PROLOGUE

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Les murmures fusaient dans la salle du trône, perçant le silence qui y régnait d’ordinaire. Le grand Zeus, roi des dieux, avait convoqué tous les immortels sans exception, qu'ils soient de sang pur ou impur. Personne ne savait pour quelle raison il avait pris cette décision soudaine, mais l'urgence de l'appel ne laissait aucun doute : cela annonçait soit une guerre imminente, soit un grand danger. Les dieux s'étaient donc tous précipités vers l'Olympe sans perdre un instant, conduisant leurs chars célestes tirés par des chevaux divins, impatients de découvrir la raison de cette convocation.

La salle du trône, là où se tenaient habituellement les réunions divines, se trouvait au cœur de la demeure royale, un palais à l'image de la grandeur de son propriétaire. Au centre de la pièce se dressait une table rectangulaire massive, faite d’or pur et ornée de symboles mystiques gravés en hommage aux ancêtres divins. Elle était entourée de plus de vingt sièges, chacun taillé dans le plus noble des bois et rehaussé de métaux précieux. Trois de ces sièges, ornés de joyaux scintillants, se distinguaient des autres ; ils étaient destinés aux trois grands dieux originels : Hadès, l'aîné, à la sombre majesté, Poséidon, maître des océans, et enfin Zeus, le plus jeune, souverain de l'Olympe.

Au-dessus de la table, un gigantesque lustre de verre enchanté suspendait ses mille cristaux éclatants. De jour, il captait la lumière du soleil pour illuminer toute la pièce, et, la nuit, il diffusait une lueur chaude et apaisante, imprégnée de magie. Les murs de la salle étaient ornés de fresques dorées représentant les grandes batailles et les triomphes des dieux, témoignant de leur puissance éternelle. Zeus, qui détestait la monotonie et les choses ternes, avait fait en sorte que chaque détail de cette salle brille d'une magnificence éclatante, une véritable allégorie de sa personnalité flamboyante. Hadès, en revanche, préférait les ombres et les mystères des ténèbres à cette opulence étincelante, tandis que Poséidon, fidèle à son élément, s'entourait de tons aquatiques et changeants, se laissant porter par les reflets lumineux de ses deux frères.

Soudain, un puissant coup de vent ouvrit les portes, imposant le silence dans la salle. Tous les dieux présents tournèrent leur regard vers l’entrée alors que les trois frères royaux faisaient leur apparition. Une aura d’autorité et de puissance enveloppait chacun d’eux, irradiant une présence écrasante. Au centre se tenait Zeus, revêtu de sa tunique blanche d’une soie d'une douceur inégalée. Sa tête était couronnée d’un diadème d’or en forme d’épis de blé, symbolisant l’abondance et la force. À sa gauche, Hadès, vêtu d’une tunique noire tissée de la peau d’une vouivre des Enfers, se distinguait par son regard perçant et ses cheveux d'un noir d'encre. Ses yeux, aussi sombres que les ténèbres elles-mêmes, semblaient dévorer la lumière autour de lui. Enfin, Poséidon, habillé à la manière des Atlantes de son royaume sous-marin, portait une tunique bleue incrustée de pierres de lune qui brillaient avec une intensité douce et changeante.

Les trois dieux prirent place sur leurs trônes respectifs. Zeus, avec une autorité sereine, s’assit au centre, tandis qu’Hadès et Poséidon prenaient place à ses côtés, l'un à sa gauche, l'autre à sa droite. Le silence se fit encore plus pesant. Finalement, Zeus brisa ce calme solennel en prenant la parole, sa voix résonnant d’une puissance inébranlable dans toute la salle.

— Nous allons conquérir la Terre, annonça-t-il, et cette déclaration plongea la salle dans un silence glacial.

Depuis l'apparition d'un nouveau dieu, les humains avaient peu à peu perdu foi en les dieux anciens, ce qui diminuait considérablement leur puissance. Certains dieux, moins vénérés et presque oubliés, avaient même commencé à disparaître. Cette décision de conquérir la Terre n’avait pas été prise à la légère ; les trois frères s'étaient longuement entretenus pour peser les conséquences, mais la conclusion était inévitable. Zeus souhaitait rappeler aux humains qu'il existait une force bien plus grande qu'eux.

Ce ne sont que des ingrats, pensa-t-il, son regard sévère balayant l’assemblée.

— Pourquoi cette décision, mon roi ? demanda alors Athéna, déesse de la sagesse, qui avait toujours gardé le silence sur les décisions de Zeus jusqu'à présent.

Bien que Zeus n’apprécie guère d’être remis en question, surtout par sa propre fille, il savait qu’il devait fournir une réponse convaincante, une explication si inattaquable que même l’esprit perspicace et juste d’Athéna ne pourrait s'y opposer. D'un air impassible, presque las, il répondit néanmoins.

— Notre mère souffre. Elle crie de fatigue face à sa création, déclara-t-il en plantant ses yeux dorés dans ceux de la déesse. Et notre puissance s’affaiblit à mesure que les humains perdent foi en nous, ajouta-t-il, avec une pointe de gravité dans la voix.

Athéna baissa la tête, accablée par le chagrin. Gaïa, leur mère à tous, celle qui incarnait la Terre elle-même, les avait toujours aimés inconditionnellement, bénissant les humains et les guidant tout au long de leur existence. Mais à présent, un autre dieu avait capturé leur dévotion, et la puissance de Gaïa s’étiolait peu à peu. Malgré cette trahison, elle continuait d’aimer ses enfants humains, mais son appel à l’aide déchirait le cœur de chacun des dieux présents.

— Quelqu’un d’autre a-t-il une question nécessitant une réponse ? lança Zeus d’une voix autoritaire, balayant du regard les divinités assemblées. Un silence total lui répondit.

— Très bien, tonna-t-il. Nous commencerons notre grande marche dès aujourd’hui, annonça-t-il avec une assurance implacable.

Ainsi débuta l'aube d’une nouvelle ère pour les dieux et les hommes, une ère de conquête et de domination où les dieux réclameraient enfin ce qui leur avait toujours appartenu.

Olympius Gods ( Tome 1: Hadès )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant