Deux semaines plus tôt,
Au sein d'une clairière couvert d'un voile bleuté par la nuit, une discussion animée brisait la tranquillité habituelle de la nature. Le vent s'insinuait volontiers et bougeait les feuillages dans un rythme rapide et incisive.
Les insectes et les animaux se camouflaient dans la terre battue. Les éclats de voix ne cessaient depuis une vingtaine de minutes. En effet, un jeune homme aux traits aigus et aux cheveux de jais ; avec la peau aussi mate qu'à celle du sage à qui il tenait tête, se crispait le visage fermé.
- Tu vas utiliser nos dernières ressources pour ses enfants privilégiés ! somma le jeune homme s'égosillant à en perdre haleine.
Il semblait au bord de la crise de nerf. Son corps était tellement tendus qu'il semblait prêt à se briser.
- Djeba...
- Non ! Non ! Ne me reprends pas comme ci c'était moi le problème. Tu vas utiliser notre seule issu de secours pour nous téléporter sur la plage, pour ses petits cons, cracha t-il écoeuré. Et qu'est-ce qu'on fait s'il nous rejette, on revient la queue entre les jambes et on se laisse tuer !
- Fin de la discussion Djeba ! s'écria l'homme âgé d'un ton plus qu'éloquent.
- Mais change disque ! J'en peux plus de tes désillusions sur les Masters, papi! Ouvre les yeux bon sang! A cause de qui, on se trouve dans cette situation ? vociféra le garçon.
Agité, le jeune adulte s'exprimait par de grands gestes. Il lançait à son grand-père un regard démuni à en faire pleurer les plus insensibles. Les joues empourprées par la rage, il tremblait de tous ses membres. Son aîné, lui, conservait un mutisme destabilisant trahit néanmoins par la tension dans ses épais sourcils et son front. Sa petite taille et son dos courbé n'enlevait rien à son air intimidant.
- Et moi j'en ai plus qu'assez de tes caprices, hurla le grand-père. J'ai accepté que quelques guerriers m'accompagnent, mais je refuse de te laisser partir. Tu es le futur chef de ce village Djeba ! Quand commenceras-tu à réfléchir comme tel ?
- Le village n'a pas besoin d'un futur chef, conclut Djeba d'un ton grave. Mais bien de l'original. Ta décision est prise très bien, mais je partirai avec ou sans ton accord Nagiyd Salby.
Puis d'un hochement de tête le nouvel adulte le salua et tourna abruptement le dos. Plus aucun mot ne semblait avoir besoin d'être prononcé pour le jeune homme. Son parent cependant ne l'entendait visiblement pas de cette oreille et l'appela à maintes reprises sévères, en vain. Le dirigeant du village de Gebuwrah s'affaissa sur une chaise rustique de sa salle à manger, les traits tirés par la fatigue.
Des ses mains rugueuses et abîmées, on distinguait un fil de lin blanc qui'il serrait chaudement. Le grand-père balayait sa pièce du regard. La première maison de ce village que son père, le grand Delbo avait bâti à l'aide de matériaux naturels. Il avait travaillé, poli, parfait son foyer le sourire aux lèvres. Salby souriait tristement.
Il se remémorait ses moments les plus innocents. Comme la fois où il s'était précipité près de la cheminée centrale au premier étage se cogant brutalement le front. Il s'était tenu la tête à deux mains courant dans les jupons de sa pauvre mère qui préparait le repas. Ou encore le fameux rendez-vous du soir où il se postait à fine distance de la porte d'entrée et guettait le retour de son père. La joie de le voir vivant et la fierté de voir sa lance ensenglantée. Signe d'une victoire écrasante.
Salby pleurait maintenant à chaude larmes car il savait qu'il n'en reverrait jamais la couleur.
- J'ai tout essayé...
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Masters : l'éveil des dominants
FantasyUn monde magique peuplé des créatures les plus fantastiques, atypiques noyaux d'un équilibre solide s'écroule. L'humanité a cédé à ses intincts les plus destructeurs et le temps s'écoule dans un rythme impitoyable. Pourtant, six espoirs naissent des...