendre pourquoi ?  Avocat du diable de ses petits protégés, se vantant de son rôle de médiateur entre nos équipes, mais avec un esprit bien trop arrêté pour en faire un allié.

Enfin, son fidèle second Adam Leroy nous tenant en grippe, le plus clairvoyant et le plus perfide surtout en terme de coup tordu.

- Mais aide moi bon sang, lança t-il avec insolence.

Reste calme Aithne, inspire... expire doucement, ne lui casse pas la gueule. Tu peux le faire ma grande.

Je me retournai nonchalamment prête à poursuivre mon chemin quand il esquissa un geste en ma direction.

Plusieurs bruits de frottement sur l'herbe sonnèrent cependant comme un pique de rappel du lieu où je me trouvais. Bordel, il me fait perdre du temps ce cassos!

Sans me retourner je bondis de ma branche vers l'arbre suivant. Ses railleries étaient le dernier de mes problèmes.

***

Avec rage, j'embrassais le chemin vers la source. Les feuilles me fouettaient le visage et mes mains maintenant ensanglantés témoignaient de ma longue course; à travers les branches et ronces plus épineuses les unes que les autres. Ma conscience ne cessait de me reprocher ma lenteur.

Je n'attendais qu'une chose retrouvée cet endroit familier hôte de mes plus beaux souvenirs. Pour autant j'avançais la gorge nouée dans cet environnent pourtant familier. L'énergie n'y était plus, ce n'était plus chez moi.

Je m'arrêtais brusquement, le souffle court. Il semblait qu'une brèche s'était ouverte sur un territoire abandonné. Les arbres morts comme si jamais il n'avait été en vie, le sol fissuré, des animaux au teint cadavérique. Mon estomac se contractait, mon pouls s'emballait. Je peinais à avaler ma salive.

Où sont les autres? Je ne sens plus leur énergie.. Machinalement je me laissais glisser le long du dernier tronc verdoyant et les poings serrés je m'aventurais sans hésiter dans un lieu sec et aride.  En m'avançant vers cette terre inconnue, je pressentais que cela marquerait un tournant brutale dans mon quotidien déjà peu banale.

Masters : l'éveil des dominantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant