Alors qu'elle coule des jours paisibles sur la côte d'Opale depuis quelques années maintenant, le quotidien de Louise va être littéralement bouleversé du jour au lendemain, avec l'arrivée fracassante de Ruben dans le paysage serein qu'elle s'est con...
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— Je veux que tu m'apprennes à surfer.
Jules éclate de rire, alors que je le regarde droitement dans les yeux, sérieuse. Soudain, il cille, et se rend compte que ne plaisante pas du tout. Il se penche sur le comptoir.
— Pourquoi maintenant ?
Je hausse les épaules.
— Ça n'a pas d'importance. Apprends-moi.
Il plisse le front.
— Pourquoi tu demandes pas à Gab ? C'est le meilleur d'entre nous.
Je grimace. S'il savait ce qu'il s'est passé...
— Non, à mes yeux, t'es le meilleur et je sais que tu me transmettras toutes les émotions et sensations que j'ai envie de percevoir.
Il hausse un sourcil, visiblement intrigué.
— C'est pour ça que tu veux apprendre ? Tu veux ressentir ce que ça nous provoque ?
— Oui. Je veux comprendre ce que ça vous procure, je veux ressentir votre excitation, la joie ou la peur quand vous foulez l'eau, toutes les émotions que vous traversez. Mais ne t'inquiète pas, je ne veux pas beaucoup de cours, juste quelques-uns.
Il se redresse et flanque un torchon sur son épaule. Ça se voit qu'il cogite.
— S'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît Ju ! Juste quelques séances ensemble.
Il m'analyse un court instant, puis lâche :
— OK.
Merde. Il a dit OK. Je ne pensais pas que ce serait si facile. Le sourire jusqu'aux oreilles, je le remercie grandement, hâtive de commencer cette initiation. Et étonnement, mon cours va commencer plus tôt que prévu. Il me donne rendez-vous en milieu de journée, à notre spot préféré. Putain, j'étais pas prête !
* * *
Dans notre petit havre de paix habituel, le sable doré s'étend à perte de vue, sous l'éclat éblouissant du soleil. Les vagues vont et viennent en rythme, et leur mélodie apaisante s'infiltre dans mes oreilles, tandis que je sens le stress grandir en moi, à chaque minute qui passe.
À mes côtés, Jules se tient planche de surf solidement à la main, les yeux pétillants. Ses cheveux bouclés blonds, baignés de lumière scintillent sous les rayons du soleil. Un sourire espiègle étire ses lèvres et j'ignore s'il se moque gentiment de moi ou s'il est vraiment content de partager ce moment avec moi. Peut-être un peu des deux je dirais, à en juger l'éclat malicieux dans ses yeux.
— Prête ?, me demande-t-il en me donnant un coup de coude taquin.
Le cœur battant la chamade, je hoche la tête, partagée à la fois entre la nervosité et l'excitation. Jules, commence par m'expliquer les bases du surf avec patience : comment ramer avec les bras pour attraper la vague avec des gestes fluides et puissants, comment me redresser d'un mouvement souple et rapide, afin d'avoir le bon positionnement des pieds pour tenir debout sur la planche, et veiller à garder l'écartement idéal pour un bon équilibre. Chaque geste est millimétré, précis, et il corrige mes erreurs avec bienveillance.
