Connal
(Musique 1)
D'abord lointains, les murmures s'approchèrent rapidement et m'accablèrent de leur dissonance à la façon d'un raz-de-marée. Une petite goutte d'hidrorrhée me parcourut l'échine avec la sensation désagréable qu'un individu susurrait à mon oreille. Je n'étais toujours pas en état de me battre. Je serrais ardemment mes cannes tentant de m'ancrer dans le moment présent, en vain.
De surcroît plus qu'un réflexe physique, mes paupières se fermaient presque toute seule ; poussée par une force étrange. Pourtant, cela n'avait rien d'un malaise puisque je ne me sentais fatigué plus que de raison et mes crampes aux muscles s'étaient drastiquement adoucies.
Un ennemi dans ce cas? Mais je n'ai rien senti. Peut-être de la paranoïa ? De l'hypervigilance ?
Je ne distinguais mon petit groupe que sous une perspective flou et douteuse. Remarquaient t-ils ma paralysie soudaine ? J'espérais que non. Je devais reprendre le contrôle avant qu'il ne se doute de quoi que ce soit.
Reprends toi, Connal.
Mais rien n'y fit. Bien au contraire, lutter me poussait dans les bras de cette horrible latence visiblement inévitable. Les minutes s'écoulaient une fois de plus dans un rythme puérilement lent. Enfin, mon corps décidément lâche relâcha tout effort et ferma les yeux m'abandonnant ainsi à une énergie dont je ne connaissais rien.
Les paupières figés, je ne perçus que le noir total qui bascula rapidement sur un blanc lumineux, un tantinet aveuglant. Néanmoins, les étranges murmures avaient disparu. Bientôt, des couleurs firent abruptement leur apparation ; et donnaient ainsi vit à un paysage d'abord brumeux, mais qui se précisait au fil des secondes.
Une scène se dessinait finalement sous forme de boucle. Je reconnus la fontaine, dans son état d'origine cette fois-ci. Le vase d'un brillant doré, d'une beauté atypique, mais d'une finesse impeccable. Il tournoyait et giclait joliment son eau, sous une forme voûtée et contrôlée, dans le bassin d'un bleu clair qui réverbait sous le soleil.
Un jeune garçon d'une dizaine d'années tenait une flûte en bois dans ses mains. Son sourire transcendait les images. Cependant, la seconde d'après la fontaine étaient détruites comme aujourd'hui, à l'exception des matériaux moins viellissants. Aussi, le même enfant pleurait à chaudes larmes et quitta brusquement cet endroit en sanglots.
A mesure que les images se jouaient indéfiniment, je distinguais des rires juvéniles se raccordant au sourire du marmot, puis le bruits des pleurs. Plus que cela, je ressentais les émotions. Non par empathie mais par procuration d'un lieu qui s'était imprégné totalement du poids des souvenirs passés.
Puis, mes yeux se rouvrirent subitement et je repris soigneusement mes esprits, alors que je sentis deux mains me secouer fermement.
- Connal ! Vieux, c'est pas le moment de dormir, pressa Kaël d'une voix légèrement ennuyé.
Je soufflais discrètement soulagé.
S'il le prend comme ça, c'est que mon abscence n'a pas duré . Tant mieux.
Satisfait, je me laissais guider par mon ami qui me poussa afin de m'indiquer la marche à suivre. A une allure plus rapide qu'à l'allée, nous traversions le village jusqu'à la maison de madame Rosetta. Un silence confortable s'était instauré, occasionnellement coupé par les commentaires de Silas.
Mais putain, pourquoi cette vision sur monsieur Maurice ?
***
(Musique 2)
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Masters : l'éveil des dominants
FantasíaUn monde magique peuplé des créatures les plus fantastiques, atypiques noyaux d'un équilibre solide s'écroule. L'humanité a cédé à ses intincts les plus destructeurs et le temps s'écoule dans un rythme impitoyable. Pourtant, six espoirs naissent des...